§2 – Les frères prêcheurs ou les dominicains
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Dominique de Guzman fonde en 1216 l'ordre des dominicains. Il fat très tôt partie des Chamanes d'Osma. Il est chargé en 1205 d'aller chercher une princesse danoise devant épouser le Roi d'Espagne. Il traversera le Sud de la France se trouvant dans une situation catastrophique.Ils découvrent les terres sous administration cathare. Dominique traverse ces terres et lorsqu'il arrive dans le Midi de la France, le prince devient mourant.
Dominique renonce donc et se dirige vers Rome où il rencontre Innocent III. Ce dernier chargera Dominique de la prédication dans ses terres.
Le catharisme proposait des fondements s'éloignant du christianisme comme l'apologie du suicide par exemple.
Dans le catharisme, il y a une opposition entre le bien et le mal qui se battent sans cesse alors que dans le christianisme le mal a été battu.
Pour échapper à ce mal il fallait se libérer par un perfectionnisme, une ascèse très stricte et rigoureuse.
Selon les Cathares, seul eux ne se réincarnaient plus, cette religion prévoyant une purification par la réincarnation.
Cette doctrine plaisait énormément à l'époque et était totalement étrangère au christianisme.
Les méthodes des Cisterciens pour évangéliser ces populations avaient échoué. Ils utilisaient des méthodes trop proche du modèle pontifical. Les Cisterciens vont abandonner leur mission et Dominique en héritera.
Il multipliera les prédications, les enseignements et surtout il va, avec ses compagnons, témoigner par un exemple de vie pauvre, de prière.
Saint Dominique : »Prêche par ta parole et par ta vie »
Dominique rejettera également la propriété comme les Franciscains. Il va montrer du doigt la richesse ecclésiastique ainsi que la richesse des Cisterciens. Il y a un épisode célèbre dans la vie de Dominique durant un hiver de grand froid.
Il décide ainsi de vendre tous ses livres, ses habits pour fonder une mission d'accueil pour les pauvres : « Je ne veux pas étudier sur des peaux mortes alors que des êtres humains meurent de faim ».
La pauvreté devait être recherchée comme une vertu évangélique, elle se trouvait être le lieu de la liberté. Les frères dominicains vont refuser de vivre dans des cloîtres symbolisant selon eux la propriété ainsi que l'isolement. Ce double refus entraînera les dominicains à s'installer au coeur des villes.
La particularité des Dominicains sera d'apporter de l'importance à la vie intellectuelle. Ils négligeront les travaux manuels pour se préoccuper des de l'érudition et de l'éducation.
Saint Dominique dénoncera l'ignorance, la médiocrité du clergé. Il insistera sur la nécessité de « s'adonner aux études de jour et de nuit ».
Il recommandera d'enseigner et cela sera la condition première de la prédication.
Les Franciscains et les Dominicains vont s'installer à Paris et vont beaucoup plaire aux foules. Le Roi Saint Louis s'attachera beaucoup à ces deux ordres.
Il proposera ce modèle de vie conforme au modèle franciscain ou dominicain et s'y conformera lui-même. Il s'entourera de minores et de frères prêcheurs.
Certains problèmes apparaîtront notamment avec la « querelle de la pauverté » ouverte par les maîtres de l'université parisienne. La mendicité sera donc critiquée notamment par le recteur de l'université de Paris, le clerc Guillaume de Saint-Amour.
Il s'acharnera contre les frères mendiants et les dénoncera comme « le péril des temps modernes. Que vient on nous chanter avec une pauvreté qui conduit à la mendicité ? La loi de la Bible est la loi du travail.
La mendicité vous éloigne et vous fait courir le péril de fainéantise. Cessez donc de nous prêcher une fausse morale ».
GSA rappelle que l’Église a souvent condamné la mendicité et notamment Saint Augustin. Les moines devaient vivre du travail de leurs mains.
La mendicité, selon les Franciscains est « une manière de tendre la main à l'autre pour que cette main soit remplie mais surtout pour que cette main soit saisie pour celui qui ne connaît pas Dieu ».
Il y aura également les écrits du trouvère Rutebeuf se moquant des mendiants ainsi que des Jacobins et des Cordeliers (Franciscains portant une ceinture de corde).
Parmi les Dominicains célèbres, apparaîtront Roland de Crémone puis Jean de Saint-Gilles qui deviendront maîtres à Paris puis Toulouse.
Leur succès provoquait une diminution notable des ressources des maîtres séculiers.
Comme chaque maître pouvait désigner son successeur, toute chaire occupée par un mendiant restait acquise à l'ordre et dès 1252, les séculiers seront agacés de cela et interdiront aux ordres d'avoir plus d'une chaire chacun.
En 1253, il y eut à Paris de grandes bagarres opposant les étudiants au sergent de la ville.
Un mort entraînera les premières grèves. L'université invitera les frères mendiants à suivre la grève.
Ces derniers vont alors demander que leur soit garanti leur chaire. Leur demande étant refusée, ils continueront à enseigner.
GSA critiquera indirectement les règles de ces frères ainsi que les autorisations du pape en stigmatisant ces frères.
Il démontrera que cette théorie ébranlait la théorie de la théocratie pontificale.
Innocent IV entendra cela et abolira certains privilèges accordés à ces ordres.
De ces difficultés découleront de nombreuses hérésies et de nombreux groupes vont essayer d'établir le règne de Dieu sur Terre par la pauvreté.
Les deux ordres mendiants allaient opposer au Saint Siège deux jeunes maîtres qu'étaient
Saint Bonaventure et Saint Thomas d'Aquin qui permettront leur réintégration et une détente des relations avec le pouvoir pontifical.
Ces deux ordres vont alors ouvrir la voie à une sécularisation de la politique.