Le rite : un registre privilégié de l’activité religieuse ?
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Lorsque la religion est envisagée non plus sous l’angle des modes de pensée et des discours mais sous l’angle de la pratique, c’est bien souvent le rituel qui vient à l’esprit comme registre privilégié de l’activité religieuse. Pourtant, il n’est pas difficile de montrer que rituel et pratique religieuse ne se recouvrent en fait que partiellement, dans la mesure où il existe des formes de pratique religieuse qui ne relève pas du rite, et réciproquement des rites qui ne sont pas religieux à proprement parler.
Ainsi, la pratique chrétienne de la charité, ou la pratique musulmane de l’aumône, peuvent-elles être considérées comme des pratiques religieuses lorsqu’elles sont mises en oeuvre par des chrétiens ou des musulmans dans un souci de fidélité aux normes religieuses qui sont les leurs. Ce sont là alors en effet des pratiques inspirées par un ethos qui, sans être rituelles, n’en sont pas moins religieuses.
Réciproquement, il est des actes que l’on peut qualifier de rituels sans qu’ils soient religieux. Historiquement, c’est d’abord à travers l’anthropologie de la religion que la question du rite s’est trouvée posée en anthropologie, et c’est incontestablement sur le terrain religieux qu’elle a connu ses problématisations les plus significatives.