Les lignes de force de l’anthropologie évolutionniste.
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Le but des évolutionnistes est de produire un récit scientifique des origines et du développement de l’humanité mais aussi pour ce qui est de l’évolution des institutions sociales et des formes de pensées. Adam Kuper, fin du XIXe siècle fait une synthèse des anthropologues évolutionniste pour ce qui est des institutions humaines primitives :
1. Relation de consanguinité
2. Unité de base = les clans ou les gentes : groupes de parentés descendants d’un homme, ligne paternelle ou descendants d’une femme, ligne maternelle
3. Propriété collective, les femmes étaient la propriété collective des hommes
4. Les mariages hommes/femmes de même clan sont interdis.
5. Les survivances pouvaient être identifiées : cérémonies ou langage des sociétés primitives contemporaines.
6. Totémisme : le clan est le descendant d’un animal ou d’un végétal
7. Groupes de parentés périclitèrent, droits de propriété privée furent établis, famille moderne naquit, Etats territoriaux émergèrent.
Edward Tylor (1832-1917) donne la première définition anthropologique de la culture : « culture ou civilisation, prise dans son sens ethnographique le plus large, est ce tout complexe qui comprend les connaissances, les croyances, l’art, la morale, le droit, la coutume et toutes les autres capacités et habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société ». (= conception universaliste de la culture). Cette définition s’oppose aux théories racistes car Tylor insiste beaucoup sur l’unité psychique de l’humanité et sur la continuité entre culture primitive et culture civilisée.
La problématique de Tylor était la préhistoire culturelle. Pour lui, les sauvages actuels donnent une idée de la préhistoire de la civilisation. Cela montre une série de survivance qui témoignent des origines. Les découvertes en archéologies vont pouvoir faire la comparaison entre les sociétés paléolithiques et les sociétés sauvages à la culture matérielle et aux développements technologiques semblables. (= moyen d’entrevoir les origines de l’humanité). Les thèses très spéculatives des évolutionnistes sur l’origine de la culture et des institutions mèneront au déclin et à l’abandon de ce paradigme au XXe siècle. (=> Il n’y a pas de faits historiques sans valeurs historiques, Evans-Pritchard – Il n’existe pas de moyen de connaitre quelle avait pu être l’homogénéité ou hétérogénéité des premières sociétés humaines, Adam Kuper). Ajourd’hui, les thèses évolutionnismes apparaissent intellectuellement simplistes et politiquement très en affinité avec l’impérialisme colonial du 19e siècle.