A des chevaliers, FA affirmait
- Publié dans Histoire
- Lu 1150 fois
- Soyez le premier à commenter!
- Imprimer
« Si vous n'avez rien trouvé, c'est que vous mettez votre confiance dans des mouches (deniers) et non en Dieu.
Retournez dans les maisons où vous êtes passés et au lieu de demander des marchandises demandez des aumônes pour l'amour de Dieu. Et vous trouverez de tout en abondance. »
Il y a une économie de la pauvreté qui est marquée par la gratuité et par une redistribution aux plus pauvres de tout ce qui était superflu.
Alors que la société va dans un sens opposé, FA propose un mode de vie avec le travail en priorité et si jamais il n'y en a pas la mendicité.
La mendicité devait permettre au groupe des frères « mineurs » de faire face à la faim. Le mot de mendiant sera collé à cette jeune communauté.
Les autres frères suscités par Saint Dominique seront également appelés mendiants.
FA frappe ses contemporains de par sa morale.
Pour la première fois, la population avait à faire à des religieux refusant la propriété.
FA répondra aux questions suscitées par la mendicité et notamment à la honte. FA expliquera qu'il y a dans les fortunes de chacun il y a une part réservée à Dieu (la dîme) et la part des pauvres.
Ces deux parts n'appartiennent pas à celui qui possède la fortune. Ceux qui possèdent sont redevables de ces parts.
Les utiliser serait du vol. La dîme reste cependant valable de nos jours en Alsace-Lorraine.
Le malheur est pour celui qui refuse l'aumône car « son geste brise la paternité entre les
Hommes, celui qui mendie est le véritable riche puisqu'il offre en échange de l'aumône l'amour de
Dieu et cet amour de Dieu rend les choses du monde comme du néant ».
Les frères connaissant un métier étaient autorisés à garder quelques outils pour travailler.
Les Bénédictins et surtout les Cisterciens avaient remis en vigueur le travail au sein des monastères mais cela ne constituait pas un devoir puisque d'autres frères devaient faire vivre la communauté.
De cette pauvreté devait découler le refus de la puissance. Selon le pape, les frères allaient vite se lasser de cette précarité.
Il y aura une critique lancée par le pape et les cardinaux qui sera reprise par les milieux ecclésiastiques.
L'absence de ressources n'allait-elle pas entraîner ces religieux vers une préoccupation obsessionnelle pour la chose temporelle ?
Cette volonté de vie évangélique ne risque-t-elle pas d'imposer un mode de vie encore plus charnel ?
FA avait alors pensé à un antidote, une contrepartie à la pauvreté, qui était la vie dans la fraternité. Les frères mineurs devaient pouvoir compter les uns sur les autres. Il y a donc une importance de la fraternité chez FA.
Vivre dans la fraternité c'est refuser le pouvoir puisqu'elle interdit l'idée de hiérarchie. L'idée est de ne pas chercher à se suffire à soi-même.
Cette pauvreté instaurait un nouveau type de relations sociales, un nouveau type de société.
C'était une société se fondant sur la solidarité mutuelle. Le souci de l'autre était fondamental dans la communauté des minores. La règle pouvait être chahutée pour servir un frère.
En 1221, sont suspendues les interdictions les plus rigoureuses en faveur des frères malades dans la difficulté, « s'ils se trouvent en situation de détresse, on pourra pour les en sortir, recevoir et utiliser de l'argent et même les faire voyager à cheval. »
« La nécessité de l'autre n'a pas de loi ».
Il y a une recherche du visage du Christ à travers la pauvreté. Cette pauvreté rend incompatible l'idée d'une royauté du Christ dans le domaine temporel.
FA induisait ses frères par la parole et les actes à fuir le Diable.