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Relativismes interprétatifs : relativisme de compréhension

Dans certains contextes culturels, cracher sur les pieds d’une personne que l’on rencontre est compris comme un signe de bienvenue. La signification à accorder à un comportement est donc toute aussi essentielle que l’identification de ses conséquences physiques directes. La signification effectivement attachée à un comportement donné peut déterminer fortement la nature des conséquences physiques indirectes d’un tel comportement. Il y a probablement sens à prendre en compte la signification effective attachée par certains des protagonistes d’une action, mais jusqu’où ? Exemple : un arrêt de la cour de cassation italienne qui a rejeté un pourvoi contre une décision d’acquittement ou les parents et le frère d’une jeune adolescente musulmane étaient accusés de l’avoir battue et séquestrée pour la punir de son comportement à l’occidentale. Les coups sont prouvés, mais ils n’étaient pas dictés par des motifs vexatoires ou par mépris, c’était pour son bien.

L’interprétation de la signification des actes posés (coups et séquestrations) joue un rôle clef. Il s’agit d’un différend non pas sur le caractère volontaire ou non de l’acte (pas contesté) mais sur la nature de l’objectif poursuivi par un tel acte.  Ce qu’il faut se demander c’est si une telle interprétation de la signification de l’acte dans le chef de son auteur est pertinente pour évaluer le caractère moralement acceptable d’un acte. Pourquoi prendre comme point de référence la signification accordée à l’acte par une seule catégorie de personnes impliquées (les auteurs), au détriment de la signification effective ou possible qu’y attacheraient d’autres personnes impliquées (victime) voire des personnes non impliquées.

 C’est la mesure dans laquelle, lorsqu’on interprète la signification d’un comportement, il importe de prendre en compte l’intention d’une catégorie particulière ou l’ensemble des personnes impliquées.

Les options disponibles dans notre exemples sont :

‐ Donner à ce geste l’interprétation effectivement donnée par son ou ses auteurs et évaluer l’acceptabilité du geste en fonction de cela.

‐ Donner à ce geste l’interprétation donnée par son ou ses auteurs, ne pas en tenir compte dans l’évaluation de l’acceptabilité morale du geste. Mais en tenir compte dans l’établissement de la sanction pénale. Mais c’est problématique car ça signifie qu’on pourrait considérer un geste comme moralement non problématique tout en condamnant pénalement la personne.

‐ Soit on tente de s’en tenir à une description objective, physique des faits et on ignore la signification accordée aux actes posés. Cela pose 2 difficultés : une description totalement objective est incapable de rendre compte du caractère problématique de nombreux actes, ce type d’approche aboutit à se demander qu’est ce qu’une personne raisonnable aurait attaché comme signification à un tel acte. D’autre part, si on adopte cette approche, on se détache de la signification effective attachée à l’acte on sera amené à considérer comme moralement inacceptables des actes de violence sado masochiste posés dans un cadre privé avec le plein consentement des parties en jeu.

Le relativisme interprétatif doit donc faire face à une difficulté particulière en termes d’analyse de la signification d’actes auxquels différentes personnes attacheraient différentes significations. Il en va de même pour l’universalisme.

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