La question royale
- Publié dans Histoire
- Lu 229 fois
- Soyez le premier à commenter!
- Imprimer
Au lendemain de la Guerre, quand le gouvernement rentre au pays, le roi n’est pas là. Déporté par les Allemands, il ne sera libéré qu’en mai 1945. En attendant, les chambres vont désigner le frère du roi, le prince Charles, comme régent. Le Parlement décide que le retour du roi dépendra d’un vote des Chambre réunies. Dès ce moment, on voit clairement 2 blocs antagonistes se diviser sur la question royale : 1) les socialistes, les communistes et les libéraux francophones sont contre le retour de Léopold III (ils considèrent qu’il ne fut pas suffisamment actif pour soutenir la résistance pendant la Guerre, ils n’apprécient pas ce fameux testament politique par lequel le roi demandait à ses ministres de s’excuser pour les propos tenus à son égard au début du conflit, ils regrettent son mariage illégitime avec Liliane Baels et ils estiment que le souverain a montré un certain attrait pour les régimes autoritaires) et 2) le parti catholique qui prend dans sa quasi-totalité fait et cause pour le souverain. On trouve aussi des personnes qui ont collaboré ou n’ont pas participé à la résistance et qui justifient leur position par le fait que le roi lui-même ne s’est pas engagé.
Suite aux élections de 1949 et de 1950, le PSC obtient, pour la 1ère fois depuis le début de la 1ère Guerre Mondiale, une majorité absolue -> il organise une consultation populaire sur la question royale. Léopold III décide qu’il rentrera en Belgique s’il obtient au minimum 55 % des voix. Dans le cas contraire, il acceptera d’abdiquer. Résultats : Flandre : 72% pour, Wallonie : 58% contre et Bruxelles : 52% contre. Interprétations : Flandre (pour) vs Wallonie (contre), régions les plus agricoles (pour) vs régions les plus industrialisées (contre), cléricaux (pour) vs anticléricaux (contre), collaborateurs (pour) vs résistants (contre) -> la question royale illustre l’ensemble des divisions en Belgique.
Quand le roi rentre au pays en juillet 1950, des émeutes éclatent (les syndicats wallons menacent de bloquer leurs industries) -> on tire sur les manifestants -> dans la nuit du 31 juillet au 1er août, le roi décide de se retirer. 1 an plus tard, il abdique -> son fils Baudouin monte sur le trône.