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banquier du trésor

met à la disposition des pouvoirs publics la quantité de monnaie nécessaire. Recours à la "planche à billet" pour financer le déficit public (inflation).

La banque centrale européenne et l'eurosystème gèrent les pol de l'euro, indépendance des banques centrales qui mènent des politiques monétaires autonomes.

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Logiques spatiales de l'économie coloniale

Cf. paradoxe territorial de la colonisation (p. 90) : faute d'hommes et de moyens, la métropole n'arrive pas vraiment à tenir les territoires et à les organiser de manière cohérente. En résulte une localisation ponctuelle des implantations européennes.

D’autre part, l’organisation économique (exploitation minière, traite coloniale, économie de plantation) ne donne lieu qu'à des aménagements réduits (quelques routes, plus tard une étroite voie de chemin de fer, de petits ports), conçus selon une logique prédatrice (pour pomper les richesses et les envoyer à la métropole). Apparaissent alors des réseaux en entonnoir qui convergent vers les villes portuaires (où se concentre dès lors la population), ce qui pose les bases du peuplement littoral des archipels de peuplement.

Une exception majeure : les Etats-Unis (répartition actuelle de la population dans tout le pays, pas uniquement sur les côtes).

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Des migrations de grande ampleur

Du 16e à la fin du 18e siècle, à lieu la traite négrière. Il s’agit d’une migration forcée, violente et
massive.

Selon la "Trans-Atlantic Slave Trade Database", entre 1500 et 1866 :

  •  12,5 millions d’esclaves sont embarqués sur les côtes africaines
  •  10,7 millions d’esclaves sont débarqués, quasi exclusivement sur le continent américain

La différence entre les deux chiffres sont ceux morts durant la traversée.

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La débâcle démographique des Amérindiens

Entre 1492 et 1650, les pertes au sein des Amérindiens ont été de l'ordre de 80%. Sur une population initiale de 40 millions de personnes, seule 8 millions on survécut.

Au Mexique, la population est passée de 15–20 millions à 1,2 millions entre 1500 et 1600.Elle ne retrouvera son niveau démographique de 1500 qu’au 20e siècle.

Cette débâcle démographique est sans précédent dans l’histoire de l’Humanité. Elle fut provoquée par la conjonction de plusieurs facteurs :

  • Supériorité dans l’armement des européens (les civilisations précolombiennes ne connaissent pas le fer et donc par les armes à feu)
  • Causes psychologiques et religieuses : l’irruption de l’inconnu est vécue comme un choc par les indiens
  • Ravages des maladies infectieuses européennes dans des populations qui, suite à leur isolement, n’avaient pas de défenses immunitaires

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L'organisation économique de la périphérie par le centre : des logiques de prédation

On distingue trois voies distinctes pour augmenter les revenus tirés des colonies par les puissances coloniales :

Organisation de l'exploitation des ressources les plus précieuses (diamants, or, argent) qui répondent aux besoins de liquidité des Etats.

Organisation et contrôle des commerces les plus lucratifs par l’établissement de comptoirs où les ressortissants de la métropole disposent d'un monopole pour échanger tissus, armes et alcool contre des produits à forte valeur ajoutée (épices, soie, fourrures).

Organisation d'une colonisation agricole, par concession des terres aux ressortissants, souvent peu nombreux, de la métropole. En résulte des cultures de plantation, reposant sur l'exploitation sans merci d'une vaste main-d’oeuvre réduite en esclavage.

Le déploiement européen se fait bien dans les zones disposant des matières premières ou des avantages environnementaux les plus importants.

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Le déploiement de l’économie monde européenne

L'économie-monde est un concept central dans les travaux de F. Braudel. Il la définit ainsi : "Un morceau de la planète économiquement autonome, capable pour l'essentiel de se suffire à luimême et auquel ses liaisons et ses échanges intérieurs confèrent une certaine unité organique."

L’économie-monde est donc une formation socio-spatiale qui :

  • Est économiquement autonome.
  • Tire sa cohérence de ses échanges internes.
  • Est constituée d'espaces politiques et culturels différents, qu'elle englobe.
  • Est délimité dans sa taille par le temps de déplacement de ses occupants, des objets et des communications.


Dont les limites se trouvent là ou commence une autre économie du même type, limites qui prennent souvent la forme de barrières naturelles, difficile à franchir.

Elle présente également une structure caractéristique :

Autour d’un centre qui tend à accumuler richesse, pouvoir, savoir et culture s’échelonne une hiérarchie de zones périphériques de moins en moins développées au fur et à mesure où l’on s’éloigne du centre.

Des relations asymétriques entre centre et périphérie : les espaces politiques et culturels de la périphérie sont dominés (militairement, économiquement, juridiquement ou politiquement) par le centre.

Au coeur du centre de l'économie-monde : un pôle, représenté par une ville dominante (par exemple Rome durant l’Empire romain ; actuellement la mégalopole européenne). L’économie-monde se forge au 16e siècle à la suite de l’expansion commerciale et coloniale des pays européens. L'Europe occidentale parvient alors à constituer autour d’elle et à son bénéfice une économie-monde qui deviendra planétaire au 20e siècle.

Cette hégémonie européenne ne put se faire que parce que la Chine ne poursuivit pas cette entreprise. En effet, entre 1405 et 1433 (avant même les Grandes découvertes), l’amiral chinois Zheng He entrepris de multiples expéditions maritimes pour le compte de l’empereur Yongle.

Ces expéditions furent toutefois brutalement interrompue par le successeur de ce dernier, Hongxi. Celui-ci estimait que ces expéditions menaçaient la stabilité de la pyramide politique chinoise (émergence d’une classe marchande). Cet arrêt brutal laissa le champ libre à l’Europe.

Moment majeur du déploiement de l’économie-monde européenne, la capture de l’Amérique permis à l’Europe de devenir maitre des océans.

Dès le 16e siècle, un afflux de métaux précieux en provenance d’Amérique va doper l’économie européenne en augmenter considérablement la disponibilité des liquidités. On assiste alors à une lente mais inéluctable monétarisation des rapports sociaux et à un renforcement compétitif des Etats ouverts sur l’Atlantique (chacun veut sa part).

A partir du 18e siècle, les réserves de terres du Nouveau Monde, en particulier aux Etats-Unis, permettent (avec les gisements de charbon) à l'Angleterre puis à l'Europe occidentale de faire sauter les limites environnementales à la croissance. Ainsi, il n’est plus nécessaire d’allouer des centaines de milliers d’hectares à la plantation de coton en Angleterre puisque les USA en fournissent suffisamment pour la population. Ces terres peuvent dès lors être utilisées pour autre chose. Du 16e au 18e siècle (orange foncé), le déploiement européen se limite à l’Asie et à l’Afrique. Cette vague se caractérise par des points d’appui sur les littoraux et une influence économique croissante. Cette influence économique est due d’une part à l’implantation de plantations (souvent esclavagistes) qui permettent de cultiver des aliments que l’on ne trouve pas en Europe (épices, cacao, thé, café,…) et d’autre part par des échanges commerciaux accrus, notamment avec la Chine. A partir de la fin du 18e siècle (orange clair), on assiste une expansion très rapide.

Cette expansion se fait d'abord par l'intermédiaire des compagnies commerciales de colonisation (Compagnies des Indes hollandaises, britanniques ou françaises), ensuite par le biais des Etats- Nations, avec la mise en place d'empires coloniaux.

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Les archipels de peuplement : formes anciennes, formes nouvelles

Il existe un contraste marqué entre les quelques rares foyers secondaires actuels de peuplement qui se dessinent déjà au début de notre ère (plateaux du Mexique central, Afrique occidentale,…) et les archipels de peuplement nés à partir du 16e siècle (Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Afrique subsaharienne et en Océanie).

Cette partie est une analyse de la formation des archipels de peuplement en relation avec le déploiement de l'économie-monde européenne.

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La formation des continents humains : l’exemple de l’Inde (F. Durand-Dastès)

Les rendements très élevés et la productivité (rendement par travailleur) très faible des rizicultures permettent de fortes densités de population qui vont ensuite contribuer au maintien, voire au développement des rizicultures.

De plus, les rendements élevés de la riziculture apportent un surplus important. Celui-ci rend possible l'urbanisation et la formation d‘États relativement centralisés.

Or, dans un État centralisé, on a une mobilisation de la force de travail et l’organisation d'aménagements lourds, ce qui favorise le développement de la riziculture.

Cerise sur le gâteau, un État organisé a la capacité de régler les conflits à l'intérieur de ses frontières (paix favorables à la croissance de la population).

On a donc une double boucle de rétroaction dans ce schéma circulaire.

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