Le travail : une activité ou une valeur ?
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Le travail est une succession d'actes auquel on ne peut pas le réduire, ce n'est pas la somme d'actes. Il est difficile de le définir seulement en terme d'activité car dans certaines circonstances, une activité paraitra comme du travail (dans le sens contrainte) alors que dans d'autres circonstances elle ne le sera pas. C'est une affaire de représentation dans la mesure où il est soumis à la subjectivité, dépassant l'individu (→ sociale). Porteur de signification pour l'individu mais qui le dépasse, signification culturelle et religieuse. Il est investi de valeurs qui vont évoluer au fil du temps sous l'effet de différents facteurs. Dans l'antiquité grecque, le mot travail n'existait pas car seuls les esclaves travaillaient (non-citoyens). Pour eux, même si le travail manuel est respecté, il doit néanmoins laisser le temps à la pensée de s'exprimer. Sous l'influence du christianisme naissant (fondé sur le nouveau testament), la vision antique du travail va basculer pour devenir une vision plus positive. Le travail va plutôt être une source de salut, cette signification se voit doublée d'une autre valeur : la valeur marchande du travail qui traduit de manière progressive la division du travail et ce qu'on va appeler le salariat. Cette évolution se fait au cours du moyen-âge sous l'influence des moines défricheurs chez lesquels l'activité manuelle était valorisée. Ils vont aussi mettre à l'honneur Jésus qui était fils de charpentier. Autrement dit, le travail, progressivement à travers leur perception, ne va plus être considéré seulement comme une nécessité humiliante mais comme une tâche noble qui forge les vertus. Le travail devient le témoin de l'insertion dans une communauté, signifie le moyen de s'y réalisé et même temps on gagne le salut de son âme.
Esclavage remplacé par le servage, des serfs attachés au seigneur. Ils peuvent produire pour eux même, vendre, échanger contre de la monnaie. Au moyen-âge, il y a l'organisation du travail au sein d'ateliers qui sont organisés autour de 2 corps sociaux : les maîtres et les apprentis (→ corporations très structurées du compagnonnage). On assiste à l'émergence du travail salarié. Le mot salaire vient de « salarium » signifiant « ration de sel ». On trouve trace de ce mot en 1260 dans le sens de rémunération en échange d'un travail effectué. L'artisanat se développe, ainsi que le commerce qui va façonner les échanges au sein des grandes guildes de marchands italiens. Époque de la naissance du capitalisme qui consacre la division du travail entre celui qui détient le capital et celui payé par le précédent pour assurer les échanges.
Époque où formes politique et religieuse sont mélangées (droit divin). Naissance du protestantisme qui va introduire la notion du travail bien fait, application au travail pour lui-même associé au désir de s'enrichir. Le travail reste une affaire de salut spirituelle mais s'accompagne d'une reconnaissance sociale. Le terme travailleur a suivi la même évolution. Au départ pour caractériser celui qui souffre jusqu'à êter valorisé pour désigner celui qui fait une activité professionnelle dans un secteur comme l'agriculture ou l'industrie au sein d'un capitalisme naissant. En 1675, on voit apparaître l'expression « faire travailler son argent ».