La guerre de Kippour
- Publié dans Histoire
- Lu 625 fois
- Soyez le premier à commenter!
- Imprimer
En 1973, l'occasion d'une guerre parait propice au successeur de Nasser, el-Sadate. Israël est désapprouvé par plusieurs Etats européens, dont la France, en raison de son obstination à garder les territoires conquis en 1967. Son isolement diplomatique est croissant. Le monde arabe retrouve une certaine unité, une puissance. Il a acquis le soutien de l'URSS plus que jamais.
L'attaque égypto-syrienne est déclenchée en plein Ramaddan, le jour même de Kippour. Les égyptiens bousculent la défense israélienne, franchissent le Canal, avancent dans le Sinaï tandis que les syriens pénètrent dans le Golan. Les premières défenses israéliennes sont infructueuses. A partir d'octobre, les israéliens regagnent du terrain. Ils ont reconquis tout le Golan et il avancent vers Damas.
Chacune à son tour, les deux grandes puissances s'efforcent de parvenir à un cessez-le-feu. Le 21 octobre, le Conseil de Sécurité de l'ONU vote la Résolution 338 : cessez-le-feu dans les 12 heures, application de la Résolution 242, négociations pour une paix juste et durable. Mais les israéliens poursuivent les opération menacent d'intervenir pour venir au secours de el-Sadate et les américains mettent leurs forces stratégiques en alerte. La guerre atomique est évitée car la collaboration globale soviéto-américaine est plus importante que les confrontations régionales. Les américains poussent les israéliens à négocier directement avec les égyptiens. Cela va aboutir à un premier accord puis à un second en janvier 1974.
Les conséquences de la guerre de Kippour :
– Elle révèle l'égalité de valeur sur le champ de bataille entre arabes et israéliens.
– La vulnérabilité d'Israël
– la guerre de résout rien : elle incite donc à la négociations
– elle a poussé les Etats producteurs de pétrole à utiliser un moyen de pression sur le monde occidental avec
l'augmentation du prix du pétrole, ce qui amène à la crise économique mondiale de 1973. Economiquement, l'Egypte a besoin des USA et de la Banque mondiale, ce qui l'amène à se rapprocher d'eux (ce qui implique d'envisager la paix avec Israël).
Militairement la guerre du Kippour a montré que même forts et aidés militairement par l'URSS, les Arabes ne peuvent vaincre Israël (qui a fait savoir en outre à cette occasion qu'il avait la bombe atomique). Cette guerre et les précédentes ont finalement affaibli l'Egypte (qui a perdu la péninsule du Sinaï et la rive occidentale du canal de Suez en 1967).
Idéologiquement, le panarabisme s'est révélé un échec pour l'Egypte (échec de la République arabe unie, contestation du leadership égyptien par la Syrie et la Libye entre autres, divisions dans le camp arabe alimentées par les puissances occidentales).
Enfin, la question palestinienne évolue en termes radicalement nouveaux avec l'autonomisation complète de l'OLP qui n'est plus une marionnette de l'Egypte.
Ces facteurs convergent pour privilégier une paix séparée de l'Egypte avec Israël comme priorité de sa politique étrangère. Cette paix négociée avec le Premier Ministre israélien Menahem Begin sous l'égide du président américain Jimmy Carter est conclue aux accords de Camp David en 1977 et sous forme d'un traité de paix en 1979.