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Filtrer les éléments par date : juillet 2014

Diderot et le curé Meslier

Diderot était moins connu médiatiquement que Voltaire mais il va plus loin. Au départ il était croyant, puis déiste et finalement athéiste.

Il croyait que c’est possible de se passer de l’Eglise et que la nature peut être expliquée sans la religion. On n’a pas besoin de l’intervention de Dieu pour expliquer le monde.

Les oeuvres de Diderot athéiste n’étaient pas publiées de son vivant. Il y a un grand nombre d’oeuvres de Diderot qui n’ont été découvertes qu’à la fin du 19e siècle.

Diderot avait trop peur d’être emprisonné et elles ont donc été conservées pour la descendance.

Un exemple extraordinaire d’athéisme est celui du curé Jean Meslier. Il était curé dans les Ardennes françaises et écrit un témoignage des 15 dernières années en 3 volumes qu’on a coutume d’appeler son Testament mais que lui il appelait son mémoire, son rapport.

Dans ces écrits, il expliquait à ses paroissiens que Dieu n’existait pas, que la religion était une invention des puissants pour faire tenir tranquille les faibles.

La religion a été instrumentalisée par le pouvoir et les riches pour mieux contrôler les peuples et Meslier appelait à une révolution.

Dès 1750, le texte circulait clandestinement. Voltaire a publié certains textes du Testament de Meslier mais seulement ce qui l’arrangeait. En fait, il prenait les passages où Meslier aurait pu passer pour un déiste pour démontrer son propre point de vue.

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Voltaire

Voltaire publie plusieurs ouvrages sur la tolérance mais les deux les plus importants sont : les Lettres anglaises ; concernant la question religieuse est publié en 1763, après l’affaire Calas un Traité sur la Tolérance. Voltaire sera métamorphosé par l’affaire Calas.

Avant 1762, il était plutôt un philosophe qui réfléchissait sur différents sujets. Mais après, il devient le grand militant à 68 ans, celui qui donne le modèle de l’intellectuel/écrivain engagé.

Il arrive à un grand statut de vedette notamment suite aux affaires Calas et La Barre. Il est l’un des rares écrivains qui a été statufié pendant son vivant. Même des souverains étaient des fans. Voltaire était déiste, anticléricale : il refusait l’Eglise mais pas la foi.

Il était contre l’autorité et croyait en un culte individuel où on n’avait pas besoin de l’Eglise.

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Locke p.203

Pour lui, la tolérance est une nécessité politique. Mais si on n’est pas d’accord avec ses personnes, il faut quand même leur accorder la tolérance, pour des raisons politiques.

Il faut séparer l’Etat et l’Eglise. La religion est une affaire privée (illustration de l’individuation) et l’Etat ne doit pas à s’en occuper. Il écrit en 1689 les Lettres sur la Tolérance.

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Bayle p.203

C’est un Français du Refuge, vivant aux Provinces-Unies. Il se prononce pour la tolérance pour des raisons un peu indirectes.

Il estime que c’est le hasard de la naissance qui détermine la croyance et puisque c’est le hasard, on ne peut pas les condamner pour ça. Il faut au moins leur accorder la bonne foi. Ce n’est pas leur faute.

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Plaidoyers pour la tolérance

- Spinoza p.202

Spinoza (1632-1677) était un philosophe et un scientifique, juif d’origine portugaise, vivant en Hollande (c’est-à-dire Provinces-Unies).

Il estime que la liberté de conscience est un droit naturel auquel on n’a pas le droit de toucher. On a le droit de croire ou de ne pas croire sans se faire persécuter.

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Les affaires Calas et La Barre

Ce sont deux événements terribles et dramatiques illustrant jusqu’où allait l’intolérance et l’injustice à la période des philosophes.

Jean Calas est un protestant de Toulouse (officiellement il n’est pas protestant mais ça se sait). En 1761, le fils de Jean Calas se suicide en se pendant et on apprend qu’il avait l’intention de se convertir réellement au catholicisme.

Dès lors on croit que le père a tué son fils pour l’empêcher de le faire.

On ne tient pas compte du fait que le père était déjà dans un âge assez avancée et on ne se demande pas comment c’est possible qu’un homme âgé peut tuer son fils qui est beaucoup plus jeune.

La justice n’en tient pas compte non plus et condamne Jean Calas à mort. Il est exécuté par le supplice de la roue. Même s’il a été exécuté par le pouvoir civile, la condamnation émane des tribunaux ecclésiastiques.

Jean Calas sera réhabilité plus tard par sa famille, notamment grâce à l’intervention de Voltaire. Voltaire reçoit chez lui les enfants et la veuve de Calas et les aident à obtenir la réhabilitation en 1765.

En 1766, le jeune chevalier Labarre (20/21 ans, un petit peu rebelle) oublie de se découvrir (enlever son chapeau) et de s’agenouiller alors qu’il y a une procession catholique qui passe dans la rue.

Dans la nuit qui suit, on entend des bruits sur un pont de Rouen et on constate que le lendemain, un crucifix a été un peu mutilé, on lui a donné des coups.

On pense tout de suite au chevalier Labarre comme il ne s’est pas agenouillé pendant la procession. On arrive chez lui et pendant qu’on fouille son appartement, on trouve les livres interdits, une lecture un peu sulfureuse.

Il est arrêté et condamné à mort. Comme il a été condamné pour des raisons religieuses, on lui coupe la main, puis la langue et finalement, il sera brûlé sur le bûcher.

Comme mesure de clémence, il sera décapité avant d’être brûlé. Labarre sera réhabilité pendant la Révolution française, en 1793.

Il y a eu pendant toute cette affaire des lettres multiples de la part des philosophes défendant l’accusé mais l’Eglise estime que pour un tel crime (s’attaquer à un crucifix, c’est presque s’attaquer à Dieu), il faut statuer un exemple pour que cela ne se reproduise pas.

Ces deux affaires apportent quand même de fortes nuances aux Lumières.

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Le jansénisme et la bulle Unigenitus

Le jansénisme constitue un courant particulier au sein du catholicisme et constitue un autre souci pour le roi de France. En 1711, le roi de France prend la décision radicale de raser l’Abbaye de Port Royal des Champs.

En 1713, le pape publie la bulle unigenitus sur pression de Louis XIV condamnant officiellement les jansénistes.

Cela faisait des années que l’Eglise hésitait à condamner les jansénistes. On était contre mais comme c’était quand même des catholiques, on espérait pouvoir les convaincre.

Cette bulle suscite des débats. En 1730, l’unigenitus est édicté comme loi dans l’Etat de France par Louis XV et il est interdit de publie quoique ce soit sur le sujet.

Mais cela continue quand même de manière clandestine et les jansénistes resurgissent en 1750 et pendant la Révolution Française.

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L’intolérance en France sous Louis XIV et Louis XV

La Révocation de l’édit de Nantes Louis XIV considère qu’il y a de moins en moins de protestants en France, que la reconquête catholique est en route.

Beaucoup de protestants se seraient convertis ou se convertiraient au catholicisme.

S’ils ne le font pas, théoriquement ils doivent aller sur les galères mais la plupart vont émigrer vers les Provinces-Unies et l’Angleterre mais également la Prusse (20 000 de protestants à Berlin, un quart de la population de Berlin sont protestants).

La France va perdre 250 000 habitants et souvent ce sont des personnes éduquées avec des métiers intellectuels, de commerce qui vont profiter de l’exil pour dénigrer et dénoncer la France et son intolérance.

La révocation de l’édit de Nantes en 1685 est justifiée par Bossuet, l’évêque de Meaux (dans les environs de Paris), principale ministre des cultes.

Texte 15 : vous obéissez un point c’est tout. Pour les catholiques, l’Eglise détient la vérité.

La révocation de l’édit de Nantes a été préparée depuis un certain moment, déjà sous Richelieu qui avait commencé à réduire les droits des protestants. Ainsi se crée en 1685, le Refuge des protestants français.

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Gallicanisme et césaropapisme

C’est une situation particulière puisque le pouvoir français possède une indépendance de Rome concernant les affaires temporelles (économiques, politiques).

Louis XIV la renforce par la Déclaration des 4 Articles (1682) dans laquelle le roi énonce les principes de l’attitude du gouvernement français par rapport à Rome: l’indépendance temporelle du roi ; le concile est supérieur au Pape qui n’est qu’un élu du concile et donc non pas infaillible ; le consentement de l’Eglise française (contrôlé par le roi de France) est nécessaire pour promulguer les décrets de Rome.

Pour qu’une décision du pape puisse être appliquée en France, il faut le consentement des évêques de France choisi par le roi.

Après Louis XIV, Louis XV et Louis XVI vont continuer la politique « anticléricale » (ce qui ne veut pas dire antireligieuse ! mais bien plutôt concernant les interventions du clergé dans les affaires publiques)

Il y a également la question des Jésuites, qui se sont taillé un empire important dans les colonies par exemple espagnole en Amérique du Sud ce qui leur apporte beaucoup de richesses.

Ils contrôlent également l’enseignement en Europe et ils obéissent seulement au pape ce qui énerve les rois, les souverains. Le roi du Portugal les expulse en 1759 pour complot contre l’Etat.

En 1764 on les expulse de la France ; en 1767 de l’Espagne et également des colonies espagnoles ; en 1768 de la Toscane (les trois toujours pour cause de complot). La pression est tellement forte sur le pape qu’il dissout la compagnie de Jésus en 1773. Elle sera restaurée au début du 19e siècle.

Les Jésuites pourront se réfugiés dans les pays protestants notamment dans la Prusse à condition qu’ils ne fassent pas la propagande contre le roi de Prusse.

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