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Penser le rite aujourd’hui

En sciences sociales, le rite hésite régulièrement entre des définitions plus ou moins larges dans les sciences sociales elles-mêmes. Toutes les tentatives définitionnelles ou presque, intègrent une caractérisation formelle minimale de l’action ou de la parole rituelle. On fait alors référence à une procédure établie, détaillée, éventuellement suivie de façon attentive et régulière. On évoque un comportement standardisé ou typifié. Ce premier type de critère, qui fait partiellement reposer la caractérisation du phénomène sur la forme qu’il prend, est très régulièrement conjugué à un deuxième, qui s’efforce de prendre en compte une orientation, une fonction ou un sens minimal de l’action rituelle, dont on souligne alors le caractère moral, ou la portée symbolique, et éventuellement, lorsque l’action est collective, les effets attendus d’intégration sociale, de (re)production du collectif, d’institution.

Pour penser l’efficacité de l’action rituelle, on peut typiquement s’interroger sur les conditions de possibilité de celle-ci, en amont du rite lui-même, et sur les propriétés de l’action rituelle ellemême (cad sur ce qui distingue l’action rituelle d’autres types d’actions).

Ainsi, évoquer le caractère conventionnel des contextes et des actions rituels implique de prendre la mesure que le statut de phénomène conventionnel: les conventions sont évidemment le produit de rapports de pouvoir ou de domination.

L’engagement des acteurs et l’efficacité du rite sont posés comme inséparables de la reconnaissance du rituel par ceux-ci, pour ne pas dire de leur croyance : « pour que le rituel fonctionne et opère, il faut d’abord qu’il se donne et soit perçu comme légitime ».

Mais s’intéresser aux ressorts de l’efficacité rituelle et de ce qui produit de l’adhésion aux effets des rituels à partir des conditions sociales qui doivent être réunies en amont de telle ou telle performance rituelle ne doit pas mener pour autant à négliger les propriétés distinctives que possèdent les actions rituelles, la stylisation ou la formalisation particulière de l’action qu’elles donnent à voir.

La formalisation « extra-quotidienne » de la communication rituelle, qui a recours aux procédés de répétition et de morcellement, ou en tout cas à des « types spéciaux (extraordinaires) de communication », a souvent été relevés comme des caractéristiques du fait rituel.

Pour conclure, ni le statut social du rite, ni les propriétés formelles de ce type particulier d’action que constitue le rituel ne sauraient donc être négligés si l’on veut prendre la mesure de la place du rite et comprendre ce qui fait l’efficacité de tel ou tel rituel. Plutôt que de réfléchir en termes de détermination en dernière instance de l’efficacité du rite, il semble donc préférable de considérer le processus circulaire de renforcement réciproque entre la légitimité ou la reconnaissance dont bénéficie un rituel d’une part, et la stylisation ou la formalisation spécifique de l’action qu’il donne à voir d’autre part. Ainsi, l’efficacité rituelle du baptême ou du mariage par exemple (comme leurs limites d’ailleurs), tient à la fois à la reconnaissance sociale dont ces rituels bénéficient (les participants qui s’y engagent reconnaissent avant même de s’y engager être tenus par les effets ou l’issue du rituel), mais aussi aux propriétés formelles ou à la stylisation de l’action que ces rituels mettent en oeuvre, dans la mesure où cette stylisation ou cette formalisation extraordinaire de l’action fait pleinement partie de ce qui produit le caractère extraordinaire des effets de telles activités.

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