Les luttes d'influence en Asie du Sud-Est
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Redéploiement des grandes puissances dans cette région, avec une influence toujours plus grande de l’Union soviétique, expansionnisme vietnamien et développement d’un axe Pékin-Tokyo-Washington, qui s’oppose à l’axe Moscou-Hanoi.
L'expansionnisme vietnamien
La fin de la guerre. Les accords de Paris en janvier 1973 n’ont pas mis fin à la guerre entre le Nord et le Sud, où les forces du GRP gagnent sans cesse du terrain aux dépens des soldats du général Thieu. En avril 1975 l’offensive communiste est irrésistible. La résistance du Sud s’effondre brutalement.
A la chute de Saigon et Phnom-Penh (avril 1975) succède la transformation du Laos en République populaire par la victoire du Pathet-Lao (décembre 1975). Toute l’Indochine est communiste. Le désordre continue, aggravé par le génocide auquel se livrent les Khmers rouge au Cambodge.
C'est donc un échec important pour le prestige américain. Le désengagement des puissances occidentales se manifeste aussi par la dissolution de l’OTASE (juin 1977). Toutefois la « théorie des dominos » ne se vérifie pas au-delà des frontières de l’ancienne Indochine française. En témoigne la création en 1967 de l’ASEAN, organisme de coopération économique et politique dont la règle est le neutralisme (Malaisie, Philippines, Indonésie, Thaïlande, Singapour). Mais la crainte de l’expansion vietnamienne amène l’ASEAN à se rapprocher des Etats-Unis. Donc ils conservent un rôle dans la région grâce à ses relations étroites avec le Japon, la Corée du Sud, l’ASEAN, la Chine.
La République démocratique du Viêt-nam, impose en juillet 1977 son protectorat au Laos qui devient aussi un satellite de l’URSS. Au Cambodge c’est plus compliqué à cause du soutient de la Chine au régime de Pol Pot. Mais finalement, par une intervention militaire, le ViêtnNam élimine Pol Pot du pouvoir et instaure un protectorat. Ainsi tout l’ensemble indochinois est reformé sous l’égide politique et militaire du Viêt-nam. La guerre, les massacres et les pillages amène vietnamien et cambodgiens à fuir leur pays, surtout par mer (boat-people).
L'attitude chinoise face à la double hégémonie
L’Asie du Sud-est en un enjeu dans le conflit sino-soviétique. La mort de Mao et d’Enlai en 1976 ne change pas la politique extérieure de la Chine qui consiste à rejeter la double-hégémonie, mais la Chine est toujours prête à soutenir tout ce qui contrecarre les plans de l’URSS en Asie et en Afrique. La Chine considérant que l’URSS est sa première ennemie, élabore la théorie des 3 mondes :
- Le monde des impérialismes : URSS, USA
- Le monde intermédiaire : Europe, Canada, Japon
- Le troisième monde : les pays en voie de développement dont la Chine est le leader
La Chine passe son temps à revendiquer des territoires frontaliers avec l’URSS et d’Inde, mais surtout elle a vocation à être la grande puissance d’Asie du Sud-est. En février-mars 1979, la Chine lance une opération de police au Vietnam histoire de freiner son expansion et de ne pas être pris en tenaille entre l’URSS et son allié le Vietnam.
En 1978, continuant son rapprochement avec l’ouest, elle conclu un traité de paix et d’amitié avec le Japon. Depuis le voyage de Nixon, les négociations avec les Etats-Unis buttent sur Taiwan qu’ils refusent de lâcher. C’est en décembre 1978 avec l’arrivé de Deng Xiaoping et de Carter conclut à la reconnaissance de la république populaire de Chine comme le gouvernement légal. C’est une alliance de revers contre l’URSS.
Avec la mort de Mao et l’abandon de la révolution culturelle, la dimension idéologique de l’opposition Moscou/Pékin se perd. Avec Xiaoping le régime devient réaliste, les relations deviennent plus cordiale comme avec le voyage de Gorbatchev en Chine en mai 1989 qui scelle la normalisation entre les deux pays après 30 ans de discordes. Le rôle du Japon et de l'Inde Le Japon, devenu une superpuissance économique, est resté un nain politique. Les relations extérieures d'un pays qui a longtemps limité son effort militaire et s'est reposé sur l'alliance américaine pour sa sécurité ont été essentiellement commerciales et financières. Les relations diplomatiques ont été rétablies avec l'URSS en 1956, mais n'ont pas abouti à un traité de paix, en raison de la revendication par le Japon des îles les plus méridionales des Kouriles occupées par les soviétiques depuis 1945.
Avec la Chine, le Japon a signé un traité de paix et d'amitié en 1978. Le Japon est d'ailleurs devenu un partenaire commercial privilégié avec la Chine et l'URSS. Le Japon veut mettre sur pied une politique régionale indépendante. Il conquiert l'un après l'autre les marchés sur le dos des américains. Le Japon inquiète les américains et les européens par son expansion commerciale dans plusieurs secteurs industriels clés. Le Japon est en passe de devenir une puissance militaire majeure dans l'Asie-Pacifique.
Quant à l'Inde, elle jouit encore d'une certaine autorité morale, grâce au rôle historique joué par Nehru dans la création du mouvement des non-alignés. Elle s'est cependant assurée du soutien de l'URSS contre ses deux rivaux : le Pakistan et la Chine. Mais elle est surtout préoccupée de résoudre ses contradictions nationales et religieuses. La percée des pays de l'arc du Pacifique La question de la Corée n’est pas réglée par l’armistice de 1953 et ressurgit en septembre 1983 quand un avion de ligne sud-coréen est abattu par les soviétiques. La situation de la Corée symbolise la division d’une nation en deux et reflète le risque permanent d’hostilité entre le nord, Pyong Yang, et le sud avec Séoul. Avec les USA qui maintiennent des forces militaires depuis 1950, l’URSS a un rôle croissant en Asie, la Chine et le Japon rivalisent pour le contrôle de la Corée, c’est en enjeu pour tous. Même si la Corée du sud est devenue une puissance industrielle et commerciale, elle vit encore sous une menace du nord. Taiwan, isolé politiquement par la volonté de l’occident, devient une nouvelle puissance industrielle d’Asie, un des 4 dragons. L’arc du Pacifique rivalise avec les centres industriels d’Europe : Corée du sud, Taiwan, Hong Kong, Singapour, participent à la redistribution des pôles de puissance.