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§1 – Le Policraticus

Un ouvrage intitullé le Policraticus écrit par Jean Salisbury réputé comme l'homme le plus sage d'Angleterre.

Son traité est un ouvrage immense se fondant tout à la fois sur des auteurs païens – comme les philosophes grecs – et des écrits bibliques.

Salisbury s'appuiera sur Aristote qui se consacrera à la nature ce qui lui sera reproché par Baudin.

On assiste à un retour de l'Antiquité qui ne sera pas largement ouvert.

Selon Salisbury, on doit refuser l'idée d'une soumission naturelle du pouvoir temporel au pouvoir spirituel.

L'harmonie universelle repose sur un effort d'union entre le roi et le clergé mais cet effort n'est pas lié à une quelconque subordination. Salisbury utilise la philosophie antique pour servir le pouvoir royal.

Dans la sphère politique, le pouvoir est détenu par le roi. Le roi est le ministre de l'intérêt public.

Il représente la communauté publique comme un corps humain ayant le roi pour tête.

Avec cette image, le prince devient plus puissant, il n'est plus le simple bras de l'Eglise. Il se situe au sommet du corps et est au-dessus de tout et donc des lois car il les pense.

De façon curieuse, Salisbury va restreindre le pouvoir du roi avec la théorie du tyrannicide qui est plus que le droit de résister.

Il permet de distinguer deux grandes voies : il n'envisage le meurtre du tyran que si le roi pêche contre Dieu ou la religion c'est-à-dire lorsque le roi devient hérétique. Le Roi est une image de la divinité et le tyran est une image de Lucifer.

On ne pourra pas tuer le roi si le roi bouscule le peuple. On prie pour le roi qui opprime.

Salisbury n'envisage pas une désobéissance mais est en accord avec l'idée de la toute puissance du roi.

Le pouvoir royal anglais était beaucoup plus fort que dans le reste de l'Europe. Avec le XIIIè siècle, ces idées vont se répandre. On peut évoquer en France le Roman de la Rose composée en langue vulgaire par Jean Demeung.

Il fait passer ce triomphe de la bourgeoisie en montrant les nouvelles tendances renforçant ces libertés notamment communales.

Les bourgeois vont lutter contre les grands et en particulier contre les abbés et évêques.

Jean Demeung donnera une vision pessimiste du pouvoir. Il ne peut être selon lui que mauvais et venir de Satan.

Au premier temps de l'humanité, le bonheur existait. Il ya donc une nostalgie pour l'Eden biblique, le lieu de la politique idéale c'est-à-dire le lieu du refus du pouvoir.

Chez Jean Demeung, le pouvoir n'est pas une nécessité bonne et naturelle. Il s'éloigne donc d'Aristote car le pouvoir aurait pour origine le mal.

Au XIIIème siècle, ce mal vient des seigneurs, de la féodalité mais aussi des rois.

Toutefois, il adoucira ses propos en affirmant que le roi est mauvais parce que trop faible, étant conduit par les seigneurs. Il essaye d'expliquer les origines de la royauté qui ne vient pas de droit divin mais de l'élection des hommes.

Ainsi, les rois, puisqu'ils dépendent du peuple, n'ont aucune supériorité sur les autres hommes. « Leur corps ne vaut une pomme ».

Le siège apostolique n'a donc plus entre ses mains le glaive temporel.

Jean Demeung donnera une morale contraire aux traditions monarchiques du M-A : « Quand ils voudront (le peuple) leur aide au roi retireront et le roi tout seule restera si tôt que le peuple voudra ».

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