Un bâtiment fondateur : l’ « hérôon » de Lefkandi (Eubée)
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Nous allons ici parler de l’île Eubée, sur laquelle se trouve un site où on a découvert en 1964 une nécropole et où les fouilles ont débuté en 1981. On y a découvert un datant de 1000-950 Hérôon acn.
Il s’agit d’un temple consacré à un . C’est un bâtiment en , qui est hérosbriques crues et en bois Des murets ont été conservés et on a trouvé dans périptère (= type de colonnes du temple).l’apse des grandes jarres. Le toit est à . Dans le temple, on trouve (bout arrondi du bâtiment)double penteune pièce de 8m sur 8m, 1 grande pièce et 2 plus petites. On peut y voir au centre 2 trous de colonnes et 1 poutre en bois. On a également retrouvé deux fosses, ce qui est très intéressant pour les recherches ; dans celle du nord se trouvaient 4 chevaux et dans l’autre un squelette de femmeavec des bijoux et une amphore en bronze qui contenait des ossements, probablement d’homme, car des armes se trouvaient avec.
- Ce bâtiment faisait près de 47 mètres de long et 10m de large
- Était fait en bois et en terre cuite
- Les murs étaient parfois en bois
On a également retrouvé des traces de bois, on peut donc en conclure qu’il y avait un cercueil. Il est très probable que tous ces corps aient été mis là en même temps, ce qui aurait correspondu à l’enterrement d’un chef et de son épouse, avec ses chevaux qui donnent une marque de prestige.
Nous avons aussi constaté que tout l’édifice était ensevelit d’un remblai (du sable). Au pied de ce remblai s’était formée une nécropole. Il y avait donc une communiée humaine se reconnaissant là un héros reconnue.
Donc, le bâtiment provient d’une société de groupe humain qui , pratiquait l’équitation et la guerreet il a été transformé en : le tout a été recouvert d’un , avec à son pied une lieufunérairetumulus. Ainsi, il s’agit d’une autorité qui a été placée sous le tumulus car la « tombe » est plus nécropoleimportante que les autres et on peut en déduire qu’il ne s’agit autre que du fameux héros pour qui le bâtiment a été construit, le fondateur reconnu par sa société. Celle-ci a petit à petit évolué, on le sait grâce au matériel du cimetière.
Question d’aujourd’hui que nous pouvons nous poser : Il y a-t-il une trace écrite de cette communauté ? Il s’agit maintenant de retrouver des textes relatant cette société. On a pensé à l’Iliade d’Homer (ancien poète grec, 850 acn) où il nous décrit des chefs qui voyagent, qui font des alliances, des défis, et où il parle de cérémonies funéraires qui ressemblent beaucoup à ce qu’on a retrouvé à Eubée.
Ce texte a permis la découverte de ces vestiges et à par là même prouvé leurs existence. Donc, ce récit homérique relate une culture existante, sauf qu’il y a un décalage chronologique car Homer décrit des anciens qu’il n’a pas connus, mais il est probable qu’il ait eu connaissance de cette société car il était lui aussi d’Eubée.
Autre aspect important : nous avons vu que le bâtiment avait été transformé en tertre funéraire, mais alors à quoi servait-il à la base ? On sait que ce bâtiment allongé représentait un bâtiment collectif où les gens se rassemblaient (hall, bâtiment communautaire où tous les membres pouvaient se réunir) et où ont été placées des tombes aristocratiques. C’est donc un temple.
Chez les Grecs de l’époque, les cultes se faisaient souvent en plein air et étaient parfois accompagnés d’un petit autel. C’est vers cette époque qu’on assiste petit à petit à la construction de bâtiments spécifiques. En réalité, ce bâtiment est un des premiers à regrouper le binôme sanctuaire (temple) + autel, il date donc de l’invention du temple.