L'organisation politique des cités
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Seuls les citoyens participent en leur sein à la vie politique. Cela signifie participer au gouvernement et à la politique. C'est ici la politique et le juridique se mariant. (Michel Villey, Le droit et les droits de l'Homme).
L'atinie était la situation dans laquelle une personne était privée de son « prix » de citoyenneté. Cette situation pouvait conduire à la procédure de l'ostracisme qui était une façon d'exiler un citoyen pendant 10 ans hors de la cité.
Il y a bien sûr des habitants non-citoyens. Ils ne font pas partie de la cité car ils ne jouent aucun rôle politique et juridique. Il y a parmi eux les esclaves qui sont des objets. Il y a également les métèques, littéralement ceux qui sont à côté de la maison, ce sont les étrangers.
L'un des métèques les plus fameux d'Athènes sera Aristote. Ces métèques exerceront le commerce et l'artisanat et très rarement comme à Athènes le droit de cité. Enfin, les femmes et les enfants ne pouvaient participer à la vie politique.
Ces différentes catégories perdurent et il n'y a pas d'égalité alors que c'est un des principes primordiaux des Grecs. Les Grecs vont poser le principe du To Ison qui est l'égalité juridique car les citoyens font la loi et bénéficient de l'isonomia et l'isocratie qui est l'égale La cité est une organisation politique souveraine, chaque cité s'organise comme elle l'entend. Elle a son indépendance. Cette idée sera reprise par Jean Bodin. Il s'agit de l'idée d'autonomie, a possibilité de faire la loi. A le pouvoir celui qui est législateur. Par la suite, celui qui avait le pouvoir exerçait la justice.
Cette indépendance est double, elle existe à l'égard de l'extérieur, à l'égard de l'étranger, elles ont la capacité de faire la guerre et aucune règle juridique ne s'impose à elle. Cette indépendance signifie la liberté qui est primordiale pour les Grecs, c'est le fait de ne pas être soumis à une puissance étrangère. Aujourd'hui, cette liberté serait appelée indépendance nationale. Cet amour de la patrie et de l'indépendance s'apparente à du nationalisme.
L'indépendance de la cité est interne, son pouvoir sur les membres de la cité est absolu. Les Grecs n'ont pas le sens de l'individu, pour eux l'homme est un animal politique et il ne peut prétendre aux droits subjectifs. Les cités doivent avoir les moyens de vivre sur ellesmêmes. Elles doivent avoir leur propre dialecte, leur propre poids et mesure, leur propre monnaie. Il y a bien sûr une unité religieuse de la cité. De toutes ces particularités résultent un sentiment communautaire, très proche du sentiment national. Dans La Politique, Aristote insiste sur le fait que « la cité est une communauté de citoyens entièrement indépendante,
souveraine sur les citoyens qui la compose, cimentée par des cultes et régie par des lois ». Cette liberté n'est pas une liberté individuelle, c'est une liberté communautaire et objective qui appartient à la communauté « Ici le peuple règne, c'est cela la liberté ». Cette liberté appartient donc à tous les citoyens mais à côté de cela il y a bien sûr des libertés privées appartenant au habitants. Il y a bien sûr la liberté d'aller et de venir, la liberté de conscience et d'expression, la liberté de propriété, de disposer par testament, la liberté d'user de ses biens (ce que Sparte ne verra pas).
La solidarité et la communauté chez les Grecs ne signifie pas pour autant l'uniformité. Aristote affirme ainsi que « la cité n'est pas faite d'hommes semblables et c'est tant mieux car seule cette diversité permet les aptitudes variées qui assurent à l’État la possibilité de se suffire à lui-même ».
« Dialoguer c'est entrer dans l'univers de l'autre sans effraction ».
Dans les cités grecques la liberté de conscience est reconnue sauf à Sparte. Athènes est la ville de l'expérience démocratique et elle fournira de nombreux penseurs. Sparte sera considérée comme la cité stérile. Pour essayer de rassembler cet éparpillement grec les philosophes ont proposé une concorde entre les cités.