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L'oeuvre et la vie d'Aristote

Aristote (384-322), macédonien issu d'une lignée de médecin Nicomaque. Aristote n'est pas un citoyen car il est métèque. Il observera ce qui se passe à Athènes, il se placera en observateur avec un regard plus objectivé. Il restera 20 ans à l'Académie.

S'il y a une admiration réciproque entre le maître Platon et l'élève Aristote, leurs chemins de pensée se sépareront. Aristote sera le père du comparatisme et il sera plus indulgent que Platon. Sa pensée sera plus heureuse, il recherche le bonheur plaisir.

« La révolution doit s'arrêter à la perfection du bonheur » Saint-Just.

Aristote part de la réflexion pour proposer des réformes sans parler de cité idéale. Aristote voyagera en Grèce et fonde une école à Assos, un autre à Mithylène et il reviendra en Macédoine. Il deviendra le précepteur du fils de Philippe de Macédoine, Alexandre futur le Grand.

Il reviendra ensuite à Athènes et fondera le Lycée. En 323, après la mort d'Alexandre,

les Macédoniens seront persécutés à Athènes. Aristote devra quitter la ville et va s'installe à Chalcis.

En Occident la pensée d'Aristote l'emportera. Il écrira Les Ethiques à Nicomaque. Il observe dedans les idées politiques. Il écrira un autre traité observant la démocratie athénienne : La Constitution des Athéniens.

Il écrira plus tard en fin de vie Le Politique dans lequel on appréciera une pensée plus nuancée.

Tout comme ses prédécesseurs, Aristote distingue trois formes de régimes politiques possibles. Ces régimes peuvent revêtir des formes pures et peuvent se dégénérer.

• Les formes pures existent lorsque les affaires publiques sont gérées dans l'intérêt de tous. Ces gouvernements doivent également respecter les lois. Aristote distingue trois formes pures :

– la monarchie : le gouvernement d'un seul au profit de tous.

– L'aristocratie : le gouvernement d'un petit nombre qui s'idetifie au meilleur

– l a politeia : qui correspond à la Constitution, à l’État constitutionnel ou la policie. Ce terme correspond au gouvernement du grand nombre dan l'intérêt de tous. Aristote est beaucoup plus indulgent que Platon pour ce gouvernement. Pour lui, c'est le gouvernement de la classe moyenne. Le juste milieu qui n'a pas l'avidité des plus pauvres ni l'égoïsme des plus riches. Pour Aristote, le meilleur des régimes est celuici. Il affirme que « le juste milieu c'est ce qu'il y a de bien ». Il défend l'idée d'une

souveraineté populaire : « La masse même si elle est formée d'individus qui pris isolément n'ont aucun mérite, peut, une fois réunie, se montrer supérieure à ceux qui ont du mérite ». C'est donc ici la masse en tant que collectivité qui a son importance.

Il accorde un droit au peuple pour les élections et les jugements. Il sera favorable à unne justice collective : « Tous jugent bien de l'ensemble ». Il refusera en revanche de laisser à la masse la décision politique. Il lui refusera les hautes charges.

• Il y a ensuite les formes corrompues qui ne respectent plus les droits et qui ne cherchent plus l'intérêt général. Elles surgissent lorsque c'est l'intérêt particulier de ceux qui gouvernent qui l'emporte. Aristote rejoint ici Platon. Il parle d'une dégradation inévitable des régimes :

– la tyrannie : forme dégradée de la monarchie, le régime d'un seul dans son seul intérêt personnel (le pire des régimes)

– l'oligarchie : la corruption de l'aristocratie, gouvernement d'un petit nombre agissant selon des intérêts particularistes.

– La démocratie : forme dégénérée de la politeia. C'est le gouvernement du grand nombre contre les riches. C'est le gouvernement exercé dans l'intérêt des pauvres qui sont les plus nombreux. La satisfaction de l'intérêt général est oubliée. Aristote exprime une théorie sur les excès des principes constitutifs. C'est-à-dire que la monarchie se dégrade car elle contient l'excès démesuré d'une personne. L'oligarchie représente un excès d'inégalité. La démocratie elle, se corrompt car elle contient un trop plein d'égalité.

La démocratie occupe ici la dernière place avec 4 degrés de corruption : – Le premier degré de corruption est celui de la démocratie censitaire fondée sur un cens électoral. Seuls participent aux affaires publiques ceux pouvant justifier d'un avoir ou du versement d'un impôt. Il n'y a pas un trop d'égalité ici. Selon lui, il doit y avoir égalité pour ceux qui sont égaux et non égalité pour les égaux et les inégaux. – Le deuxième degré de démocratie est celui où il y a un cens d'électorat. Il n'y a plus de cens électoral – le troisième degré de corruption est celui où il n'y a plus de cens d'électorat ou électoral. Toutes les fonctions publiques sont ouvertes à tous. Toutefois, ces fonctions ne sont pas rémunérées. Elles ne sont pas assorties de gages. Seuls vont s'y présenter ceux qui ont une certaine fortune . – Le quatrième degré est la démagogie, la forme la plus dégénérée. Il n'y a plus d'exigence censitaire et les charges publiques sont rémunérées et ouvertes à tous. Dans cette dorme de démocratie, le démos peut devenir tyrannique et aux yeux d'Aristote ce dernier type s'applique à Athènes.

Ensuite Aristote parlera de la formation de la cité heureuse et il ne recherche pas la cité idéale. Il y a chez Aristote beaucoup plus de modération que chez Platon. La première exigence posée est que l'intérêt général doit être la finalité essentielle, c'est cela qui crée la politeia. « Les constitutions qui n'ont en vue que l'intérêt personnel des gouvernants sont défectueuses, ce sont des formes de despotisme ».

Aristote donne aussi la règle du juste milieu, tout doit être mesuré. Cette Constitution qu'il propose sera composée d'hommes suffisamment fortunés pour se consacrer à l'étude et à la contemplation. L'ordre politique doit être juste selon lui. Aristote cherche la stabilité de l’État. Il a trop souffert de l'instabilité et il cherche la solution dans la classe moyenne. L'ordre politique doit être juste. Il n'y a pas une volonté d'égalitarisme : « On ne fait pas une cité à partir d'hommes semblables ».

C'est le refus d'une mise en commun des biens. La propriété commune ne peut être que source de différends et les biens commun ne seraient jamais bien entretenus. Cette politeia doit être adaptée au peuple qui la reçoit. Pour maintenir cette Constitution, Aristote explique que 3 fonctions doivent être exercées :

– celle qui délibère des affaires communes

– celle qui a trait aux magistratures

– celle qui rend la justice.

Il y a ici la première distinction des 3 pouvoirs. Cette présentation va être conservée et pour que la société soit heureuse il faut que ces 3 fonctions soient en bon terme. En décrivant cette cité heureuse, Aristote présente sa description de la politique. Le droit est un art adapté à l'homme qui ne peut vivre qu'en société. (zoon politicon). C'est l'animal vivant dans une cité. Aristote affirme alors que la cité est une réalité naturelle. Aristote va livrer les fondements de la loi naturelle.

La cité « n'est issue ni de la violence ni d'un contrat, l'homme est par nature un être destiné à vivre en cité ».

La cité est donc une sorte de communauté (koinomia) et c'est aussi la plus large des communautés. A l'époque classique, les penseurs grecs ne pensaient pas que la cité pouvait être englober dans une autre communauté. Aristote définit la cité comme la forme aboutie de la communauté. Elle permet à l'homme de bien vivre (Euzen).

« La cité est la communauté du bien vivre ». Cette vision de la cité selon Aristote va connaître un succès extraordinaire. On aura quelques tentatives d'application de cela avec Antipater qui applique le cens électoral.

Rome sera par la suite fascinée par Aristote et les grands théoriciens suivront cette pensée dont Cicéron. La pensée d'Aristote se prolonge et il devient au Moyen-Âge une référence obligatoire. Thomas d'Aquin réconciliera le christianisme et les oeuvres antiques.

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