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Filtrer les éléments par date : juin 2014

La cartographie politique des langues germaniques

  • Jacob Grimm (1785-1863) : Grimm fait partie de la bourgeoisie par l'éducation. Au congrès en 1846, Grimm annonce : « Laissez-moi commencer par une question simple : qu'est-ce qu'un peuple ? Et y répondre tout aussi simplement : Un peuple, c'est la quintessence des personnes qui parlent la même langue. »

    Si l'on suit cette idée, il n'y a pas de peuple belge, suisse,... Grimm veut bien accepter cette révolution napoléonienne mais il a un problème avec la langue. Pourquoi le français ?

    Il cherche à définir l'identité nationale ; ils pensent d'abord que ce sont les contes racontés au coin du feu, les traditions orales, les contes comme cendrillon, blanche-neige,... Mais puisque cela est traduit dans toutes les langues, ça n'a rien de national ; c'est du folklore pré-national. Il dit donc que l'identité nationale est crée par la langue. A l'époque il n'y a pas encore un Etat allemand (exemple), il y a plein de régions. Ils parlent tous plus ou moins la même langue. Grimm veut donc créer un dictionnaire qui réunisse cette langue allemande et prouver par ce biais que tout les gens qui parlent cette langue appartiennent à un peuple. Il fait des recherches sur les différentes langues en Europe. Il cherche les racines communes entre les langues, comme entre le néerlandais, anglais, allemand. Tous les nationalistes vont reprendre l'idée de Grimm selon laquelle un peuple est défini par sa langue.

    Kant, Goethe,... vivent dans le contexte de la révolution. Ils en sont fascinés mais ont un ressentiment par rapport à la langue. Beaucoup de penseurs allemands vont à Paris, parlent français,... On sent dans les textes ce ressentiment de dégoût, de rejet de la langue française. En Allemagne aussi ils veulent (les penseurs) une révolution !

    Hoffman écrit ce texte « Allemagne, Allemagne au dessus de tout : Au dessus du monde entier : de la Meuse à la Memel : d'une partie de l'Italie à la mer du nord. » Il recrée ainsi la carte européenne. Il écrit ce texte et écrit en réalité un programme politique. Il est encore trop tôt pour faire ce grand programme de réunion allemande, il faut commencer par faire petit pour s'agrandir et en venir à cette Grande Allemagne. Bismarck, lors d'une guerre avec l'Autriche, signe un traité de paix avec eux. Traitre ! Il aurait pu annexer l'Autriche à ce moment là, ce qui est super important pour la construction de la Grande Allemagne. Donc même Bismarck, qui est vu comme l'unificateur de l'Allemagne, a fait des choix qui nuisent au projet de la Grande Allemagne. Le premier a réussir à faire la Grande Allemagne est Hitler.

    Il faut créer ce sentiment national par les chansons allemandes, les cours de gymnastiques, le sport,... L'allemand devient la langue de l'émancipation.

    A cette époque, les frontières sont très malléables. On décide de créer des Etats tampons pour se protéger de cette France révolutionnaire. On rassemble par exemple les Pays-Bas avec la Belgique,... Mais la Belgique est bien plus révolutionnaire que les Pays-Bas et finalement il y a la révolution belge. Le Limbourg, étant belge, il passe en partie aux Pays- Bas et en partie en Allemagne. Tout est possible à cette époque là, les frontières sont tellement malléables.

    En 1870, Bismarck réunit tous ceux qui parlent allemand, et crée l'Etat-nation. Aux Pays- Bas, ils étaient les nederduits, les pas-allemands. C'est dangereux de garder ce nom parce que l'Allemagne pourrait vouloir les annexer. Du coup ils prennent le nom de leur pays, Nederland et donne ce nom à leur langue ; nederlands. Les flamands en Belgique, ne savent plus comment s'appeler puisqu'ils parlent aussi nederlands mais ne veulent pas prendre ce nom qui est le nom du pays voisin, à qui ils ont fait une révolution. Du coup, eux-aussi donne le nom de leur mouvement à leur langue : flamand.

    En Suisse, les germanophones parlent allemand mais ne veulent pas pour autant se faire annexer par l'Allemagne. Lorsqu'un allemand et un suisse écrivent, ils vont utiliser les mêmes mots mais avec une signification différente. Alors qu'un germanophone suisse avec un francophone suisse vont parler de la même chose. Ils vont donc dire qu'ils parlent allemanisch, pour bien démontrer qu'ils ne sont pas du même peuple.

    Au Luxembourg, la langue de culture et du Parlement est le français, mais tout le monde parle l'allemand. Lorsque les allemands on fait un recensement au Luxembourg, ils avaient le choix de cocher langue maternelle : allemand. Ils boycottent puisque ne veulent pas être annexé et se disent parler le letzebuergisch. C'est donc la langue nationale.

    La Norvège : deux langues nationales, le Bokmâl et le Nynorsk. La plupart des gens parlent le Bokmâl et chaque 15ans, ils font une référendum dans les communes pour savoir si l'on doit parler bokmâl (85%) ou nynorsk (15%) à l'école etc.
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Le décret sur les traductions.

Le peuple est souverain mais ne comprend rien puisque langue différente. Comment leur faire passer les messages ? En faisant des traductions vers le breton, picard,... Mais en même temps, si l'on veut supprimer cette identité régionale, ce n'est pas le bon moyen ; en traduisant, cela renforce cette identité. Mais si l'on ne traduit pas, les gens ne sont pas touchés par ces textes révolutionnaires et le clergé en est bien content ; le curé du village parle le patois et peut donc toujours faire passer ses messages. S'il l'on veut unifier le pays, il faut casser ce sentiment régionale.

27 janvier 1794 : Le Rapport Barère. Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton; l’émigration et la haine de la République parlent allemand; la contrerévolution parle l’italien, et le fanatisme parle le basque. Cassons ces instruments de dommage et d’erreur. Si le peuple de la Flandre maritime n’est pas à la hauteur de la Révolution, il faut s’en prendre à la langue qu’on y cultive encore en secret.

4 juin 1794, Abbé Grégoire : « Rapport dur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française. » On demande à l'abbé Grégoire de faire des enquêtes pour savoir combien de gens seront touchés s'il l'on parle seulement le français. Après cette enquête, on arrête toutes les traductions.

On peut assurer sans exagération qu’au moins six millions de Français, surtout dans les campagnes, ignorent la langue nationale; qu’un nombre égal est à-peu-près incapable de soutenir une conversation suivie; qu’en dernier résultat, le nombre de ceux qui la parlent purement n’excède pas trois millions; et probablement le nombre de ceux qui l’écrivent correctement est encore moindre. Ainsi, avec trente patois différents, nous sommes encore, pour le langage, à la tour de Babel, tandis que pour la liberté nous formons l’avant-garde des nations.Quoi qu’il y ait possibilité de diminuer le nombre d’idiomes reçus en Europe, l’état politique du globe bannit l’espérance de ramener les peuples à une langue commune. Cette conception, formée par quelques écrivains, est également hardie et chimérique. Une langue universelle est dans son genre ce que la pierre philosophale est en chimie. Mais au moins on peut uniformiser le langage d’une grande nation, de manière que tous les citoyens qui la composent, puissent sans obstacle se communiquer leurs pensées. Cette entreprise, qui ne fut pleinement exécuté chez aucun peuple, est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l’organisation sociale, et qui doit être jaloux de consacrer au plutôt, dans une République une et indivisible, l’usage unique et invariable de la langue de la liberté. » Abbé Grégoire

La Terreur : on parle de suffrage universel mais sous Thermidor... voir ci-dessous

Thermidor et le suffrage censitaire : on instaure le suffrage censitaire. Le suffrage ne sera pas pratiqué, extrêmement minoritaire. Cette notion pourra être élargie une fois que les gens parleront français -> suffrage capacitaire.

Les horizons mouvants du projet national.

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Les langues avant l'Etat nation

  • Verticale : dialecte, patois. Difficulté par le plurilinguisme, les gens ne parlent pas à la maison la même langue qu'à l'école. Auparavant, le rayon d'interaction et donc de la langue se fait dans un rayon de 25km (ce que l'on fait a pied). Ensuite, avec le vélo, ce rayon s'agrandit. La langue va être chaque fois un peu plus différente lorsqu'on s'éloigne. Encore aujourd'hui, entre Bruxelles et un petit village de Belgique, il y a une grande différence. - Horizontale :
    Langue de l'administration ; allemand, hongrois, français, espagnol, anglais,...

    Langue de culte : la langue parlée à l'église , mosquée,... est différente. Ce n'est pas un langage communicatif, mais performatif. Ces sont des sortes de formule insaisissable pour le citoyen commun. Latin, hébreu,...

    Langue de culture : c'est une langue écrite, il y a un capital de livres, théâtres, journaux etc... (Français, Polonais, Hongrois,...)

    Langue du commerce : anglais, allemand,...

    Familles de langue : Il y a des familles de langues où l'éloignement est plus ou moins accentué. A partir d'un tronc commun, on a des langues qui se singularisent ; langues germaniques, latines, slaves, arabes...

    les villes et les campagnes : Certaines villes comme Helsinki ont été associé (comme capitale dans ce cas-ci) à un pays sans que l'on parle forcément la langue du pays dans cette ville. Cela vient au fur et à mesure du coup.

    La langue du nationalisme : Adam Mickiewicz ou Charles Decoster qui, par leur écrit, donnent un sentiment de culture nationale.
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Charles Decoster :

Il écrit un grand document national de la Belgique, « Ulenspiegel ». C'est écrit en français à la base, ce qui provoque un mouvement chez les flamands ! Le texte est donc traduit en flamand et ce document devient réellement une identité nationale, chacun pensant que c'est son truc de chez lui.

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Adam Mickiewicz

auteur polonais. Ressortissant du Tsar qui a accueilli les armée napoléoniennes avec grand enjouement. Il va partir en exil à Paris. Il va écrire sur une famille lituanienne (Pan Tadeusz, 1834). Tradition de résistance contre les russes. La Lituanie se l'approprie : c’est notre symbole mais problème pcq c’est écrit en polonais. De plus, les biélorusse, les russes… confirment cette histoire aussi. Donc c’est un échec.

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Les frères Grimm

ils écrivent des contes pour enfant pour donner l'impression que ce
sont des contes typiquement français. Mais ces contes sont traduits dans d'autres langues
(italien, espagnol,...) et donc chacun a le sentiment que ces contes sont typiquement de
chez soi (alors qu'ils ont tous les mêmes).

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Folklore et identité nationale

Ils essayent de créer une identité nationale alors que chaque région, peuple, a ses rites, sa
langue,...


 Rem : une identité est ce qui nous est assimilé par quelqu'un d'autre. L'identification est
l'identité que je m'assimile moi-même.

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Emanciper le peuple, nationaliser les masses

Les gens ne veulent pas spécialement aller à l'école, apprendre le français, arrêter d'écouter
le curé... L'élite pense que c'est parce qu'ils ne savent pas ce qui est bien pour eux, ils sont ignorants.


Il faut les convaincre et leur donner l'envie de voter, de se sentir français et non plus breton,
normand,...

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Les cercles concentriques de la Nation

Les élites vivant en ville sont forcément plus proche du gouvernement que les prolétaires
travaillant dans l'usine ou que l'agriculteur dans son champ. Il faut beaucoup de temps pour rallier
ces deux derniers à une citoyenneté selected. Le projet national est de créer une unité dans le pays et
que tout le monde s'identifie à sa nation.

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Les trois outils de la IIIe république

  • Ecole : on introduit l'école obligatoire, ainsi les gens savent lire et écrire et entrent donc dans les critères du suffrage capacitaire (savoir lire et écrire). On leur inculquent aussi les valeurs de la République.

    Service militaire : La France n'est pas en guerre constamment mais il faut être préparé. C'est le suffrage censitaire, l'impôt du sang. (Donc juste des hommes) - Suffrage universel masculin : 1880
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