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L’argument des (dés)incitants

La distinction entre égalitarisme classique et égalitarisme du leximin nous invite à considérer des situations où l’augmentation des inégalités peut aller de pair avec une amélioration du plus défavorisé. Ce n’est pas possible dans les jeux à somme nulle. Mais il y a un type de situation où c’est le cas : celle ou des désincitants à la production, à l’épargne sont à l’oeuvre. Si la taille du gâteau à diviser est donnée, la manière dont on le découpe n’aura aucune influence sur sa taille. Par contre, il est raisonnable d’affirmer que dans bien des cas, la manière dont on découpe le gâteau aura une influence sur sa taille.

Situation où l’augmentation des inégalités s’accompagne aussi d’une amélioration du sort du plus défavorisé. L’égalitarisme classique et celui du leximin ne convergent pas dans ce type de situation, ce qui rien la distinction théorique pertinente.

Un égalitariste classique se soucie de la taille relative des parts du gâteau et reste étonnamment indifférent à la taille de celui ci. Un égalitariste leximinien préfèrera le gâtion dont la plus petite part est plus grande que la plus petite part des gâteaux alternatifs. Pour deux gâteaux de même taille il préfèrera le gâteau le plus également divisé puisque c’est celui dont la plus petite part sera la plus grande possible. Mais si les gâteaux sont de taille différente, il se peut qu’il préfère le plus grand même si il est plus inégalement divisé pour autant que sa plus petite part soit plus grande que la plus petite part du plus petit gâteau.

Une théorie agrégative comme l’utilitarisme ne se préoccupera que de la taille d’un gâteau de bien être. Si il s’agit d’un gâteau de biens de consommation, l’utilité marginale décroissante l’encouragera à choisir parmi des gâteaux de taille égale, celui qui est le plus également divisé. Il aura tendance une vois retraduit en gâteau de bien être à correspondre à un gâteau plus grand que le gâteau moins également divisé. Limites de cet argument de désincitants :

‐ Le domaine d’application est limité. Il ne couvre pas les jeux à somme nulle où le niveau de production ou d’épargne est donné . ‐ Pour que les incitants soient pertinents pour un égalitariste du leximin, il faut que les trois conditions factuelles soient satisfaites : élasticité, gain net de recette fiscale, caractère redistributif de l’utilisation des recettes.

‐ Cela pose une difficulté morale centrale, l’Etat est à la merci de la bonne volonté productive de ses citoyens et la question est de savoir s’il est nécessairement juste pour les agents économiques concernés de réagir ainsi aux variations de pression fiscale. Deux choses se jouent donc, d’une part la question de savoir dans quelle mesure il est nécessaire et légitime pour un Etat d’attendre de ses contribuables qu’ils soient mus à un degré significatif par des objectifs égalitaires. D’autre part, il s’agit de déterminer dans quelle mesure un travailleur effectivement mû par de telles valeurs serait en mesure d’accorder une place à des champs tels que sa vie affective dans le cadre d’une activité artistique. Dans les deux cas, ce qui se joue est une préoccupation pour la liberté des individus.

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