Trois objections aux transferts fiscaux
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1) Les emplois sont plus qu’une source de revenus. Veiller à une distribution non discriminatoire des emplois c’est donc faire plus que redistribuer de l’argent, il s’agit de montrer ce que les emplois apportent de plus que le revenu, par exemple l’estime de soi, l’intégration sociale, même si cela ne vaut évidemment pas dans tous les cas.
2) La discrimination peut être source d’inefficience car elle entraine un sous investissement en capital humain d’une proportion significative de la population. Il pourrait donc être inefficient de recourir à des transferts fiscaux plutôt que de lutter contre les discriminations. Dans bien des cas, les gens baissent les bras car ils savent que quels que soient leurs efforts, le simple fait d’être membres d’une groupe donné fera en sorte qu’ils se retrouveront de toute façon devant une porte fermée, c’est une source d’injustice mais aussi d’inefficience. Cette idée de discrimination inefficiente est particulièrement pertinente lorsque la productivité future des personnes dépend d’abord de leur travail et de leur image de soi.
Elle fonctionnera moins lorsque le caractère plus cher/moins productif de l’agent s’explique non pas comme résultat, mais par des causes objectives.
3) Dans certains cas, les transferts fiscaux se heurtent à des difficultés de faisabilité à 2 niveaux. Il devient de plus en plus difficile d’effectuer des prélèvements fiscaux et d’autre part c’est le caractère redistributif des transferts fiscaux qui est menacé en raison par exemple de réticences idéologiques croissantes.