L’évolution sociale
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A. Introduction
Il y a une grande mobilité du prolétariat, qui utilise les voies ferrées pour aller travailler +- loin. Une partie des travailleurs va carrément migrer. Les ouvriers vont aussi souvent changer leur lieu de travail pour trouver l’endroit où il sera le mieux payé et pour trouver un logement convenable. Les régions industrielles sont en effet très mal desservies en la matière.
Les grèves vont devenir de plus en plus fréquentes dès le 3ème quart du XIXème s. Il s’agit d’une conséquence de la situation précaire des ouvriers, due à un développement économique important. Les grèves, peu organisées, vont protester contre : 1) les règlements de travail (on veut une codification précise des conditions de travail), 2) les livrets ouvriers, et 3) les diminutions salariales (on ne demande pas une augmentation salariale : on proteste contre les diminutions salariales ; on ne va pas non plus revendiquer une diminution du temps de travail, des questions de congé, … parce que le salaire est directement lié à la productivité).
B. 1886 : une « jacquerie industrielle »
Jacquerie = mouvement de l’Ancien Régime de révolte violente des agriculteurs qui n‘arrivaient plus à vendre leur production et trop liés à leur seigneur.
En 1886, la jacquerie industrielle conteste des éléments fréquents, mais leur conjonction va déclencher une petite révolution. Causes : un hiver rude et une situation économique globale mauvaise caractérisée par des réductions de postes de travail et des pressions de plus en plus forte sur les salaires des ouvriers. Contexte : une surexploitation des travailleurs, surtout dans le secteur industriel -> éclatement de la mauvaise humeur des ouvriers -> crise à laquelle on ne s’attendait pas et qui enflamme l’ensemble des régions industrielles belges.
Le ras-le-bol des ouvriers s’exprime d’abord à Liège le 18 mars. Rapidement, le mouvement s’étend, couvrant une géographie Liège qui suit le bassin industriel wallon. On va assister au pillage : 1) des magasins (d’alimentation), 2) des usines (destruction des machines modernes qui privent les ouvriers de leur emploi), et 3) des demeures de patron (= symbole du capitalisme aux yeux des ouvriers -> les patrons se sentent menacés). Ces actions sont peu organisées mais violentes. Elles vont durer une quinzaine de jours et ont pour effet d’inquiéter l’ensemble des classes politique et industrielle.
Il y a un décalage entre le discours politique et la réalité sociale. Selon les politiques, on vivait une sorte de crise d’abondance qui amène la souffrance du capital (les capitalistes n’auraient aucun rendement de leurs investissements). Ces discours sont symptomatiques d’une classe politique qui n’a pas vu venir les évènements et qui, dans un 1er temps, ne les comprend pas, malgré les enquêtes menées dans les années 1840.