Des espaces qui restent difficiles à maitriser
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Malgré les progrès technologiques, ces marges de l’oekumène restent difficiles à coloniser tant la nature y est difficile à maitriser. Le cas de Fordlandia illustre parfaitement cette difficulté. Vers 1920, la majeure partie de la production mondiale de caoutchouc est contrôlée par les Britanniques (Malaisie, Ceylan). Henry Ford, fondateur de la marque du même nom, cherche à s’affranchir des plantations anglaises (éloignées de 20.000 km) pour la construction de ses pneus.
En 1927, il achète une concession de 25.000 km² en Amazonie (environ la surface de la Belgique) pour y cultiver des hévéas (arbre fournissant le caoutchouc).
Il y aménage une ville entière avec des centaines de pavillons, des écoles, des églises, des cinémas … et usines pour la fabrication des pneus.
Son projet tourna au désastre. Non seulement le sol était de qualité médiocre, les pluies insuffisantes et le terrain trop long à fertiliser (10km²/an), un champignon (« la rouille sudaméricaine ») vint détruire l’ensemble de ses plantations.
Ce champignon ne fait pas trop de dégat lorsque les hévéas poussent de manière naturelle dans la région puisque ceux-ci ont une densité assez faible et le champignon ne sait donc pas voyager. Dans les cultures, les arbres étant côte à côte, l’ensemble de la production est touchée. Ford fut donc contraint d’abandonner son projet, revendit ses terres au gouvernement et l’ensemble est maintenant laissé à l’abandon.