La politique extérieure
- Publié dans Histoire
Les années 1930 représentent aussi un nouveau tournant dans la politique extérieure belge. Dans un 1er temps, elle est marquée par une volonté de défendre une certaine image de la neutralité. Mais lors dela 1ère Guerre Mondiale, on a constaté les limites de cette neutralité -> la Belgique décide de s’engager dans une série d’organisations internationales (dont la SDN) et de s’allier avec la France pour palier à cette agression allemande. Dans la 2ème moitié des années 1930, cette politique change à nouveau du tout au tout. On passe d’une volonté de s’intégrer dans les grandes alliances à une politique définie comme étant exclusivement et intégralement belge : les dirigeants belges se recentrent sur le pays et décident de reprendre la position qui était celle de la Belgique avant 1914.
Pourquoi cette évolution ? Certains éléments en Europe font craindre l’apparition de tensions politiques : 1) Hitler prend le pouvoir (-> fin de l’ensemble des espoirs de réparations de la part de l’Allemagne que l’on avait placés dans le Traité de Versailles + menaces allemandes indirectes sur les voisins de ce pays), 2) le mouvement nationaliste flamand est en forte progression (le parti frontiste, après un échec en 1932, est remplacé par le VNV, qui voit son score augmenter sans cesse à partir de 1936 ; la Flandre n’accepte pas que la Belgique ait un accord militaire avec la France -> les autorités belges deviennent encore plus prudentes dans les engagements internationaux du pays), 3) la victoire du Front Populaire (la France est elle aussi secouée par d’importantes évolutions avec en 1936 la victoire du FP, qui représente pour les milieux conservateurs une certaine menace et qui souhaite se distancier davantage de la politique française) et 4) l’intervention personnelle de Léopold III (jeune souverain, il succède de manière un peu inattendue à son père Albert qui se tue en 1934 ; il a une vue bien à lui de ce que doit être le fonctionnement parlementaire du pays ainsi que la position de la Belgique sur le plan international - le pays serait mieux protégé sans ces nouvelles alliances = point de vue partagé par les libéraux, les socialistes et les catholiques).
Si on veut que la Belgique soit tout à fait autonome sur le plan international, elle doit aussi s’en donner les moyens et par exemple être en mesure de se défendre seule face à une agression militaire. Exemple de la volonté de non ingérence de la Belgique dans les conflits internationaux : le pays ne s’est pas impliqué dans la guerre d’Espagne, qui a basculé dans un conflit intérieur dramatique où les forces d’extrême droite ont pris le pouvoir.