Le développement économique et l'aide au Tiers Monde
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Le fossé entre le niveau de vie des pays développés et celui des pays sous-développés se creuse tout au long des années 1960.
Le taux d'accroissement de la population, beaucoup plus fort dans les pays pauvres que dans les pays riches, constitue un obstacle supplémentaire à des changements en profondeur de l'économie de ces pays. Malgré un effort d'industrialisation, les pays sous-développés restent d'abord des pays exportateurs de matières premières. Or les termes de l'échange sont défavorables aux pays en voie de développement. Tandis que les prix de produits industriels en provenance du Nord augmentent sans cesse en raison de l'inflation, les prix des matières premières vendues par le Sud baissent nettement. On assiste à un échange inégal qui déstabilise le Tiers Monde, rendant impossible sa croissance.
Les formes d'aide aux pays sous-développés : elle est soit privée, soit publique. Elle peut prendre la forme d'investissements, de prêts ou de dons. L'aide occidentale est prépondérante. L'aide financière passe le plus souvent par le canal de firmes privées ou d'organisations internationales, comme la Banque Mondiale. Cette aide s'adresse surtout à l'Asie, au Moyen- Orient, à l'Amérique latine et enfin à l'Afrique. L'affaire de Cuba amène les dirigeants à se recentrer sur l'Amérique latine.
Après 1963, l'aide américaine tend à diminuer en raison du coût de la guerre du Viêt-nam.
L'assistance soviétique, destinée à favoriser l'indépendance économique des pays sous-développés, est sélective. Elle intervient dans le cadre de projets de développement planifié et elle accorde la priorité à l'électrification et l'industrie lourde. Comme l'Egypte, où l'URSS finance la construction du barrage d'Assouan (barrage sur le canal de Suez) et l'Inde où elle finance des aciéries. Les bénéficiaires de cette aide sont presque tous des pays neutralistes. Les dons sont limités à des cas exceptionnels. Les prêts sont conclus pour 12 ans à un faible taux d'intérêts et les remboursements prévus en monnaie
Distributing prohibited | Downloaded by: Jessie De Loor | E-mail address: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez selectedr le JavaScript pour la visualiser. locale ou en produits locaux. L'assistance britannique est surtout économique et financière, organisée autour de l'unité monétaire qui donne son nom à l'ensemble des pays, la zone sterling.
La France consacre une part importante de son PNB à l'aide aux pays d'Afrique du Nord, d'Afrique noire et de l'océan Indien. La coopération y est importante (lycées, écoles, journaux, sociétés savantes,...). Plus de 30 000 enseignants français exercent à l'étranger, dont la plupart en Afrique du Nord.
Depuis 1960, la masse de l'aide aux pays sous-développés a tendance à diminuer en raison des réticences de l'opinion publique et du scepticisme croissant à l'égard de l'efficacité de cette aide. De près de 2% du PNB consacré par la France, l'aide passe a 0,68%, seule la coopération culturelle et technique se développe. Les pays du Tiers Monde préféreraient une organisation des marchés des matières premières qui leur permettrait d'écouler leur production. Le commerce entre Etats développés et Etats sous-développés devient un problème prépondérant. L'échec des CNUCED (conférences des Nations unies pour le commerce et le développement) est un problème qui doit être résolu. En 1964, 120 Etats sont représentés, dont 77 en voie de développement. Deux thèses s'affrontent :
– la thèse française : qui propose un accord international pour fixer les prix et alimenter un fonds d'aide aux pays sous-développés.
– la thèse anglo-saxonne, hostile à tout tentative pour relever le cours des matières premières et favorable à l'octroi de facilités pour l'exportation de produits manufacturés des pays sous-développés.