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La théorie de Mauss dégage une triple structure : « donner – recevoir – rendre » à partir d’un certain type d’échange. L’univers du don est cependant plus large.

En effet, on est soumis à une série de situations ou le don semble gratuit mais qu’en fait, il résulte de l’existence de conventions qui rendent la chose plus ou moins obligatoire.

Néanmoins, l’espace du don n’est pas aussi simple. Les cadeau de famille (à la noël par exemple) ne cherchent pas à avoir une réciprocité égale puisqu’il existe une asymétrie des positions. Ce ne sont pas des « dons purs ».

« Essai sur le don » 1924 est un essai sur les « formes et raison de l’échange dans les sociétés primitives ».

Dans ce livre, il prend le contrepied de l’idée assez répandue sans le sens commun occidental, selon laquelle le don est essentiellement gratuit. En effet, dans beaucoup de société, le don est en fait un système d’échange ou un système de donnant-donnant.

Un don s’inscrit dans une chaine de prestations qui engage à une triple obligation : donner – recevoir – rendre. Il explique que quand un objet est reçu, il garde quelque chose du donateur.

Du coup, l’engagement du donateur opère une véritable circulation de biens et par la même occasion unit le donateur et le donataire car il y a une marque d’engagement personnel.

De même, recevoir quelque chose c'est en quelque sorte accepter quelque chose de l'essence spirituelle du donateur.

Mauss élaborera sa perspective à partir de ce qu'il appelle les « systèmes de prestation totales » ou « phénomènes sociaux totaux ».

Ceux-ci englobent toutes les institutions dans le système de don.

Mauss s’intéresse surtout à des prestations ou des dons agnostiques à travers lesquels se donne une lutte pour le prestige (exemple des chefs amérindiens de la côte nord ouest de l’Amérique du Nord : système de dons : potlatchs).

Il s'agit de faire connaître son statut et sa hiérarchie publiquement. Ex : dons funéraires au Bénin

Marcel Mauss (1872-1950) est le neveu d’Emile Durkheim. Le premier texte de Mauss est sur la magie « Esquisse d’une théorie générale de la magie » il écrit notamment une phrase très connue : « c’est toujours la société qui se paie elle-même de la fausse monnaie de son rêve », celle-ci signifiant que l'on explique la magie par sa raison d'être dans la société et non par ses rituels magiques.

Exemple de Malinowski sur la façon dont les Trobriandais cultivent leurs jardins. Chez eux, le travail horticole est une fin en elle-même puisqu’elle leur donne de la nourriture, du prestige et de la reconnaissance d’être un bon jardinier.

Le surplus de production, est offert au chef et aux parents par alliance.

Le cultivateur de conserve qu’un quart du produit de sa récolte. Néanmoins, ces jardins sont publics.

Du coup, au moment des récoltes, les jardins ne doivent pas exposer trop de plants afin de ne pas rendre le chef jaloux.

Leur travail ne vise pas à satisfaire des besoins matériels immédiats mais il cherche plutôt une reconnaissance et une distinction sociale.

Ce n'est pas une logique du moindre effort et de la maximisation des profits matériels, c'est la logique de la reconnaissance qui prime.

Bronislaw Malinowski (1884-1942) écrit un livre suite à un long séjour dans les îles Trobriand, au nord-est de la Nouvelle-Guinée.

Il va s’intéresser à un système d’échangé cérémoniel appelé : « la kula ». Deux échelles sont utilisées :

– La petite : entre gens communs et sur de plus petites distances

– La grande : grand circuit fermé qui fonctionne à une échelle « d’inter-tribale » ou « interethnique ».

En bref, il concerne les grands chefs et les aristocrates des différentes îles. Les objets circulent au sein d’un circuit d’échanges de biens de prestiges (vuygu’a). Deux sens sont utilisés :

– Sens contraire des aiguilles d’une montre circulent des brassards de coquillages. – Sens des aiguilles d’une montre circulent de longs colliers de coquillages

Cette tradition assure un partenariat à vie et un sauf-conduit en temps de guerre.

Cela n’a aucune utilité pratique mais uniquement une grande valeur cérémonielle (traditionnellement et socialement fort valorisé).

Ces dons se font à l’occasion d’expéditions organisées et des échangent commerciaux peuvent se former (pas le but principal).

Lors de ces échanges, l’un des deux partenaires remet l’objet prestigieux et l’autre, donne un contre-don constitué par l’autre type d’objet.

La Kula est aussi associée à d’importantes cérémonies funéraires.

Elle implique une série de préparations et des investissements, notamment économiques. Pour ce faire, une vaste entreprise d’échanges de biens de prestige s’engage.

Dans l'extrait de Malinowski, on comprend que nous faisons la même chose en Europe : posséder certaines choses seulement pour le plaisir de les posséder.

La différence se marque dans le sens que les biens kulas ont de la valeur par leur passage chez chaque homme important, lorsque chez nous des trajets incessant lui en ferait perdre.

Malinowski démontre que les objets les plus prestigieux tirent leur prestige d’un « sentimentalisme historique ».

Cela veut dire une valeur constituée par l’accumulation d’un capital historique.

L'intérêt ne se résume pas seulement en l'accumulation matérielle, il en existe une grande diversité.

Florence Weber étude les relations de parenté à travers la « parenté pratique », qui renvoie à la parenté vécue, la parenté telle que les acteurs en font l'expérience.

On distingue trois dimensions : le partage des liens du sang, la transmission du nom, le partage des liens du quotidien.

Weber suggère qu'un lien de parenté ordinaire superpose les trois dimensions.

Lorsqu'elles sont dissociées, les filiations sont incohérentes et incomplètes. Ces disjonctions peuvent être douloureuses.

Weber distingue aussi deux aspects dans la famille :

• la maisonnée : temporaire, elle unit des vivants entre eux avec un principe de fonctionnement solidaire à travers l’usage collectif de biens matériels.

• La lignée : de longue durée, elle unit des vivants et des morts à travers la propriété collective de biens symboliques et matériels. Ex : Violette et son père quotidien Maurice.

Florence Weber montre la complexité des affiliations symboliques aux maisonnées et aux lignées d'une part et les enjeux matériels d'autre part.

Pierre Bourdieu (1930-2002) montre que les stratégies matrimoniales doivent être remises en perspective par rapport au contexte social et économique.

Ex : changement et élargissement du marché matrimonial dans le Béarn.

Bourdieu montre que Lévi-Strauss a recours au terme de règle parfois pour signifier norme, et parfois pour désigner des modèles inconscients qui seraient au principe de l’action des agents.

Or la règle apparaît quand quelque chose ne va plus de soi, c'est ce qu'on suit lorsqu'il y a un travail de codification. La pratique n'est pas le produit du respect des règles.

Ex : parler ne ressort pas seulement des règles de grammaire, choisir son conjoint applique d'autres principes que celles des règles (on sait qui on peut pas marier, donc on les regarde même pas).

Le modèle de Lévi-Strauss est donc insuffisant pour rendre compte des pratiques matrimoniales.

système de parenté, de mariage et d’alliance qui se bornent à interdire un certain nombre de catégories de parenté à Ego, sans l'orienter.