Interdit de l’inceste, Nature et Culture
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Lévi Strauss élabore la problématique de l’interdit de l’inceste comme celle du passage de la nature à la culture dans les structures élémentaires de la parenté (1949).
Lévi Strauss élabore la problématique de l’interdit de l’inceste comme celle du passage de la nature à la culture dans les structures élémentaires de la parenté (1949).
Les règles d’exogamie définissent les contours de l’inceste dans une société donnée. Celles-ci ne sont pas définies de la même manière dans toutes les sociétés mais elles existent dans chacune d’elle. Il subsiste ainsi des interdits sexuels portant sur certaines catégories de parents (souvent proche). Les punitions ne s’appliquent pas de la même vigueur partout.
Mariage arabe : le mariage d’un homme avec ses cousines croisées ou parallèles est admis
- Cousines croisées : cousine issue de la soeur du père du du frère de la mère
- Cousines parallèles : cousine issue du frère du père ou de la soeur de la mère.
Diverses théories ont cherché à rendre compte de la prégnance et de l’universalité de cet interdit. Nous avons notamment celle de S. Freud (les désires sexuels des parents envers leurs enfants sont refoulés) qui s’oppose à celle de Westermack (il y a une aversion sexuelle chez les parents envers leurs enfants).
Les relations d’alliance sont celles qui découlent de l’union légitime ou du mariage de deux individus. Les formes d’alliance diffèrent selon les sociétés de même que les fins légitimes du mariage.
Anthropologie sociale et culturelle, M. Noret.
Résumé année 2012-2013
Selon les sociétés, l’alliance s’accompagne ou non de formes de compensations (par exemple la dot
- Règle d’endogamie : limitation du nombre de partenaires possibles
- Règle d’exogamie : contours d’un groupe de parenté auquel appartient ego et au sein duquel il ne peut pas se marier.
Il existe des sociétés : unilinéaires (matrilinéaires ou patrilinéaires), bilinéaires ou encore indifférenciées. En fonction de ces sociétés, les domaines de vie sociale régis par les positions de parentés varient fortement (par exemple assignation du statut social). Néanmoins, il n’est pas rare de trouver plusieurs filiations dans une seule société.
Le pays Nuer se trouve dans l’actuelle République du Soudant du Sud et est, à l’époque une région très difficile d’accès. Dans le premier livre consacré aux Nuer, Pritchard souligne la parenté et les groupes et de filiations forment une anarchie ordonnée. Les Nuer sont organisés en tribus (unités territoriales) et en clans (unités de parentés).
Les tribus sont organisées en sections enchâssées qui se constituent quel ceci : tribu (niveau le plus élevé), section primaire, section secondaire, section tertiaire, village.
Les clans se reposent sur des lignages agnatiques (distribuent les individus entre les groupes de parenté en suivant la filiation en ligne masculine) enchâssés : clan (niveau le plus grand), lignage maximal, lignage majeur, lignage mineur, lignage minimal.
[Extrait p. 54 sur les Nuer]
Dans le second ouvrage de Pritchard, toujours sur les Nuer, il va dire que le recouvrement ou la superposition entre groupes de filiation locaux (ligne patrilinéaire) er résidence est assez lâche. Du coup, les unités résidentielles qui sont désignées comme étant le lieu de tel ou tel lignage ne forment pas nécessairement la majorité des habitants. Certains clans sont plus dispersés que d’autres en différentes tribus.
Les critiques vont dire que les communautés nuer vivaient en fait des personnes apparentés en ligne maternelle comme paternelle et pas uniquement paternelle.
E.E. Evans-Pritchard (1902-1973). Il est connu pour avoir souligné la rationalité qui soutenait les croyances à la sorcellerie chez les Azande (Nord-est de la République Démocratique du Congo). Pour lui, la croyance à la sorcellerie n’est pas incompatible avec la reconnaissance d’autres formes de causalité, chaque type de causalité permet de rendre compte d’aspects différents d’un évènement. Par exemple, pour l’effondrement d’un grenier, l’action des termites permet de répondre à la question du comment, mais pas du pourquoi. C’est là que la sorcellerie intervient.
C’est l’une des caractéristiques de l’anthropologie évolutionniste puis de l’anthropologie dite « classique ». En effet, la parenté est l’ossature de l’organisation sociale des sociétés auxquelles s’intéressent les anthropologues.
- Ego : individu de référence
- Cognats : membres de la parenté auxquels ego est lié par une relation de consanguinité
- Agnats : personnes auxquels un sujet est lié exclusivement par les hommes
- Utérins : personnes auxquelles un sujet est lié exclusivement par les femmes
- Affins/Alliés : membres de la parenté auxquels on est lié par alliance
- Filiation : la relation entre les générations
- Filiation patrilinéaire : filiation en ligne paternelle
- Filiation matrilinéaire : filiation en ligne maternelle
- Filiation unilinéaire : filiation établie uniquement en ligne paternelle ou maternelle
Anthropologie sociale et culturelle, M. Noret.
Résumé année 2012-2013
- Double filiation : filiation combinant les éléments de transmission patrilinéaire et matrilinéaire
- Filiation indifférenciée/cognatique/bilatérale : filiation reconnaissant pleinement la multiplicité des appartenances familiales. La filiation est transmise à part entière par les hommes ET par les femmes (manière indifférenciée).
- Famille conjugale/nucléaire/élémentaire : ensemble formé par deux conjoints et leurs enfants non mariés
- Famille d’orientation : famille au sein de laquelle un sujet a été élevé
- Famille étendue : ensemble de familles nucléaires apparentées entre elles, de génération identique ou différente.
- Terme d’adresse : utilisé pour s’adresser à quelqu’un
- Terme de référence : utilisé pour évoquer quelqu’un
- Famille polygénique : famille comprenant plusieurs épouses
- Germains : frères et soeurs
- Bouclage : mariage au sein du même lignage, mais compatible avec les règles locales de prohibition de l’inceste
- Demi-germaine : enfant de la première épouse
- Clan : ensemble de lignages dont les membres reconnaissent comme apparentés sans avoir nécessairement une consciences claire de la façon dont ils le sont.
- Lignage : ensemble d’individus parmi lesquels la chaîne généalogique qui les unit a un ancêtre fondateur connu
- Tribu : forme d’organisation sociale ou groupes de parenté et groupes de résidence se superposent ‘démodé à cause de connotation péjorative’.
La parenté est un phénomène social qui ne peut pas être réduit à sa composante ou sa dimension biologique (qui est commune à l’humanité). Hors la parenté présente des formes très variées d’organisations et de significations. Le champ de la parenté recouvre toujours, au moins un mode d’organisation de la filiation ou de la descendance (1ère composante), et un mode d’organisation de l’alliance (2e composante). Ces deux composantes sont toujours présentes simplement parce que nous sommes engendrés par un père et une mère et souvent élevé dans un groupe social lié à celui de nos géniteurs. Néanmoins, la variabilité des situations est très grande : don de sperme, don d’ovule, adoption,… dans ces cas ci, il n’y a pas de lien avec les géniteurs.
L’organisation de la parenté présente une variabilité importante entre les sociétés humaines telles qu’elles se sont déployées dans le temps et dans l’espace.