La stabilité du pays est assurée
- Publié dans Histoire
- Soyez le premier à commenter!
A partir de 1839, le souverain hollandais reconnaît l’indépendance de la Belgique et les puissances européennes reconnaissent que cet Etat est là pour durer.
A partir de 1839, le souverain hollandais reconnaît l’indépendance de la Belgique et les puissances européennes reconnaissent que cet Etat est là pour durer.
La Belgique reste menacée car beaucoup ne donnent pas cher de sa peau. Les forces politiques vont alors s’unir les premières années = l’unionisme. Ce n’est pas un parti ni une organisation, mais une formule politique qui consiste à gouverner en dehors et au dessus des partis -> les premières assemblées parlementaires décident qu’on est un élu de la nation avant d’être un élu de parti. Grâce à cette cohésion, on peut mettre en place les premiers éléments de l’Etat belge.
Le pays est menacé car il y a à l‘intérieur du pays des groupes qui ne sont toujours pas convaincus des bienfaits de l’indépendance. Parmi eux, on retrouve les orangistes (= partisans de Guillaume Ier, principalement des membres de la bourgeoisie, qui espèrent le retour des Hollandais) et les réunionistes (= partisans du rattachement de la Belgique à la France).
Souhait de la Constitution : faire une distinction stricte entre les 3 pouvoirs et leur donner des prérogatives bien déterminées. L’indépendance du pouvoir judiciaire est une des bases du nouvel Etat que l’on assure en veillant à ne pas pouvoir déplacer les magistrats au gré de l’une ou l’autre décision administrative. On va ainsi leur permettre d’exercer leurs fonctions jusqu’à leur décès. Problème : la justice est alors composée de vieilles personnes -> on impose aux juges la retraite à 70 ans.
Il s’agit d’abord du roi, dont le pouvoir au XIXème s. est considérable. C’est ainsi que Léopold Ier va présider le Conseil des ministres. Il n’y aura d’ailleurs de 1er ministre qu’à partir de 1918. De plus, le roi choisit lui-même ses ministres (même s’il doit tenir compte du résultat des élections, il bénéficie toujours d’une marge de manoeuvre) ‡ actuellement, c’est encore le cas, en théorie, pour le pouvoir Distributing prohibited |
fédéral, mais en réalité, ce sont les chefs de partis qui décident ; le roi n’intervient en fait plus que pour choisir un formateur, qui devient souvent le 1er ministre. En théorie, le roi est obligé de sanctionner et promulguer les lois votées par les assemblées. Mais pendant longtemps, Léopold II a retardé la signature d’un certain nombre de lois. Le roi commande aussi les forces de terre et de mer -> il est le chef militaire : quand la Hollande attaque la Belgique en août 1831, Léopold Ier prend la tête de ses troupes. Cet élément posera problème lors de la 2ème Guerre Mondiale.
Enfin, le souverain est surtout le chef de la diplomatie : la politique internationale est décidée au palais, même s’il y a un ministre des affaires étrangères. Ceci est d’autant plus important que Léopold Ier est en liaison directe avec Victoria et d’autres trônes européens -> il est très bien informé et peut jouer un rôle essentiel dans la direction de la diplomatie. Notons aussi que la Belgique est neutre -> il n’y a pas d’ambassadeur belge à l’étranger (il y a cependant bien des personnes qui représentent la Belgique à l’étranger = ministres plénipotentiaires).
a. Le collège électoral désigne son/ses élu/s
Le vote a lieu dans le chef-lieu de l’arrondissement administratif du collège électoral -> certaines personnes doivent parcourir de longues distances, mais comme le vote concerne des personnes aisées, ça ne posait pas de problème. En outre, le vote n’est pas obligatoire : comme le nombre d’électeurs est limité et que voter constitue un privilège, on ne voit pas d’intérêt à fixer l’obligation du vote. Cependant, comme le vote n’est pas obligatoire, et que se déplacer implique un/e certain/e engagement/volonté -> des candidats mettent en place des techniques (ex : offrir un repas) pour inciter les gens à se déplacer.
b. Le scrutin est uninominal
Dans beaucoup d’arrondissements, il n’y a qu’un seul élu. Pour être élu, il faut obtenir au 1er tour la majorité absolue des voix. Si tel n’est pas le cas, un 2ème tour est organisé, ce qui est rare car au XIXème s., le paysage politique est divisé entre catholiques et libéraux un tour suffit à départager les 2 partis.
c. Le bulletin de vote
Jusqu’en 1877, il n’y a pas de bulletin de vote : voter = déposer un papier où on a écrit le nom du candidat de notre choix. Problème : un certains nombre d’électeurs sont des agriculteurs qui savent à peine lire et écrire beaucoup viennent avec un papier sur lequel un « aimable » candidat (ex : le curé) a écrit son propre nom à l’insu de la personne. Les isoloirs n’existent pas non plus. Le vote se fait donc au vu et au su de tous les fraudes sont nombreuses en quantité et qualité/diversité -> 1877 = introduction du bulletin de vote pré-imprimé remis dans le bureau de vote et rempli dans l’isoloir -> chute du nombre de fraudes et assainissement des moeurs politiques.
Le système comprend la Chambre des représentants et le Sénat. Les députés et sénateurs sont cette fois élus directement. Le système électoral, comme pour le Congrès National, est censitaire, mais plus capacitaire -> certaines personnes ne peuvent plus voter (= chose difficilement acceptable). Tout le débat va alors consister à déterminer de quels impôts on va tenir compte pour déterminer le montant de cens requis. Parmi eux, il y a l’impôt foncier des propriétaires terriens, le droit de patente qui touche métiers liés au commerce et à l’artisanat, l’impôt de débit lié au débit de boissons,…
L’impôt le plus important est l’impôt personnel. Il est basé sur les signes extérieurs de richesse : les éléments qui permettent de penser qu’on est relativement aisé (ex : avoir plusieurs portes et fenêtres sur sa façade) entraîne davantage de taxes. On voit alors se développer un système de fraude fiscale consistant à payer plus d’impôts afin d’accéder au droit de vote. Mais il y a des « bonnes âmes » qui vont compter les portes et fenêtres de leurs voisins pour les prévenir du montant trop élevé de leurs impôts -> but : éviter que ces personnes n’accèdent au droit de vote. Un autre signe extérieur de richesse : le nombre de domestiques que l’on a que faire des bonnes du curé ? Quant aux quartiers, ils « bénéficient » du droit de débit -> on augmente cet impôt pour qu’ils aient accès au droit de vote, sachant qu’ils sont généralement libéraux. Dernier exemple de signe extérieur de richesse : le fait d’avoir un cheval. Les agriculteurs ont des chevaux de trait pour travailler dans les champs -> notion de cheval mixe pour aller dans les champs la semaine et en ville le dimanche montant d’impôts élevé -> droit de vote.
CCL : la Belgique fait l’objet d’un théâtre électoral ; corps électoral = tout petit groupe de personnes qui décide des majorités à la Chambre et au Sénat.
Pour être élu à la Chambre, 2 conditions : être un homme, et avoir plus de 25 ans -> on peut être élu à la Chambre des représentants sans être électeur. Au Sénat, c’est légèrement différent car l’objectif est d’avoir une chambre de réflexion qui tempère les ardeurs de la Chambre des représentants -> pour être élu sénateur, il faut avoir atteint l’âge de 40 ans et payer un montant d’impôts encore plus important que celui qui vaut pour pouvoir être électeur -> les sénateurs sont des personnes plus aisées souvent issues de l’aristocratie (l’impôt foncier est important dans le calcul du cens). Le vote appartient donc à l’élite, mieux à même de défendre les intérêts généraux de l’Etat.
Les sénateurs et les députés doivent être protégés (on ne veut plus retomber dans des polémiques comme celles qui avaient agité le règne de Guillaume 1er) -> mise en place de l’immunité parlementaire : si on veut poursuivre un sénateur/député, il faut que l’assemblée lève son immunité.
Les députés sont élus pour 4 ans, des élections étant organisées tous les 2 ans (la Chambre est renouvelée par moitié tous les 2 ans) ; les Sénateurs sont élus pour 8 ans, des élections étant organisées tous les 4 ans. Dans ce système, les élections sont donc très fréquentes, d’autant plus qu’il n’y a pas de suppléant (quand un député décède/démissionne, personne ne peut prendre sa place -> élections locales). La vie politique, sociale et économique du pays est ainsi dominée par une multitude d’élections organisées selon des règles qui posent des problèmes encombrant les tribunaux, déjà surchargés par les plaintes relatives à des tricheries électorales.