La trilogie de la dynamique des territoires
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La trilogie fondamentale de la dynamique des territoires : production, reproduction, transformation. Tout type de répartitions spatiales (peuplement d'une portion de la surface terrestre, semis de villes, implantation spatiale d'une activité, divisions sociales de l'espace, …) suit une évolution en accord avec cette trilogie fondamentale.
Chaque répartition a en effet une histoire, un processus en évolution :
Elle se forme à un moment donné, éventuellement par le biais d'un processus de diffusion depuis un foyer initial.
Elle se reproduit pendant une période, de durée variable : au cours de cette période, sa configuration reste stable.
Elle se transforme à un moment donné : modification de son aire (extension, rétraction), modification de sa composition (apparition de nouveaux éléments en son sein), disparition.
Par exemple, l’évolution de l’implantation du vote socialiste en Belgique (1900-2003) : En 1900, 15 ans après la formation du POB, on se trouve dans la phase de production du socialisme.
On observe une forte implantation dans le sillon industriel wallon (zone de charbonnage et de sidérurgie), principalement à Mons, La Louvière, Charleroi et Liège. On remarque également des zones relativement importantes à Bruxelles, Gand et Anvers.
En 1900, la division territoriale se fait par arrondissements électoraux et le vote est encore un vote plural censitaire. En 1949, on se trouve dans la phase de reproduction du socialisme.
Les zones fortes de 1900 sont toujours présentes (évolution stable) mais on observe une extension aux zones rurales proches du sillon industriel wallon.
En 1949, la division territoriale se fait par cantons électoraux et le vote se fait par suffrage universel.
En 2003, on se trouve dans la phase de transformation du socialisme. Les résultats sont globalement plus faibles qu’auparavant mais les zones fortes restent fortes, hormis en Wallonie. Mis à part la Campine qui connut une industrialisation tardive (post- WWII grâce aux investissements étrangers, cf. Ford à Genk), le socialisme disparait en Flandre.
Autre exemple : évolution du réseau urbain de la Belgique sur le long terme (IVe siècle-XXe siècle) : Au IVe siècle, on se trouve dans la phase de production. Globalement, la Belgique est délaissée, à l’exception de deux villes issues de la colonisation romaine (Tongres et Tournai). Les villes importantes des alentours se situent en Allemagne (Cologne,
Trèves,…) ou en France (Arras, Cambrai,…)
En 1150, on se trouve dans une phase de transformation due à la chute de l’Empire romain.
Tongres perd de son importance, Tournai reste une ville importante grâce à sa composante religieuse.
Trois nouvelles zones se développent : l’axe mosan (Liège,…), les villes de l’Escaut (Courtrai, Gand, Anvers,…) et les villes côtières (Bruges, Furnes,…). Ces trois zones se trouvent à proximité de voies navigables. En 1784, on se trouve dans une phase de reproduction.
Les villes de l’Escaut et les villes côtières s’agrandissent, participant ainsi au développement économique de la Flandre. L’axe mosan se développe également.
On observe en outre que Bruxelles connait une évolution importante en devenant le siège de la couronne espagnole en Belgique.
En 1910 (évolution plus détaillée dans les slides), on se trouve dans une phase de transformations majeures.
L’axe industriel wallon se développe fortement à la suite de l’industrialisation. Bruges et Anvers ont une croissance relativement modeste.
Bruxelles ne cesse de gagner de l’importance depuis qu’elle est devenue une capitale concentrant l’administration, la politique et l’économie.