Un système d'échanges cérémoniels
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Bronislaw Malinowski (1884-1942) écrit un livre suite à un long séjour dans les îles Trobriand, au nord-est de la Nouvelle-Guinée.
Il va s’intéresser à un système d’échangé cérémoniel appelé : « la kula ». Deux échelles sont utilisées :
– La petite : entre gens communs et sur de plus petites distances
– La grande : grand circuit fermé qui fonctionne à une échelle « d’inter-tribale » ou « interethnique ».
En bref, il concerne les grands chefs et les aristocrates des différentes îles. Les objets circulent au sein d’un circuit d’échanges de biens de prestiges (vuygu’a). Deux sens sont utilisés :
– Sens contraire des aiguilles d’une montre circulent des brassards de coquillages. – Sens des aiguilles d’une montre circulent de longs colliers de coquillages
Cette tradition assure un partenariat à vie et un sauf-conduit en temps de guerre.
Cela n’a aucune utilité pratique mais uniquement une grande valeur cérémonielle (traditionnellement et socialement fort valorisé).
Ces dons se font à l’occasion d’expéditions organisées et des échangent commerciaux peuvent se former (pas le but principal).
Lors de ces échanges, l’un des deux partenaires remet l’objet prestigieux et l’autre, donne un contre-don constitué par l’autre type d’objet.
La Kula est aussi associée à d’importantes cérémonies funéraires.
Elle implique une série de préparations et des investissements, notamment économiques. Pour ce faire, une vaste entreprise d’échanges de biens de prestige s’engage.
Dans l'extrait de Malinowski, on comprend que nous faisons la même chose en Europe : posséder certaines choses seulement pour le plaisir de les posséder.
La différence se marque dans le sens que les biens kulas ont de la valeur par leur passage chez chaque homme important, lorsque chez nous des trajets incessant lui en ferait perdre.
Malinowski démontre que les objets les plus prestigieux tirent leur prestige d’un « sentimentalisme historique ».
Cela veut dire une valeur constituée par l’accumulation d’un capital historique.