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Les Sophistes

On s'aperçoit qu'au cours des Vème et IVème siècle, Athènes est devenu le théâtre du débat physique. C'est le lieu des grandes querelles intellectuelles. Cette vie intellectuelle sera d'une richesse extraordinaire. On assistera à l'affrontement des philosophes et des sophistes. Les sophistes sont les savants et s'intéressent à toutes les questions : de la vie humaine, de la vertu, de la cité..

Ce sont des pédagogues attentifs au discours et à la maîtrise de ce dernier. Ils deviendront les maîtres de la Grèce. Parmi eux, on peut trouver Protagoras, Gorgias, Antiphon, Prodicos, Hippias.

Ils s'installaient sur l'agora et faisaient alors payer leur enseignement. Ces sophistes constitueront une école. Ils feront une autre philosophie et certains détracteurs iront jusqu'à dire que c'était de la pseudo-philosphie dont Platon.

Certains les regarderont avec plus de clémence en les qualifiant de savants originaux, atypiques voire d'alter-philosophes.

Les oeuvres de ces sophistes sont données avant Platon. Protagoras, connu pour avoir prononcé « L'homme est la mesure de toute chose », affirme qu'il est inutile d'établir des principes en matière politique tout simplement car il n'y a pas de loi naturelle, pas de principe à poser. Il y a là l'émergence du relativisme politique. Protagoras expliquera que la démocratie est liée à un oubli des dieux et il revient alors au mythe de Prométhée. Les dieux ont oublié un élément essentiel pour les hommes qui est la capacité de vivre ensemble au contraire des animaux. La démocratie est en fait la solution proposée pour réparer cet oubli des dieux.

Gorgias de Léontinium, lui, était réputé pour son don d'improvisation et parlait beaucoup sur l'agora. On parlera beaucoup de son cynisme contre la démocratie. On a alors les balbutiements de la manipulation politique car selon lui la réthorique a un « pourvoir magique » sur les foules.

D'autres sophistes se détacheront de cela en étant plus violents et cyniques et ne proposeront aucun idéal. Ce sont des auteurs défendant une vision très réaliste et cynique de la cité. Le pouvoir n'est qu 'une question de rapport de force et chaque jour un groupe essaye de l'emporter sur l'autre. Dans cette perspective, la cité n'est plus le lieu de l'égalité ou de la liberté mais celui de la force et la démocratie est une arme. C'est l'arme que les plus faibles ont trouvé pour limiter le pouvoir des meilleurs, de ceux qui ont une aptitude naturelle pour gouverner. Thrasymaque sera dépeint par Platon comme un être de rien, de néant. Selon Thrasymaque, le gouvernement ne peut jamais être la représentation d'un idéal recherchant le bien. La loi n'est que l'expression d'une volonté partiale, elle correspond aux intérêts les plus forts. Antiphon affirmera lui que la loi est un accord artificiel, temporaire, passsé entre les hommes et donné par ceux qui détiennent la force. Faut-il alors respecter la loi ? Il ne faut pas transgresser la nature humaine.

Critias, formé à l'art de la sophistique incarne ce réalisme politique. Critias a été l'un des 30 tyrans et critiquera fortement la démocratie athénienne.

Caliclès apparaît chez Platon comme un jeune ambitieux participant avec beaucoup de violence aux débats et accordera le droit au plus fort et critiquera Socrate. La justice selon la nature est déterminée par la force. Certains esprits supérieurs doivent recevoir le pouvoir.

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