Faut-il croire aux croyances ?
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Le terme « croyance » présente une forte pauvreté pour rendre compte de la complexité des formes de pensée dans le phénomène religieux.
Le terme « croyance » présente une forte pauvreté pour rendre compte de la complexité des formes de pensée dans le phénomène religieux.
Définition de la religion : « Un système de symboles qui agit de manière à établir des états affectifs et des motivations puissantes, profondes et durables en formulant des conceptions
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Anthropologie sociale et culturelle, M. Noret.
Résumé année 2012-2013
d’un ordre général sur l’existence et en revêtant ces conceptions d’une telle aura de factualité que les états affectifs et les motivations semblent singulièrement réalistes ».
Idée essentielle : boucle de renforcement mutuel qui existe entre d’une part les croyances proprement religieuses (vision du monde), et d’autre par des dispositions morales, affectives, et même esthétiques (ethos). La conception de la religion est vue comme matrice de la socialisation productrice d’une vision du monde d’un ethos (= ensemble de dispositions morales) et d’une sensibilité morale.
L’expérience religieuse se déploie sous trois registres :
- Cognitif : représentation ordre cosmique
- Affectif : dispositions émotionnelles
- Moral : normes intériorisées
En donnant un sens au monde et à l’existence, les religions luttent contre « l’anxiété métaphysique » de l’humanité en répondant aux questions du mal, de la mort,…La religion donne aussi un sens au mal (cette question est aussi présente dans les sociétés primitives que dans les sociétés évoluées). Dit autrement, la religion aide à faire du non-sens du cours du monde.
Clifford Geertz (1926-2006) a problématisé la question de la nature des descriptions en anthropologie et d’une manière plus générale la nature des savoirs et du projets de connaissance en anthropologie, en soulignant en particulier la dimension idiosyncrasique du rapport entre l’anthropologue et les textes qu’il produit.
Croire et croyance sont des termes bien trop simples pour dire la complexité de tout ce qui fait les attachements religieux. Cela risque de ramener à la question du vrai et du faux (Durkheim).
La notion de croyance n’existe pas dans toutes les langues de la même façon. En effet, le verbe comme celui de « croire » avec la spécificité qu’il a en français n’existe pas dans toutes les langues.
Edward Burnett Tylor (1832-1917) est une figure majeure de l’évolutionnisme culturel en anthropologie. Il souligne que la religion ne découle pas d’une forme de révélation mais des efforts des hommes pour comprendre le monde. Son approche est qualifiée comme une « perspective intellectualiste » de la religion. Les critères minimaux sur lesquels se repose la religion sont la croyance en des êtres spirituels et l’existence d’un culte s’y rapportant. Pour lui, la forme la plus primitive de la religion est l’animisme (= âme à l’ensemble des êtres vivants) qui montre les défunts dans les rêves. Tylor a pour caractéristique d’ancrer le phénomène religieux dans l’erreur (= religion découle d’erreurs fondatrices). Il se concentre sur le phénomène religieux dans son ensemble.
Emile Durkheim (1858-1917) publie en 1912, les formes élémentaires de la vie religieuse qui étudie les systèmes totémiques des Aborigènes australiens. Son travail porte encore la marque évolutionniste mais il ne l’est pas totalement. Pour lui, la réalité des sociétés « simples » constitue une sorte d’épure de la vie religieuse en général, et elle éclaire pleinement la religion dans son ensemble. Durkheim voit les choses à l’inverse de Tylor : la religion ne constitue pas une erreur originelle, c’est c’est un postulat essentiel de la sociologie qu’une institution humaine ne saurait reposer sur l’erreur et le mensonge. La religion se repose sur la reconnaissance d’un sacré et celui-ci survit grâce à la production et la reproduction des convictions religieuses. Du coup, pour Durkheim, les forces religieuses sont donc des forces humaines et morales.
La théorie de Mauss dégage une triple structure : « donner – recevoir – rendre » à partir d’un certain type d’échange. L’univers du don est cependant plus large. En effet, on est soumis à une série de situations ou le don semble gratuit mais qu’en fait, il résulte de l’existence de conventions qui rendent la chose plus ou moins obligatoire. Néanmoins, l’espace du don n’est pas aussi simple. Les cadeau de famille (à la noël par exemple) ne cherchent pas à avoir une réciprocité égale puisqu’il existe une asymétrie des positions. Dans la parenté, il s’observe des états de dette mutuelle positive ou la personne chez qui ça arrive est affecté de manière négative. Cela montre que la parenté n’est pas un lieu de gratuité et de désintéressement.