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– C'est une condition essentielle sans laquelle la nation ne peut survivre.
– C'est parce que la culture allemande est profondément liée à la vie nationale qu'elle agit
directement sur la sphère politique.

– A l'époque moderne, la vie allemande est marquée par une dualité entre les Etats territoriaux
et le cadre symbolique de l'ensemble de la vie nationale, au niveau institutionnel et juridique.

– Point de vue de la culture, l'Allemagne constitue un espace homogène.

• La Réforme diffère de la Renaissance par son caractère populaire en opposition au caractère élitiste de la dernière.
• Luther décida de s'adresser à la nation entière et non à une élite ecclésiastique et intellectuelle. Réforme = caractère populaire.
• Le peuple allemand est susceptible d'idéalisme et d'enthousiasme ( se battre pour une idée) et il possède un esprit de sérieux et de profondeur.
• Ces deux choses permettent qu'une révolution intellectuelle, religieuse ou morale s'accompagne directement d'une restructuration des formes de vie chez le peuple allemand.
• Alors que chez les néo-latins, il y a toujours un fossé entre la pensée et l'action.
• La diffusion de la Réforme s'est avant tout faite dans les masses populaires, puis a atteint les princes et les seigneurs dont certains ont pris parti.
• Donc deux temps : soulèvement populaire spontané puis relais des classes supérieures.

Fichte retire une conclusion de ceci : il y a deux comportements possibles des classes supérieures :

I. Les Princes sont coupés de la nation et abandonnent les causes du peuple car ils sont acculturés = constante historique.

II. Les Princes finissent par se faire entraîner par la cause du peuple et se rallient à elle = exception de la Réforme

=> La transformation que Fichte veut pour l'Allemagne ne peut donc se faire qu'à partir des masses populaires.

• Fichte évoque un « âge d'or » médiéval allemand caractérisé par l'essor des villes, des corporations et des bourgeois.
  
  
• Les villes impériales allemandes représentent , avec celles de l'Italie du nord, la première renaissance européenne.
  
  
• La bourgeoise cultivée était au centre de cette époque historique.
  
  
• L'épanouissement de la culture et de la civilisation en Allemagne et sa capacité d'influer sur le reste de l'Europe sont le fruit de l'hégémonie exclusive de la bourgeoisie allemande.
  
  
• Ce sont les caractéristiques nationales et l'esprit allemand de cette bourgeoisie qui fait son exceptionnalisme politique : la bourgeoisie allemande était républicaine et si elle n'a pas réussi à créer une république allemande unifiée c'est à cause de facteurs externes.

• Au cours de l'histoire, le développement culturel de la nation allemande a suivi un processus naturel : toute culture est partie du peuple => Règle générale.
• En effet, c'est une règle générale que ce soit au Moyen – Age , à la Réforme ou à l'époque moderne.

• L'importance du cadre politique des Etats existants et du patriotisme ne signent pas la mort de l'idée d'un développement unitaire de l'Europe.
• On trouve l'idée d'une « patrie européenne » comme concept philosophico-historique ( et non politique.
• C'est à dire la thèse d'un caractère national commun partagé par tous, dans la culture desquels les mêmes valeurs de liberté, d'égalité, de respect du travail et de la science seraient inscrites.
• Le cadre de référence et le champ opératoire du patriotisme de Fichte sont représentés par l’État territorial du citoyen.
• Mais l'existence autonome de cet Etat n'est pas une valeur du patriotisme.
• Donc le patriotisme se situe au niveau des caractéristiques de l’État, mais celui-ci n'a pas pour but de rester en autarcie.
• Fichte envisage une réorganisation de l'espace européen en un nombre limité de grands Etats viables.
• Un patriote peut passer d'un État à l'autre en fonction des déplacements du centre de gravité de la progression de la culture.

=> La thèse d'une identité européenne est une synthèse entre le cosmopolitisme régulateur ( avec la réorganisation de l'espace européen en grands Etats) et le patriotisme qui est une spécification politique des valeurs et tâches communes au sein d'un État. Mais cette synthèse est mise en défaut dès 1806 :

I. Les États allemands, et le Prusse, ne sont pas stimulés vers le progression par la compétition internationale et s’effondrent. Leur destinée est déterminée ailleurs et par d'autres. La régénération nationale n'ayant pas lieu, il leur est incapable d'accomplir les tâches prédestinées par leur positions culturelle ( cf exceptionnalisme allemand).

II. La tendance à une monarchie universelle devient de plus en plus réaliste vu le triomphe des conquêtes de Napoléon. On s'écarte totalement, point de vue politique et culturel, de la projection de Fichte. Le règne du droit disparaît au profit du despotisme, la liberté et l'autonomie de la personnalité font place à une automatisation anonyme des hommes.

III.Le facteur déterminant des rapports internationaux est la lutte entre la Grande- Bretagne et la France pour la domination économique du monde. Les Allemands ne sont plus que des pions non-maîtres de leur destin.

• Coup d'Etat de 1799 de Napoléon Bonaparte change la pensée de Fichte.
• Il abandonne l'idée que la France est le moteur du progrès historique de l'humanité.
• Il dresse l'échec de la Révolution française et en déduit qu'il faut trouver une voie alternative de passage à l’État de raison => c'est le socialisme d'Etat.
• Il considère aussi qu'il est inutile de passer par une révolution pour mener son action politique.
• L'action politique doit se limiter aux frontières de chaque Etat.
• Le cosmopolitisme doit se traduire en patriotisme qui est l'accomplissement paralléle de devoirs et tâches identiques au sein de différents Etats.
• Donc on est plus à l'échelle européenne mais dans un travail qui se fait au sein de chaque Etat.

Deux raisons politiques à ce changement conceptuel :

I. Une nouvelle analyse des facteurs qui entretiennent l'injustice et le conservatisme :

• Les relations économiques internationales négatives et la dépendance des États au marché mondial sont des causes structurelles des déséquilibres économiques et des tensions sociales au sein des pays.
• La seule solution est l'établissement d'un espace économique fermé aux échanges extérieurs, en autarcie, pour permettre la réorganisation interne de l’État.
• Ce choix autarcique est une nécessité politique.

II. La redéfinition des modalités de l'action politique :

• Fichte considère qu'il est nécessaire d'avoir confiance en les tendances à la modernisation des États et à la croissance de leur interventionnisme pour leur donner une nouvelle orientation.
• C'est à dire qu'il faut qu'elles se fassent pour les modifier après.
• Ces tendances vont se généraliser à cause de l'émulation liée à la compétition entre les États.
• La question est de savoir si ces réformes vont s'étendre à la sphère économique et sociale pour surmonter les effets négatifs de l'individualisme dans la société civile.

• Fichte s'attaque aux détracteurs de la Révolution en s'inspirant de l'école du droit naturel ( avec Kant et Rousseau) en considérant que seule la volonté collective des citoyens assure la validité de droit de la constitution et des lois.
• Le principe du droit inaliénable à changer la constitution de l’État est donc tout à fait légitime.

-La position initiale de Fichte : le cosmopolitisme républicain :

• La Révolution est vouée à s'étendre à tout le genre humain.
• Les distinctions entre les peuples sont vouées à disparaître et l'ordre nouveau sera homogène du point de vie du droit et des institutions.
• Idée d'une République universelle en tant qu'objectif politique.
• Les relations entre États ne devraient être qu'une simple transposition des normes juridiques internes conformes à la raison.
• Il est indispensable de « républicaniser » les différents Etats européens pour réorganiser les relations entre peuples.
• Un Etat « juste » doit mener une guerre d'anéantissement pour soit annexer l’État vaincu, soit le réorganiser de fond en comble.
• La Fédération de Fichte est une alliance politique et militaire, défensive et offensive, de Républiques déterminées à imposer leur reconnaissance dans un environnement international hostile et à y diffuser leurs principes.

• Dans ce volume, Tocqueville examine l'influence de la démocratie sur les idées et les sentiments des Américains, ainsi que l'impact de ceux-ci sur leur système politique.
• Il fixe l'Idéal-Type fictif d'une société où égalité et liberté coïncideraient à leur plus haut niveau.
• Puis il juge le rapport entre ces deux termes dans chaque type de société et il examine en quoi il diffère de son Idéal-type.
• Il existe donc une interdépendance de la liberté et de l'égalité.
• Ainsi qu'un point idéal où la liberté et l'égalité maximales confluent et se renforcent l'une l'autre.
• Sauf que ça n'a jamais existé tel quel dans l'histoire et qu'on peut mettre en évidence plusieurs associations à des degrés différents.

Pour l'auteur, en cas de tension entre liberté et égalité, la majorité aura tendance à choisir la première pour deux causes :

• La plus grande intensité de la « passion de l'égalité » par rapport à la passion de liberté.
• La plus grande visibilité des excès de la liberté et de ses dangers CAD le désordre et l'anarchie.

Les excès de l'égalité / démocratie :

• Le danger de voir l'égalité produire une tyrannie démocratique au plan politique. CAD une situation où l'égalité se retourne sur elle-même et détruit la république.
• Le danger du despotisme démocratique dont le sens change ici : c'est la tyrannie de la majorité sur la minorité, en terme d'idées, d'affections et de moeurs.

=> Nouvel exemple de la mauvaise démocratie qui est la combinaison d'une société démocratique, d'un Etat républicain démocratique et d'un conformisme écrasant sur le plan moral et culturel.

Les caractéristiques du despotisme démocratique ou les dangers de la démocratie :
(cf extrait page 43)
– Le conformisme au plan moral et culturel.
– L'individualisme grandissant et réduisant la société au spectre familial.
– La finalité de la vie en tant que quête éternelle de « plaisirs » et de profit personnel.
– L'infantilisation des citoyens.
– Un État républicain et démocrate qui contrôle la quasi totalité de la société et qui oriente
chaque geste des citoyens pour qu'ils continuent leur quête de plaisir.

– La liberté est la plus fondamentale de toutes les valeurs.

– Le mouvement vers l'égalité, fait providentiel, est la clé de la compréhension de toute l'histoire humaine.

Quel est le rapport entre société démocratique ( = égalité des conditions) et régime démocratique ( = une constitution de l’État où tous les citoyens participent) ?

– Une société égalitaire dominée par une oligarchie ne durerait pas longtemps parce que la dynamique de l'égalité finirait par passer du social au politique.

– MAIS il y a deux traductions politiques de l'égalité :

I. la démocratie politique où tous sont égaux par leurs droits et leur participation au pouvoir.

II. Le despotisme généralisé où tous les citoyens sont égaux car soumis au même pouvoir arbitraire.

– Pour Tocqueville, la société américaine égalitaire se prête aux deux possibilités.

– Il avance une explication psychologique qui serait la passion de l'égalité et du nivellement.

– La raison fondamentale est la différence entre le désir d'égalité et le désir de liberté.

• Le désir de liberté est sporadique, soudain et intermittent.

• Le désir d'égalité est constant, profond et plus intense.

=> Tocqueville déduit de la tendance universelle à réaliser l'égalité des conditions une double possibilité : la démocratie ou le despotisme universel.

Si les américains échappent à la seconde proposition, c'est dû à des caractéristiques historiques propres. Il convient dès lors de parler d'une exception américaine plutôt que d'un modèle américain.