Le mensonge cartographique
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Le mensonge cartographique est la déformation volontaire de cartes topographiques en déplaçant, déformant ou supprimant des éléments pour des raisons stratégiques. Il s’agit d’une pratique courante, tous les états ont recourt à cette technique.
Les exemples les plus flagrants nous ont été fournis durant la Guerre froide.
À cette époque, en URSS, la production de carte est strictement contrôlée par le NKVD (ancêtre du KGB) qui prend le contrôle des services cartographiques.
L’objectif prioritaire est d’éviter que les puissances adverses puissent connaître les coordonnées des lieux stratégiques (sites industriels, ressources minières, bases militaires, …), des richesses et des productions nationales. Ce contrôle permet aussi d’éviter que les ennemis guident correctement leurs missiles longue distance. L’information cartographique est donc bien un secret d’État. Ces mensonges cartographiques se font par modification des cartes topographique et des cartes destinées au grand public. Ils se font par :
- Omission ou déplacement des villes interdites aux étrangers (Tomsk, Chelyabinsk, …).
Par exemple, Logashkino voit sa position géographique changée à de multiples reprises entre 1939 et 1962 et disparait même en 1954. En outre, le tracé des fleuves change d’année en année.
- Omission des villes « secrètes ». l’URSS comptait 46 villes secrètes liées pour la plupart au nucléaire (recherche, expérimentation, traitement, fabrication d’armes, bases de tirs, …).
Par exemple, Tomsk-7 est une ville de 120.000 habitants, spécialisée dans le nucléaire militaire (5 réacteurs) et entourée d’une zone de sécurité à triple clôture.
- Suppression de certains éléments de l’espace aménagé (bâtiments officiels, usines, rues, ..)
Ainsi, le bâtiment du KGB à Moscou ne se retrouvait pas sur les cartes touristiques.
- Déformation de la position et de la forme de certains éléments représentés (lieux habités, infrastructures de transport,…).
Paradoxalement, ces déformations se sont accentuées au moment même où les USA déployaient leurs premiers satellites espions dans les années ’60.