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Le rococo

Le Baroque continue en Europe centrale et en Italie. Il évolue dans une forme qui a perdu de sa force intérieure.

Ce n’est seulement une exacerbation technique prolongeant le Baroque : le rococo est un décor, une mode. Deux autres modes parcourant l’Europe à l’époque : les chinoiseries (une adaptation de l’art chinois au monde européen).

En Grande-Bretagne existe également le Gothic Revival (néo-gothique).

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La redécouverte de l’Antiquité gréco-romaine p.234

L’Antiquité constitue la référence de beauté et le canon des beaux-arts. On essaie de retrouver ses racines.

Au 18e siècle cela commence à envahir l’Europe notamment après les découvertes et les premières fouilles à Herculanum (1738, Naples, Sud de l’Italie) et de Pompéi (1763).

On connaissait déjà ces lieux mais ce sont les premières fouilles organisées et scientifiques. P.41 Cela a une très grande influence sur les châteaux notamment en Angleterre où les frères architectes Adams (le style adamesque) font presque un copier-coller des fresques trouvé sur les sites archéologiques.

Un archéologue d’origine allemande mais résidant en Italie, Johann Joachim Winckelmann publie en 1755 Réflexion sur l’imitation des Grecs et en 1767, Les Monuments de l’Antiquité.

De nombreux voyageurs, notamment anglais, vont se rendre en Grèce (se trouvant à cette époque dans l’Empire ottoman) et vont se procurer des oeuvres, de monuments de l’Antiquité à des prix très bas.

A ce moment, il y a un grand intérêt de l’art en Europe.

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Le règne de Louis XIV et la réaction contre le baroque

Lentement élaboré dans la première moitié du 17e siècle, l’idéal classique l’emporte en France à partir de 1660.

Il répond à la fois au souci d’ordre et d’unité de Louis XIV et aux goûts d’une bourgeoisie de plus en plus riche et influente depuis la défaite de l’aristocratie au cours de la Fronde.

Le classicisme s’appuie sur le culte de l’Antiquité, modèle inégalé. Ce culte se retrouve en littérature dans l’imitation des genres et des manières d’écrire des Anciens.

En architecture, on en revient, par-delà la fantaisie qu’avait pu y introduire, ici ou là, le baroque, aux formules antiques revues par la Renaissance : fronton triangulaire, ordres superposés, colonnades, coupole, terrasse.

En sculpture et en peinture, les allégories mythologiques sont plus que jamais à la mode, de même que les portraits à l’antique.

Le souci de clarté et de rigueur, grâce au contrôle de la raison, caractérise plus encore l’idéal classique. La raison, qui doit l’emporter sur l’imagination, faculté réputée inférieure et dangereuse, est le fondement même des règles qu’il convient de suivre pour atteindre le « beau idéal ».

Obéir à la raison et aux règles qu’elle dicte, c’est rejeter tout ce qui est exceptionnel, excessif, spontané, irréfléchi, et rechercher au contraire ce qui clair, sobre, vraisemblable et qui a valeur générale. Trois mots pour définir le classicisme : équilibre, sobriété, symétrie.

L’idéal classique vise aussi le grandiose et le majestueux, sans jamais tomber pour autant dans la démesure. Le « grand goût » établit une hiérarchie dans les genres et dans les sujets.

Cette recherche de la grandeur se trouve accentuée par l’action personnelle de Louis XIV qui, aidé de Colbert, entend faire servir la littérature et les arts à la glorification de son règne.

Enfin, le classicisme est plus largement un idéal de vie : l’honnête homme dépasse la morale chevaleresque du héros cornélien de l’âge précédent et propose un idéal de mesure, de raison et de maîtrise de soi.

La monarchie soutient le classicisme contre la noblesse française qui préfère le baroque. Les bourgeois, vu d’en haut par la noblesse, sont pour l’esprit de rationalité et de cartésianisme du classicisme.

Il y a un jeu de correspondance entre le politique et l’artistique. Le refus de la noblesse du néoclassicisme correspond à un refus de l’Etat central.

Louis XIV est arrivé au pouvoir à titre personnel après la mort de Mazarin, en 1661. Il entreprend la construction de Versailles dès 1661 et s’y installe 21 ans après, en 1682. Néanmoins les travaux ne sont terminés qu’en 1710, 5 ans avant la mort de Louis XIV.

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Le patriotisme et sa définition générale

– Le patriotisme est un affect, c'est l'amour de la patrie.
– L'amour présuppose la permanence et la constance de l'objet aimé ( CAD la nation).
– L'amour de la nation représente une forme sublimée d'amour de soi car elle est éternelle et
fait partie de l’identité individuelle et donc rend éternel l'individu.
– Un patriote envisage facilement de sacrifier sa vie pour sa patrie => amour sacré de la patrie.

=> La patrie, le peuple, la nation sont porteurs d'éternité et c'est par là que l'individu peut réaliser
son désir de se perpétuer. la vie ou la survie de la patrie représente la vraie vie qui est supérieure
à la vie individuelle.

Remarque : distinction entre le patriote et le chrétien :
– Le chrétien méprise la vie terrestre et doit aspirer à la mort pour accéder à sa vraie vie.
– Le patriote considère la vie terrestre comme la vraie vie en aspirant à l'éternité.
– LE seul cadre possible pour assurer sa survie éternelle est le maintient de l'existence de son
peuple => le peuple représente l'idéal d'un moi immortel.
– Le point commun entre la conception religieuse et l'idée de la patrie éternelle est l'idée
d'éternité et de refus de la mortalité.

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Le peuple, la nation et l'individu

– Le peuple est conçu comme un « ordre » CAD une forme organisée à travers la légalité d'une « loi de la nature spirituelle ».

– Cette loi détermine le caractère de la nation et chaque membre du peuple est soumis inconsciemment à son influence.

– Le rapport individu / ordre est une relation qui s'articule en trois moments :

I. Les actions ou les pensées individuelles possèdent leur consistance et leur originalité propres. Elles ne peuvent pas être réduites à un « génie » collectif.

II. La spécificité d'une oeuvre individuelle n'acquiert sa forme et sa figure qu'à travers les déterminations de cet ordre où elle s'inscrit. C'est à dire que c'est le peuple / nation dans lequel l'individu vit qui va orienter les actions individuelles et les rendre spécifiques par certaines caractéristiques.

III. Chaque individu enrichit la culture du peuple auquel il appartient.

Si l'individu crée quelque chose de nouveau et d'authentique, cette chose va devenir un élément permanent et va transformer la nature de la culture voire le caractère national du peuple. Remarque :

Il est important de souligner la distinction entre principe originel et caractère national d'un peuple :

• Principe originel = principe immuable qui est la spécification d'un principe divin.

• Caractère national = formation spirituelle imaginaire qui marque tous les aspects d'une culture et les comportements des individus. Il n'est pas immuable car il peut s'améliorer.

=> La nation est donc un cadre englobant l'existence individuelle et la forme sensible / incarnée de la vie éternelle à laquelle l'individu aspire.

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La question de la religion sous l'angle de sa fonction anthropologique

  • L'inscription des définitions du peuple et du patriotisme dans le registre religieux permet aux valeurs de l'action humaine d'exister éternellement indépendamment de l'influence de la vie sur terre.

  • Le vrai croyant continuera à affirmer sa foi et ses valeurs même en étant convaincu que les choses ne font qu'empirer car il considère l'existence d'un ordre supérieur des choses.
  • Or, cette indifférence du chrétien pour les choses terrestre est condamnée par Fichte.
  • En effet, la conséquence pratique d'une telle attitude est l'absence de tout sentiment de responsabilité vis à vis de l’État.
  • Fichte, en s'inspirant de Rousseau, considère que la religion chrétienne est favorable aux tyrans car elle entretient une mentalité d'esclaves chez ses fidèles.
  • Par contre, la vraie religion doit contribuer à la libération de l'homme et se dresser contre la tyrannie.
  • La vraie religion affirme que la vie divine n'existe et ne se manifeste que dans la pensée de l'homme vivant.
  • Il faut introduire l'éternité sur terre, semer l'impérissable dans le temporel, d'une manière sensible et accessible à l'homme.
  • Contrairement à l'expérience mystique qui est incompréhensible, incommunicable et indicible car est au-delà de l'intelligence humaine.
  • C'est à partir des préoccupations des hommes ordinaires que Fichte veut introduire l'éternité dans la vie terrestre.
  • L'homme a donc un penchant naturel à vouloir rendre éternelles des traces de sa singularité individuelle.
  • Il est à la recherche des conditions qui le lui permettront => il les trouve dans le peuple / la nation. ( Pour ce qui est de la religion, Fichte ramène à la vie terrestre les principes acosmiques de la religion chrétienne : ce en quoi on croit est autour de nous et pas au-delà de nous)
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Régime politique

  • Fichte préconise la conservation de l'authenticité du caractère républicain de la culture allemande.

  • Il rejette l'hypothèse d'une monarchie.

  • Durant la période 1848- 1871, il y avait un grand débat entre les libéraux, démocrates et socialistes qui s'accordaient sur la priorité absolue de l'unification de l'Allemagne en un seul État mais pas sur sa forme politique.
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le morcellement ou l'unité

  • Le rapport entre la culture et la structurelle dualiste des institutions étatiques est plus complexe.

  • Le morcellement politique allemand a contribué à la diffusion d'une conception de la nation et de l'identité nationale basée sur la langue et la culture.

  • Or, ce n'est qu'à partie de celle-ci ( l'identité nationale) que peut s'affirmer le patriotisme supérieur.

  • Il est donc plus important pour Fichte d'avoir une unité et une intégrité de la culture allemande que d'avoir une unification étatique de l'Allemagne.
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