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La problématique de Van Gennep

Arnold Van Gennep (1873-1957) est un intellectuel français dont l’oeuvre se situe à mi-chemin entre un intérêt pour le folklore rural et les conceptualisations ethnologiques. Dans Les rites de passage, il entend mettre en évidence que toute une série de rites, dont les objets peuvent de prime abord sembler très différents (rites de naissance et de mort, d’investiture et de mariage, etc.), ont en fait au moins en commun d’être des rites qui organisent des passages d’un état social vers un autre.

Van Gennep considère que le cours même de l’existence implique des passages entre « situations sociales » et que ceux-ci sont spécialement ritualisés dans les sociétés « demi-civilisées », où le sacré est présent partout. La ritualisation des passages entre statuts sociaux concerne cependant toutes les sociétés. Ces « rites de passage » recourent largement à des «passages matériels», qui accompagnent matériellement les passages «d’une situation magico-religieuse ou sociale à une autre», ou encore les phénomènes d’agrégation « à un monde nouveau ».

Van Gennep distingue trois phases dans les rites de passage :

- pré-liminaire (ou « de séparation »),

- « de marge » ou liminaire (du latin limen, signifiant ‘la limite’)

post-liminaire (ou « d’agrégation »).

Par exemple, lors d’un mariage catholique traditionnel, le père conduit sa fille à l’autel et l’y laisse; elle est alors séparée de sa famille d’origine, mais elle n’est pas encore une femme mariée. C’est la phase pré-liminaire. Ensuite prend place la célébration, qui opère le changement d’état : c’est la phase liminaire, au cours de laquelle est franchie la limite. Elle quitte cette fois l’autel au bras de son époux. Elle forme avec lui une nouvelle famille conjugale, et le couple sera fêté à sa sortie de l’église : c’est la phase post-liminaire, par laquelle le rite se referme.

On n’est cependant pas encore avec Van Gennep à l’étude du rite « en lui-même et pour luimême » que préconisera plus tard Lévi-Strauss, car Van Gennep se mobilise largement toute une série de conceptions de l’au-delà. Or, comme le montreront plus tard Lévi-Strauss et d’autres, se contenter de rabattre les rites sur les croyances auxquelles ils sont supposés renvoyer, c’est négliger la question de la spécificité de l’action rituelle.

Pour Van Gennep, la période liminaire de toute une série de rites funéraires, qui comprennent une sortie de deuil célébrée parfois bien après l’enterrement proprement dit, doit être comprise principalement par rapport au temps que, dans toute une série de sociétés, le mort met pour trouver une place stabilisée dans l’au-delà. L’agrégation du nouveau mort aux plus anciens est un objectif central des rites funéraires auxquels il intéresse.

Même si sa focalisation sur le passage du mort d’un état à un autre lors des rites funéraires ne le détourne cependant pas de leur finalité à l’égard des survivants, lesquels sont eux aussi pris

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