Menu

Filtrer les éléments par date : juin 2014

La politique extérieure

Les années 1930 représentent aussi un nouveau tournant dans la politique extérieure belge. Dans un 1er temps, elle est marquée par une volonté de défendre une certaine image de la neutralité. Mais lors dela 1ère Guerre Mondiale, on a constaté les limites de cette neutralité -> la Belgique décide de s’engager dans une série d’organisations internationales (dont la SDN) et de s’allier avec la France pour palier à cette agression allemande. Dans la 2ème moitié des années 1930, cette politique change à nouveau du tout au tout. On passe d’une volonté de s’intégrer dans les grandes alliances à une politique définie comme étant exclusivement et intégralement belge : les dirigeants belges se recentrent sur le pays et décident de reprendre la position qui était celle de la Belgique avant 1914.

Pourquoi cette évolution ? Certains éléments en Europe font craindre l’apparition de tensions politiques : 1) Hitler prend le pouvoir (-> fin de l’ensemble des espoirs de réparations de la part de l’Allemagne que l’on avait placés dans le Traité de Versailles + menaces allemandes indirectes sur les voisins de ce pays), 2) le mouvement nationaliste flamand est en forte progression (le parti frontiste, après un échec en 1932, est remplacé par le VNV, qui voit son score augmenter sans cesse à partir de 1936 ; la Flandre n’accepte pas que la Belgique ait un accord militaire avec la France -> les autorités belges deviennent encore plus prudentes dans les engagements internationaux du pays), 3) la victoire du Front Populaire (la France est elle aussi secouée par d’importantes évolutions avec en 1936 la victoire du FP, qui représente pour les milieux conservateurs une certaine menace et qui souhaite se distancier davantage de la politique française) et 4) l’intervention personnelle de Léopold III (jeune souverain, il succède de manière un peu inattendue à son père Albert qui se tue en 1934 ; il a une vue bien à lui de ce que doit être le fonctionnement parlementaire du pays ainsi que la position de la Belgique sur le plan international - le pays serait mieux protégé sans ces nouvelles alliances = point de vue partagé par les libéraux, les socialistes et les catholiques).

Si on veut que la Belgique soit tout à fait autonome sur le plan international, elle doit aussi s’en donner les moyens et par exemple être en mesure de se défendre seule face à une agression militaire. Exemple de la volonté de non ingérence de la Belgique dans les conflits internationaux : le pays ne s’est pas impliqué dans la guerre d’Espagne, qui a basculé dans un conflit intérieur dramatique où les forces d’extrême droite ont pris le pouvoir.

En savoir plus...

Une nouvelle culture ?

La crise des années 1930 a des conséquences économiques, politiques sociales et culturelles : une nouvelle culture met en évidence l’importance du groupe -> organisation de nombreuses manifestations politiques, sociales et culturelles faisant appel à la psychologie des foules de manière à lui donner un sentiment de puissance. De grands meetings sont régulièrement organisés afin de développer une sorte d’esthétique de la race. But : stimuler les instincts/émotions et infiltrer des principes idéologiques. Dans cette période marquée par la crise, on voit également se développer une nouvelle religiosité : la vierge décide d’apparaître dans de nombreux villes -> les gens cherchent en fait toute sorte de recours face aux incertitudes de la crise.

En savoir plus...

La question linguistique

En 1930, on observe la flamandisaton complète de l’université de Gand.

En 1932, on observe la création de la frontière linguistique suite à la décision de rendre l’administration centrale bilingue. Bruxelles aura désormais un statut bilingue et on accepte l’unilinguisme de la Flandre et de la

Wallonie. On décide que les communes voisines de la frontière disposeront d’un statut bilingue. Mais quelles sont ces communes ? -> réalisation de recensements (=relevé périodique de l’ensemble des éléments qui caractérisent la population) -> le statut linguistique des communes peut évoluer -> la frontière linguistique établie est souple.

Problème : ces communes deviennent bilingues suite au recensement mais elles sont généralement situées au nord de la frontière linguistique -> on parle d’une tâche d’huile pour souligner la progression du français en Flandre. On se met également d’accord sur un unilinguisme régional de l’enseignement primaire et secondaire, sauf à Bruxelles.

En 1935, on légifère sur l’emploi des langues en matière judiciaire.

En 1936, on crée des régiments unilingues à l’armée.

Ce train de lois linguistiques n’empêche pas les tensions d’augmenter. Le VNV, qui n’est pas le seul parti extrémiste à progresse, est non seulement nationaliste, mais aussi antiparlementaire et antibelge. Au niveau communal, une alliance va se former entre le KVV et le VNV. Du côté wallon, la poussée du mouvement flamand fait ressurgir le mouvement wallon et une aile francophone du parti catholique apparaît (PDSC) -> évolution vers la bipolarisation de la vie politique.

En savoir plus...

Le gouvernement d’union nationale de Van Zeeland

En 1935, le gouvernement d’Union Nationale est mis en place par Paul Van Zeeland, intellectuel brillant et vice-gouverneur de la Banque Nationale. Il propose un nouveau gouvernement combinant Henri de Man et Paul Henri Spaak (PS). Cette équipe très jeune parviendra à donner un coup de fouet à l’économie du pays et à lutter contre Degrelle. Elle va mener une toute nouvelle politique et va s’écarter du plan du travail. Elle propose : 1) une dévaluation du franc belge pour rendre les produits belges plus intéressants au niveau de l’exportation, 2) des investissements dans des grands travaux d’infrastructure, 3) une réorganisation du système bancaire et 4) la création d’un office de placement qui doit aider les chômeurs à trouver un emploi (c’est la 1ère fois que l’Etat intervient dans ce domaine !). Résultat : ça marche ! Le chômage baisse, on assiste à une reprise économique qui profite du New Deal de Roosevelt et la situation des finances publiques s’améliore -> la Belgique des années 1930 reprend doucement le dessus.

Sur le plan social, la victoire du Front populaire en 1936, la reprise économique et la grève de 1936 pousse le gouvernement à convoquer une conférence nationale du travail qui réunit les principaux partenaires sociaux. Elle permet d’instaurer : 1) la semaine des 40 h, 2) les congés payés (6 jours/an en 1936) et 3) la reconnaissance des activités syndicales.

CCL : 1) la crise a montré les limites de l’ancien système social basé sur l’initiative privée (l’Etat refusait de mettre en place des structures d’encadrement social, se contentant d’apporter des fonds à certains organismes), 2) la crise les bases de la société d’après guerre (= l’Etat providence), 3) elle a permis l’institutionnalisation de nombreux aspects de la vie économique et sociale et 4) elle préfigure le futur système de concertation sociale entre les patrons et les syndicats.

En savoir plus...

Le Plan du Travail

Henri de Man repense le programme du POB, qui est désarçonné face à la crise. Le Plan du Travail, adopté en 1933, vise à réformer l’ensemble de la société belge sur le plan économique et social. Il a l’intention de mobiliser non seulement la classe ouvrière, mais aussi la classe moyenne et la paysannerie contre la politique des banques. Un projet de réforme consiste à instaurer un régime d’économie mixte comprenant un secteur privé et un secteur nationalisé. On veut également impulser les investissements publics afin de relancer la consommation et réformer le régime parlementaire afin de renforcer l’autorité de l’exécutif. De Man fera connaître son plan en utilisant des techniques de propagande modernes et le POB va ainsi retrouver son unité.

En savoir plus...

Instabilité gouvernementale

Afin de résorber la crise et de protéger les entreprises, les Etats vont organiser des barrières douanières et taxer fortement les produits étrangers. La Belgique est directement touchée de par sa politique économique majoritairement basée sur l’exportation. En 1932, le parti communiste profite des événements pour renforcer son influence sur la classe ouvrière. Les évènements renforcent également le discours de Degrelle.

Les gouvernements se succèdent très rapidement car aucun n’arrive à répondre réellement à la crise. 3 gouvernements sont ainsi formés au cours de 1932. Cette instabilité ne touche cependant pas les partis (les catholiques et les libéraux sont toujours au pouvoir) et on assiste à une véritable continuité des carrières ministérielle.

En savoir plus...

La crise

1929-1931 : une spéculation boursière effrénée entraîne un renversement brutal de la conjecture (13 millions de titres sont jetés sur le marché le 24 octobre - = le « jeudi noir » -, 16 millions le mardi suivant ; la valeur des actions diminue de 30% ; celles-ci ne parviennent plus à trouver preneurs et cela provoque de nombreuses faillites) -> c’est la grande dépression. Certains affirment que la crise est la conséquence du krach boursier de Wall Street à New-York. Mais les vraies raisons sont toutes autres : 1) la guerre a provoqué des déséquilibres économiques, 2) l’économie allemande ne se relève pas aussi vite qu’on ne l’avait espéré, 3) on observe une spéculation boursière effrénée ainsi qu’une bourse qui ne reflète plus la situation économique réelle et 4) les transferts de capitaux et les investissements internationaux sont désormais dominés par les USA, grands vainqueurs de la Guerre (-> une crise boursière américaine a des conséquences immédiates dans le monde entier).

Les gouvernements dépensent de moins en moins et réduisent les coûts ainsi que les indemnités offertes par l’Etat (on veut résorber le déficit des finances publiques). Mais la diminution des revenus entraînent une spirale déflatoire diminuant la consommation intérieure (-> augmentation du déficit public) et accroissant le chômage. Les grands secteurs basés sur l’exportation (= les industries métallurgiques, le textile, le verre, …) sont les plus durement touchés. On va alors connaître des situations identiques à celles du XIXème s. : des grèves nombreuses et parfois violentes reflètent l’exaspération et le désespoir d’une partie importante de la classe ouvrière. Les grès commencent dans le Borinage. Elles s’étendent dans le Hainaut et seront particulièrement violentes dans la région de Charleroi.

Le nombre d’affiliés aux syndicats chrétiens croît -> le POB perd le monopole de la représentation des intérêts ouvriers. Après sa défaite aux élections de 1929, le parti radicalise son programme dans un sens marxiste et anticlérical -> cassure avec les démocrates-chrétiens.

En savoir plus...

Abandon de la neutralité

On réalise que la neutralité belge n’a plus beaucoup de sens : avant perçue comme un moyen de maintenir la paix, elle s’est finalement révélée peu efficace face à l’invasion allemande -> la Belgique abandonne la neutralité et adhère à la SDN (objet : garantir collectivement la sécurité de ses membres). Il s’agit là du 1er engagement international officiel du pays (il sera suivi par d’autres alliances). Mais la SDN va se montrer incapable de résoudre les conflits internationaux, les USA n’étant pas membres.

Un accord de défense avec la France est conclu. Il est accompagné de clauses secrètes -> le côté flamand craint que ce ne soit une manière de renforcer les liens avec ce pays. Conséquence de cet accord : la Belgique doit occuper militairement la Ruhr avec la France.

L’abandon de la neutralité s’accompagne d’un renforcement de l’armée : allongement de la durée du service militaire, renforcement des défenses et rénovation du matériel militaire. Cette politique est soutenue par le roi Albert puis par Léopold III et le parti libéral (il détient le porte feuille du ministère de la Défense nationale).

En savoir plus...

Les dédommagements

Après la 1ère Guerre Mondiale, la Belgique est exsangue sur le plan économique et humain. Comme le pays avait connu une publicité internationale exceptionnelle, il va utiliser cette image de pays martyr pour réclamer des dédommagements : 1) lors du Traité de Versailles (1919), elle obtient un petit accroissement territorial à l’est du pays (Eupen et Malmedy), 2) la SDN lui octroie un mandat sur l’Urundi et le Rwanda en 1924 et 3) création de l’Union économique belgo-luxembourgeoise.

En savoir plus...
S'abonner à ce flux RSS

Besoin d’avis?

Demandez maintenant un examen gratuit et sans engagement de votre site web.
Nous faisons un examen élaboré, et nous effectuons un rapport SEO avec des conseils
pour l’amélioration, la trouvabilité et la conversion de votre site web.

Audit SEO