Le défaut d’attention aux contraintes empiriques de l’interprétation.
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Ce sont des défauts de l’enquête empirique.
Ce sont des défauts de l’enquête empirique.
C’est le premier ensemble de défauts de cohérence logique de l’appareil conceptuel.
P. Legros et C. Herbé, la mort au quotidien. Dans cette recherche ils font preuve d’un très faible souci de définition des notions. Ils opposent notamment « coutumes et habitudes, rationalité et croyante, contrôle de soi et soi ». Ils font des oppositions de sens commun.
Il n’y a pas d’accords absolus pour définir une bonne interprétation et la distinguer d’une mauvaise.
De Sardan convient que « il y a surinterprétation dans tous les cas ou apparait une contradiction significative entre les références empiriques et les propositions interprétatives.
Jeanne Favret-Saada : les interprétations sont sensées reposer sur la discussion des matériaux empiriques. Dis autrement, les interprétations anthropologiques doivent présenter à la fois une cohérence logique et un ancrage dans les matériaux empiriques. Il y a un double lien :
- Lien entre les réalités sociales et leurs données : assuré par les procédures méthodologiques
- Lien entre les données obtenues et les interprétations. Les interprétations en anthrop doivent avoir le souci de faire référence à un corpus de données systématiques produites par l’enquête empirique.
Il y a trois rigueurs pour reconnaitre la plausibilité :
1. La logique
2. La méthodologie
3. L’interprétativité.
Exemples :
A. Nancy Scheper-Hughes (1992) fait une enquête sur le décès de nourrissons et bébés. Elle remarque que les mères réagissent différemment en fonction de la région de la terre et du milieu social.
B. Giorgio Blondo et J-P Olivier de Sardan (2001) étudient la petite corruption en Afrique de l’Ouest qui est banalisée et systémique. Ils remarquent qu’il y a une reconnaissance de leur enchâssement dans un ensemble de logiques sociales et culturelles :
-> Réalisation d’entretiens directifs et semi-directifs (canevas de questions) qui va de paire avec l’enquête de terrain.
-> Observation participante voir participation observante quand le degré d’implication est élevé. Néanmoins, le premier car est le plus important.
Exemple : L’anthropologue qui se fait joueur de rugby plus probable que celui qui se fait prostitué. La qualité importante pour ce dernier point est de savoir trouver sa place car les anthropologues s’engagent dans des lieux qui ne sont pas les leurs.
Autres dispositifs méthodologiques :
1) J-P Olivier de Sardan, les dispositifs de recension, 1995. Mise en place des formes d’observations plus standardisées pour déboucher sur des formes de quantification. Il y a autant de dispositifs de cet ordre que de recherches.
Exemple : Claude Maillassoux (1995) fait un procédé de recension sur l’anthropo marxiste qui dit que les communautés sont des formations sociales de petite taille et égalitaire. Hors, suite à une enquête des communautés Sud- Africaines, il s’est rendu compte qu’il y a une hiérarchie forte entre ainé et cadet. Pour mettre ça en évidence il a utilisé la recension au niveau foncier et au niveau agricole. Distributing prohibited | Downloaded by: Jessie De Loor | E-mail address: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez selectedr le JavaScript pour la visualiser. Anthropologie sociale et culturelle, M. Noret. Résumé année 2012-2013
2) Usage et exploitation des sources écrites (XXe siècle). Cela permet de remettre leurs données dans une perspective historique.
En 1922, Bronislaw Malinowski (Angleterre) étudie le système d’échanges cérémoniels en Nouvelle-Guinée. Il utilise la formulation systématique, qui était pendant longtemps le modèle d’explication du canon méthodologique anthropologique). Le principe se fait autour de l’idée d’une immersion véritable et de longue durée d’un anthropologue couplé à un apprentissage de la langue locale afin de permettre une connaissance intime des usages et de la vie quotidienne. Cela permet de regrouper l’ensemble des règles et des régularités de façon approfondie (= coupure épistémologique : il y a une différence entre un savoir scientifique et un savoir ordinaire).
3 points doivent encadrer l’observation participante :
1. Nécessité d’expliquer les conditions du travail anthropologique ainsi que les modalités pratiques. Il faut tendre à la scientificité des sciences de la nature même si on ne peut pas en faire des lois.
2. Différenciation entre ce qui relève du compte rendu d’observation et ce qui relève de l’anthropologie. La réunion entre les deux forme la coupure épistémologique (différence de qualité scientifique des données). Selon Malinowski, c’est l’observation réalisée qui permet une qualité scientifique suffisante (idée d’objectivation). Anthropologie
sociale et culturelle, M. Noret.
Résumé année 2012-2013
Néanmoins, il n’y a pas d’observations indépendantes des intérêts ou du projet intellectuel du chercheur. Comme il n’y a pas d’observations brutes, il vaut mieux parler en termes de production de données car cela marque une sélection selected. Cette étape permet aussi de problématiser l’écart entre le discours et l’action. 3. Native’s point of view, traduit comme point de vu local pour éviter toute connotation négative. Cela permet de rendre compte des mondes sociaux dans leurs propres termes. Il faut cependant préciser qu’on ne peut pas réduire l’anthropologie à une restitution du point de vue des acteurs.
Exemple : P. Bourdieu, 1994 : travail de bénévolat dans les églises : refus de la réduction de la relation entre le prêtre et l’évêque à des rapports économique. Du coup, on procède à une économie symbolique. Pour Malinowski, l’anthropologie est une discipline qui se pratique à l’extérieur du monde occidental (humanité sauvage). Aujourd’hui, l’étude des mondes sauvages est devenue l’exception.
[Extrait de Descola, 1980 sur les NAYAPI et les CAPAHUARI en Amazonie]
Les idées de Malinowski sont devenues obsolètes mais ces trois points sont toujours d’actualité :
- Les explications méthodologiques comme critère de scientificité
- La prise en compte du point de vue indigène
- La mise en place d’un corpus de concepts et de notions