Fichte, nationaliste ?
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– Le masquage des spécificités de la culture allemande ne peut qu'être temporaire et serait parallèle à un travail silencieux en gestation dans les laboratoires de la culture allemande.
– Mais en 1806-7, l'Allemagne perd son indépendance politique et la possibilité de
l'anéantissement de sa culture par son absorption dans l'Empire français pèse.
– La fin de la culture allemande signifierait la fin de la dynamique de progrès commun menée par la nation allemande, car celle-ci est la seule à pouvoir le faire. Fichte présente un ultimatum aux allemands par cette alternative :
– Une renaissance intérieure pourrait permettre d'éviter l'effondrement de la nation.
– La nation allemande doit donc avec de nouveau conscience d'elle-même.
– Le peuple allemand a tous les outils culturels en main pour renouer l'association entre la pensée et l'action, entre l'esprit de la culture et les formes de vie.
– Le peuple allemand doit prendre conscience de son passé pour agir dans son futur, c'est à dire la mission historico-mondiale lui étant attribuée ( cf plus haut).
« EXTRAIT 99 » Cet extrait explique la mission du peuple allemand et peut être interprété de deux façons :
I. La seule différence essentielle, selon Fichte, est celle entre les hommes qui croient à la liberté, la spiritualité et au progrès, et les hommes qui n'y croient pas. Allemand signifie « homme libre » et est Allemand toute personne qui croit à la liberté et au progrès. Toute personne n'y croyant pas est un étranger.
=> la seule distinction entre les hommes / nations est d'ordre éthique et philosophique. II. La tendance qu'ont les nationalistes à donner une dimension intellectuelle et morale supérieure à leur propre nation, qui permet de séparer le national du non-national et donc décréter que les membres qui ne correspondent pas à cette dimensions ne font pas partie de la nation. Donc, ce serait une manière de légitimer encore plus le caractère supérieur de la nation allemande.
Les deux interprétations ne sont pas inconciliables :
– Fichte distingue deux types d'hommes : ceux qui croient à la liberté et les autres.
– Fichte distingue deux types de peuple : les Allemands et les non-Allemands.
– Il associe le premier type d'hommes au premier type de peuple et en conclut que ce qu'il y a d'essentiel dans la « nature spirituelle » allemande comprend tous les individus ou oeuvres d'autres peuples lorsqu'ils présentent la même croyance à la liberté et au progrès.
En résumé, les Allemands sont ceux des hommes qui croient à la liberté et au progrès. Donc tout homme qui croit à ces valeurs, peu importe son peuple, est compris dans la nation allemande. Par contre, Fichte rejette tout repli culturelle sur la nation elle-même puisqu'il considère que la culture allemande devra s'étendre à la totalité du genre humain.