La r´evolution scientifique
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Ren´e Descartes (1596-1650) est un grand apport dans l’histoire de la science, avec son travail sur la g´eom´etrie analytique. Il subordonne la g´eom´etrie `a l’alg`ebre, mais c’est tout ce qu’il a vraiment apport´e `a la science. Il a fait des apports tr`es grand en philosophie, notamment dans le Discours de la M´ethode (1637), o`u il pr´etend exposer la m´ethode scientifique, dont le premier point est le doute syst´ematique ( rejet de l’autorit´e). “Je doute, donc je pense ; je pense, donc je suis ; je suis, donc le Monde existe”. Le discours est une d´emonstration de l’existence de Dieu.
Newton lui se restreint `a la philosophie naturelle, contrairement `a Descartes, il comprend ses limites. Un autre nom important est une r´ef´erence en Angleterre : Francis Bacon (1561-1626), contemporain de Shakespears, qui dira : “le d´eveloppement de la science est utile `a l’´Etat”. Il est fondateur de l’´ecole d’empirisme : on part de l’exp´erience / l’observation, et on en tire des lois scientifiques par induction. Ceci contraste avec la d´eduction d’Aristote.
On assistera `a une v´eritable r´evolution scientifique, et la naissance de la science moderne, qui se base sur l’exp´erimentation et l’instrumentation. Au XVIIe si`ecle, on d´ecouvre de nouveaux mondes grˆace au microscope. On invente le thermom`etre : on se rend compte que des blocs de bric et de marbre ont la mˆeme temp´erature. Autre invention essentielle : la pompe `a vide.
Au XVIIe si`ecle, le vide change de sens. `A l’´epoque de la reb´ellion de Galil´ee, il y a un semblant d’assembl´ee scientifique en Italie : l’Accademia dei Lincei en 1610. Entre 1600 et 1650, il y a une correspondance colossale entre les grands esprits occidentaux. Il y a ´egalement des salons scientifiques `a Paris et `a Cambridge (Newton).
On voudra structurer les choses, et on fonde les Acad´emies Royales. En 1666, l’Acad´emie royale des Sciences de Paris (Louis XIV) ; En 1660, La Royal Society de Londres. On structure de mani`ere `a ce que l’´Etat puisse garder le contrˆole. On voit ensuite naˆıtre les premiers journaux scientifiques : “Philosophical Transactions” et “Comptes-rendus de la Royal Society et de l’Acad´emie des Sciences”. On verra de plus en plus d’Acad´emies naˆıtre en Europe, mais elles sont distinctes des Universit´ees. Les acad´emies comprennent des chercheurs, des artisans et la bonne soci´et´e, des eccl´esiastiques et des nobles. La science se professionalise au XVIIe si`ecle.
Revenons `a la question du vide. Jusqu’alors, le vide n’existe pas, de par Parm´enide. Les atomistes croyaient en l’existence du vide. Au Moyen-ˆAge apparaˆıt un principe de la Nature : l’horreur du vide, plus forte que les lois de la Nature. Si l’eau s’´ecoulerait d’un vase rempli, il y aurait un vide, donc l’eau ne s’´ecoule pas. De mˆeme, en hiver les vases ´eclatent car l’eau se contracte, ce qui donne un vide, et la Nature casse le vase.
Galil´ee va vouloir mesurer l’horreur du vide. Toricelli, disciple de Galil´ee, va exp´erimenter avec un tube de mercure. Le p`ere de Blaise Pascal effectuera des exp´eriences similaires, ce qui passionnera ce dernier. Il fera souffler des tubes gigantesques aux verriers de Rouen. D’autre vont faire l’exp´erience de Torricelli `a diverses altitudes, et on aura des r´esultats diff´erents. Pascal effectuera l’exp´erience du vide dans le vide.
Otto van Guericke (1602-1686) cr´ee la pompe `a vide, et d´ecouvre l’´elasticit´e de l’air. On effectuera l’exp´erience des deux h´emisph`eres. En Hollande, Huygens am´eliore la pompe de Guericke. Le premier `a utiliser la pompe comme instrument scientifique est Robert Boyle (1627-1691), contemporain de Newton, membre de la Royal Society. Il va effectuer toute une s´erie d’exp´erience avec des clochettes, des bougies, des animaux... Boyle fait ses exp´eriences en pr´esence de t´emoins de la bonne soci´et´e. On ne discute pas de philosophie ou de politique autout de la cloche, on exclut cette discussion. Le vide n’est plus philosophique, c’est un vide op´erationnel / exp´eriemental. Newton ´evite la pol´emique philosophique : “mes lois sont valables dans le vide de monsieur Boyle”. Il s’int´eresse aux principes naturels, fonctionnels, exp´erimentaux uniquement.
La philosophie de Newton sera concr´etis´ee au XVIIIe si`ecle avec la pens´ee m´ecaniste dont fait partie Descartes. Ce dernier voit les animaux commes des machines, compos´es de cordes, de moteurs, de poulies... Cette pens´ee rend ´egalement la science tr`es autonome, ind´ependante des autorit´es politiques comme religieuses. Les Acad´emies sont autonomes, permettent aux scientifiques de discuter entre eux. La science au XVIIe si`ecle venait de conqu´erir la notion de ph´enom`ene ; en renon¸cant d’aller chercher les causes profondes et en se limitant aux principes math´ematiques, elle s’all`ege d’un grand poids. La nou- velle science donne un nouveau niveau d’intelligibilit´e. L’ancienne science allant au-del`a des apparences. L’objet de la science est de r´ediger des lois d´ecrivant les ph´enom`enes observ´es : la cause ne l’int´eresse pas, c’est du ressort des m´etaphysiciens.
Au XVIIIe si`ecle, pour rappel, la science s’est professionalis´ee. Les Acad´emies apparaissent `a la 2em moiti´e du XVII. Louis XIV donnera `a l’Acad´emie comme mission d’examiner toutes les machines qui lui sont propos´ees. L’Acad´emie et la science seront assez avanc´es pour refuser d’examiner les machines se basant sur le mouvement perp´etuel.
Le XVIIIe si`ecle est difficile, il d´ebouchera sur la R´evolution fran¸caise et industrielle. Il y a des r´egressions au niveau politique et social : les nobles s’acharnent `a garder leur revenu. La science va devenir objet de passion mondain dans les salons. De riches bourgeois hollandais r´ecoltent des curiosit´es datant d’avant le d´eluge (dents de requin, g´en´erateur d’´electricit´e statique...). En dehors de cette vogue mondaine, cette p´eriode est tr`es f´eminine. Les femmes s’int´eressent `a la science, et ´ecrivent des trait´es pour les femmes. Fontenelle ´ecirt ses ´eloges, qui sont des trait´es de vulgarisation scientifique sous forme d’entretien. Autre point pivot : l’Encyclop´edie de Diderot et, parall`element, l’Encyclop´edie Britannica en Angleterre.