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Les troubles en Méditerranée et au Proche-Orient

Permanence du rôle stratégique de la Méditerranée

L’Union soviétique y réussit une percée recherchée depuis toujours. La Méditerranée draine le sixième du trafic général et le tiers du trafic pétrolier mondial. Elle est devenue un des points d’affrontement potentiel où se côtoient les forces des superpuissances.

Face à la sixième flotte américaine, une flotte soviétique croise en Méditerranée et trouve des côtes accessibles en Algérie et en Syrie.

Pour compliquer les choses, les deux alliés orientaux de l’OTAN sont en conflits à propos de Chypre. 80% de grecs, 18% de turques, cette ancienne île ottomane est confiée à la Grande Bretagne en 1878. Elle présente une valeur stratégique nouvelle depuis l’ouverture du canal de Suez (1869). La solution au problème de la cohabitation des populations grecque et turque dans l’île de Chypre ne pouvait être ni l’annexion du pays à la Grèce ni l’union à la Turquie. Du coup en 1960 c’est un Etat indépendant et neutraliste qui voit le jour. De graves conflits opposent les deux communautés (1963, 1965, 1967) au point qu’une force des nations unis (UNFICYP) y est présente depuis 1964. Après la fin de la dictature des colonels (fin 1973), le nouveau gouvernement grec téléguide un coup d’Etat et y installe des dirigeants favorables à l’annexion à la Grèce. Aussitôt la Turquie décide d’intervenir et en août les forces turques occupent approximativement 40% du territoire dans le Nord de l’île, ce qui provoque l’exode d’une partie de la population et une ligne de démarcation (« ligne verte ») sépare une république turque de Chypre du Nord (1983) du reste de l’île. La Grèce et la Turquie sont en conflits, ce qui est embarrassant puisque les deux font partie de l’OTAN. La Grèce quitte l’organisation militaire d’OTAN jusqu’en 1980. Malgré les négociations, la partition de l’île en deux Etats entre peu à peu dans les faits.

Les incidents américano-libyens. La Libye, jusqu'à 1969 pro occidentale (dynastie Senoussie), établit des liens privilégiés avec l’union soviétique en 1974. Elle s’engage dans une politique d’armement effrénée et commence sa politique de déstabilisation systématique en Afrique et au Proche Orient. Les rapports d’hostilité entre la Libye du colonel Kadhafi et l’Amérique du président Reagan dégénèrent en plusieurs affrontements, dont le raid américain sur Benghazi et Tripoli le 15 avril 1986, suite à des actes terroristes libyens.

La guerre toujours présente au Proche Orient

Renouveau de l’Islam, progression de l’intégrisme musulman et volonté d’autonomie des acteurs régionaux. Les richesses considérables tirées des revenus pétroliers permettent à certains (Libye, Arabie Saoudite, Irak, Emirat Arabe Unis, Koweït) d’acquérir un armement moderne. L’Islam (sous l’influence des musulmans chiites) joue le rôle principal de la Révolution Iranienne qui institue une « république islamique » (soumission du peuple au Coran et au pouvoir de l’imam Khomeiny). A côté, le président Hafez el-Assad aspire à être l’unificateur des Arabes (tout comme la Libye) et le restaurateur de la Grande Syrie (avec Liban, Jordanie, Etat palestinien). Face à ces développements, les superpuissances ont peine à contrôler la situation. L’union soviétique soutient les Etats révolutionnaires (Ethiopie, Yémen du Sud, Lybie). Elle marque par son intervention directe en Afghanistan sa volonté de participer au contrôle du golfe Persique. Les Etats-Unis s’efforcent de contrer les ambitions soviétiques (intervention directe + appuie au Etats modérés).

L’action des Etats-Unis, et surtout de Kissinger, est décisive dans le rapprochement israélo-égyptien. La diplomatie des « petits pas » de Kissinger permet aux Etats-Unis de retrouver leur influence dans la région. Le rapprochement des positions israélienne et égyptienne se concrétise par le voyage étonnant du président Sadate à Jérusalem (novembre 1977) puis par les accords de Camp David (septembre 1978) avec Begin sous l’égide de Carter, enfin par le traité de paix signé à Washington entre Israël et l’Egypte (mars 1979). L’Egypte obtient la restitution de ses terres occupées depuis 1967, l’évacuation du Sinaï par l’armée israélienne est chose faite en avril 1982. Cette politique aboutit à isoler complètement l’Egypte, non seulement des pays arabes qui constituent le « front de refus », mais aussi des pays modérés (Jordanie, Arabie Saoudite). L’Egypte est exclut de la Ligue arabe. En conséquence de sa politique le président Sadate est assassiné en octobre 1981 par des intégristes islamiques. La religion islamique s’ajoutent pour rompre l’unité du monde arabe, divisé par la guerre Iran -Irak et la division entre sunnite et chiites.

Non seulement la question palestinienne ne trouve pas de solution mais la situation empire. L’OLP (crée en 1964) de Yasser Arafat, cherche à obtenir une reconnaissance internationale. Cela est chose faite lorsqu’Arafat est invité par l’ONU à parler devant l’Assemblée générale. Il prône l’instauration d’un seul Etat démocratique de Palestine (1974). Begin (parti conservateur) nie la nation palestinienne. L’Israël fait de Jérusalem sa capitale en juillet 1980, annexe le territoire syrien du Golan en 1981, et encourage la colonisation juive en Cisjordanie. Les pays arabes soutiennent l’OLP, de même que l’URSS. Les Etats Unis préconisent une patrie palestinienne dans le cadre de la Jordanie. Le président Mitterrand se fait l’avocat de la création d’un Etat palestinien dans son discours à Jérusalem le 4 mars 1982. Impasse.

Ancien mandat français, indépendant depuis 1945, et cité comme modèle d’équilibre intercommunautaire, le Liban n’est plus un havre de paix et de prospérité. Il est déchiré par les rivalités entre chrétiens maronites et musulmans, et les organisations palestiniennes y sont implantées. Guerre civile dès avril 1975 entre militants des phalanges chrétiennes et Palestiniens. L’Etat libanais se dissous en une série de micro-communauté. La Syrie tente de tirer avantage de la situation pour sa main mise sur le Liban et soutient en 1976 les palestino-progressistes et les forces chrétiennes. Israël, confronté aux raids de palestiniens réfugiés dans les camps au Sud du Liban exerce des représailles, comme en mars 1978. Opération « paix en Galilée » en juin 1982, dont le but et de détruire l’OLP et d’installer un pouvoir favorable à une paix avec Israël. Israël élimine l’OLP du Liban mais achève de désagréger cet Etat. L’intervention israélienne, se transforme en déroute et aboutit finalement au retrait des troupes (juillet 1983). La situation amène l’intervention d’une force multinationale « d’interposition » composée de contingents américains, français, italien et anglais. Cette force, qui contrarie les visées de la Syrie, est victime d’un attentat qui a pour conséquence son retrait du Liban. La paix parait lointaine.

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