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Le développement économique et l'aide au Tiers Monde

Le fossé entre le niveau de vie des pays développés et celui des pays sous-développés se creuse tout au long des années 1960.

Le taux d'accroissement de la population, beaucoup plus fort dans les pays pauvres que dans les pays riches, constitue un obstacle supplémentaire à des changements en profondeur de l'économie de ces pays. Malgré un effort d'industrialisation, les pays sous-développés restent d'abord des pays exportateurs de matières premières. Or les termes de l'échange sont défavorables aux pays en voie de développement. Tandis que les prix de produits industriels en provenance du Nord augmentent sans cesse en raison de l'inflation, les prix des matières premières vendues par le Sud baissent nettement. On assiste à un échange inégal qui déstabilise le Tiers Monde, rendant impossible sa croissance.

Les formes d'aide aux pays sous-développés : elle est soit privée, soit publique. Elle peut prendre la forme d'investissements, de prêts ou de dons. L'aide occidentale est prépondérante. L'aide financière passe le plus souvent par le canal de firmes privées ou d'organisations internationales, comme la Banque Mondiale. Cette aide s'adresse surtout à l'Asie, au Moyen- Orient, à l'Amérique latine et enfin à l'Afrique. L'affaire de Cuba amène les dirigeants à se recentrer sur l'Amérique latine.

Après 1963, l'aide américaine tend à diminuer en raison du coût de la guerre du Viêt-nam.

L'assistance soviétique, destinée à favoriser l'indépendance économique des pays sous-développés, est sélective. Elle intervient dans le cadre de projets de développement planifié et elle accorde la priorité à l'électrification et l'industrie lourde. Comme l'Egypte, où l'URSS finance la construction du barrage d'Assouan (barrage sur le canal de Suez) et l'Inde où elle finance des aciéries. Les bénéficiaires de cette aide sont presque tous des pays neutralistes. Les dons sont limités à des cas exceptionnels. Les prêts sont conclus pour 12 ans à un faible taux d'intérêts et les remboursements prévus en monnaie

Distributing prohibited | Downloaded by: Jessie De Loor | E-mail address: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez selectedr le JavaScript pour la visualiser. locale ou en produits locaux. L'assistance britannique est surtout économique et financière, organisée autour de l'unité monétaire qui donne son nom à l'ensemble des pays, la zone sterling.

La France consacre une part importante de son PNB à l'aide aux pays d'Afrique du Nord, d'Afrique noire et de l'océan Indien. La coopération y est importante (lycées, écoles, journaux, sociétés savantes,...). Plus de 30 000 enseignants français exercent à l'étranger, dont la plupart en Afrique du Nord.

Depuis 1960, la masse de l'aide aux pays sous-développés a tendance à diminuer en raison des réticences de l'opinion publique et du scepticisme croissant à l'égard de l'efficacité de cette aide. De près de 2% du PNB consacré par la France, l'aide passe a 0,68%, seule la coopération culturelle et technique se développe. Les pays du Tiers Monde préféreraient une organisation des marchés des matières premières qui leur permettrait d'écouler leur production. Le commerce entre Etats développés et Etats sous-développés devient un problème prépondérant. L'échec des CNUCED (conférences des Nations unies pour le commerce et le développement) est un problème qui doit être résolu. En 1964, 120 Etats sont représentés, dont 77 en voie de développement. Deux thèses s'affrontent :

– la thèse française : qui propose un accord international pour fixer les prix et alimenter un fonds d'aide aux pays sous-développés.

– la thèse anglo-saxonne, hostile à tout tentative pour relever le cours des matières premières et favorable à l'octroi de facilités pour l'exportation de produits manufacturés des pays sous-développés.

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Les regroupements des Etats du Tiers Monde

Issus des frontières de la colonisation, les territoires de ces Etats sont souvent hétérogènes et constituent des entités artificielles. A partir de l'indépendance, deux tendances contraires apparaissent :

– l'un tend à l'émiettement

– l'autre tend au regroupement.

Le panafricanisme ambitionne de réaliser l'unité économique et politique du continent noir. En 1960, tous les Etats francophones (sauf le Togo, le Mali et la Guinée) constituent le « groupe de Brazzaville » favorable à la coopération avec la France. Le nouveau président de l'ex-Congo belge y adhère. Se constitue en 1961, à l'encontre du groupe de Brazzaville, le « groupe de Casablanca » qui comprend le Maroc, le Ghana, la Guinée, le Mali et la République arabe unie, groupe hostile au néo-colonialisme et aux essais nucléaires français dans le Sahara. L'Afrique est donc divisée.

A la faveur de la fin de la guerre d'Algérie, les tensions entre les deux groupes de pays africains s'atténuent. En 1963, 30 chefs d'Etats africains adoptent la charte de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA). Cette organisation joue un rôle non négligeable en promouvant les intérêts des Etats africains. Au Moyen-Orient, la Ligue arabe tente de favoriser le regroupement des Etats arabes. Mais l'unité du monde arabe est également revendiquée par différents leaders, comme Nasser, et par des forces politiques, comme le parti Baas (créé a Damas en 1947, visant à unifier le monde arabe en une seule nation).

En Amérique latine, l'Organisation des Etats américains est confrontée au problème de Cuba et à la question des guérillas fomentées par les Cubains, en Bolivie, en Colombie et au Venezuela..

En 1966, une conférence réunissant des délégués de gouvernements révolutionnaires d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine choisit La Havane comme siège de l'Organisation « tricontinentale » censée organiser partout la lutte anti-impérialiste.

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Le Tiers-Monde à l'ère de la détente

C'est dans le contexte des crises (de celle de Suez à celle de Cuba) que naît le rôle international des pays du Tiers Monde.

Mais il prend tout à fait son essor à la détente. En 1973, les Nations Unies comprennent 135 membres. 25 Etats se rattachent au camp occidental, 12 au camp oriental, la plupart des autres se veulent non engagés. Les pays du Tiers Monde sont donc majoritaires et ils disposent même de la majorité des 2/3 nécessaires pour faire passer les résolutions au sein de l'Assemblée générale. L'héritage de la colonisation est lourd. L'ONU est engagée dans une guerre au Congo, sans avoir les ressources nécessaires. La période voit aussi l'affaiblissement des Nations Unis. Sous l'influence du groupe afro-asiatique, l'ONU passe son temps à protester contre le régime d’apartheid en République sud-africaine, le régime raciste en Rhodésie du Sud et le colonialisme sous toutes ses formes. Plusieurs dizaines de résolutions très fermes se révèlent sans portée réelle.

La plupart des pays du Tiers Monde s'affirment aussi non engagés et disent rejeter l'alignement aussi bien sur le camp occidental que soviétique. La première conférence se tient à Belgrade en 1961 à l'invitation de Tito, Nasser et Nehru. Les 25 pays participants manifestent leur réprobation de la politique des blocs. Les non-alignés n'ont pas de cohésion véritable. Ils connaissent des querelles internes. L'entente se résume, en définitive, à condamner l'impérialisme occidental.

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L'évolution des Nations Unies

L'ONU pèse assurément dans le sens de l'indépendance des colonies. Il faut attendre 1961 pour que les Nations unies votent une déclaration selon laquelle toute colonie doit immédiatement recevoir son indépendance. La décolonisation provoque un bouleversement de la structure diplomatique internationale. Les nouveaux membres se servent des Nations unies comme d'un tribune, où les positions occidentales sont mises en cause. C'est précisément à ce moment que le pouvoir réel passe du Conseil de sécurité, paralysé par l'exercice du droit de véto, à l'Assemblée nationale des Nations unies, où les pays du Tiers-Monde ont la majorité et où le groupe afro-asiatique fait la loi, privilégiant la lutte contre le colonialisme. Dans le même temps, le Secrétariat général de l'ONU devient un véritable gouvernement international. Hammarskjöld devient secrétaire général de l'ONU . Ce diplomate s'entoure de collaborateurs authentiquement « dénationalisés », ce qui lui vaut d'entrer en conflit avec l'URSS, à laquelle il refuse tout poste élevé dans l'appareil des Nations unies. Il organise l'intervention des Nations unies au Congo, où il trouve la mort en 1961 dans un accident d'avion.

Afin d'avoir prise sur le Secrétariat général, l'URSS réclame la substitution à un seul homme d'un groupe de trois hommes : la « troïka » composée d'un occidental, d'un communiste et d'un neutre chacun disposant du droit de véto. Elle veut ainsi transposer le mécanisme du Conseil de sécurité. Ce projet n'ayant rallié qu'un nombre modeste de suffrages, l'URSS, dans le but de restreindre l'importance du Secrétariat général et l'autonomie de ses acteurs soutient la nomination du candidat des

Afro-asiatiques le Birman U Thant. Sa longue administration est marquée par le déclin continu de l'autorité du secrétaire général.

L'influence du groupe afro-asiatique décroit à la suite de la violation de la charte par l'Inde elle-même qui s'empare par la force de l'enclave portugaise de Goa, des conflits indo-pakistanais et sino-indien, et aussi des multiples coups d'Etats africains. Ces facteurs contribuent à l'altération de l'image de l'ONU dans l'opinion internationale. Deux des 5 membres permanents du Conseil de sécurité (URSS et la France) veulent limiter le rôle politique du secrétaire général et refusent à U

Thant toute délégation excessive en matière d'opération de maintien de la paix. Et le général de Gaulle ne se prive pas de critique publiquement le « machin ».

Enfin, les interminables discussions sur le désarmement font également beaucoup de tort à l'ONU. En 1945, l'Assemblée nationales des Nations unies crée une Commission de l'Energie atomique (CEA) composée des 11 membres du Conseil de sécurité et du Canada. Le délégué américain propose de mettre en place une Autorité du développement atomique chargée de contrôler la production mondiale en matière fissiles. Le délégué soviétique rejette immédiatement ce plan. Cependant, il préconise l'interdiction de la production d'armes atomiques et la destruction des stocks existants. L'impasse est totale.

En 1947, le Conseil de sécurité crée une Commission des armements de type classique. Le délégué soviétique demande la réduction proportionnelle au tiers de toutes les forces terrestres, aériennes et navales. Les puissances occidentales réclament le recensement préalable des armements existants, mais se heurtent au veto de l'URSS qui repousse tout contrôle.

Désormais, l'affaire du désarmement sera surtout traité en dehors du cadre des Nations unies, par le dialogue des deux super-Grands. Là aussi, c'est un échec pour l'ONU.

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La décolonisation en Afrique noire

L'Afrique sub-saharienne obtient son indépendance dans la foulée de ces événements. Seule l’Éthiopie, l'Afrique du Sud et le

Nigeria étaient des Etats indépendants.

Une domination directe sous forme coloniale, quelques uns de ces territoires sont devenus des colonies de peuplement (Kenya, Tanzanie). D'autres colonies sont exploitées pour leurs ressources naturelles sans peuplement étranger. En 1919, les colonies allemandes ont été transférées à d'autres pays colonisateurs. De manière générale, l'Afrique australe échappe à ce cours.

Dans l'Afrique anglophone, l'indépendance commence au Ghana en 1957 sur la Gold Coast avec comme leader du mouvement pan-africaniste Nkrumah (homme politique indépendantiste). Pour relier l'Egypte et l'Afrique du Sud, la Grande-Bretagne avait colonisés ces pays. Le traumatisme de la perte de l'Empire des Indes par la Grande-Bretagne a été très fort. Pour protéger ces rapports impériaux, elle veut garder un lien économique avec ces pays au travers du

Commonwealth. Il s'étend comme une vaste communauté d'Etat relié par la langue anglaise. L'Etat le plus riche de la région (Afrique du Sud) a partagé l'Apartheid en son sein. Le Malawi, la Zambie, la Rhodésie, le Botswana vont devenir indépendants. La Rhodésie le devient de manière ambiguë, parce qu'à peine indépendante, elle voit sa minorité blanche prendre le pouvoir et instaurer une ségrégation raciale. Certaines de ces ex-colonies vont tenter des formules fédérales.

Pour ce qui est de l'Afrique noire française, le gouvernement de Guy Mollet en 1957 va tenter de poser un statut nouveau qui tient compte des différents changements internationaux et amener à ce que l'on propose aux pays africains une forme de lien avec la France. De Gaulle va lui-même proposer, lorsqu'il fait adopter la Constitution de la 5è République, un concept de « communauté ». Il aurait été, pour ces Etats, ce que la Reine d'Angleterre était pour les anciennes colonies britanniques.

Un seul territoire refuse : le Guinée de Sekou Touré, qui obtient l'indépendance complète. Les autres territoires vont vite renoncer à leur semi-indépendance qui les prive de leur représentation sur la scène internationale. Certaines colonies vont tenter de créer des fédérations.

L'ile de Madagascar va devenir indépendante en 1960 après un refus français qui a été long avant d'accorder l'indépendance. Le Congo Belge et le Rwanda et le Burundi : la Belgique hérite du Congo Belge au moment où Léopold II cède à la Belgique ce territoire avant de décéder. La décolonisation par la Belgique va être menée à contre-coeur, il y a un enjeu économique considérable autour du Congo. C'est un pays riche en minerais. Le Belgique cédera l'indépendance après les émeutes de 1959 qui tournent à l'affirmation d'une forte opposition au maintien de la présence belge. Les belges négocieront avec le leader de la région de Kinshasa Kasa-Vubu et le leader Patrice Lumumba qui sera Premier ministre du Congo indépendant en 1960. Les troubles éclatent à plusieurs endroits. En 1961, Patrice Lumumba est assassiné. Joseph Mobutu, ancien agent des services de renseignement belge, s'impose comme l'homme fort qui va rétablir l'ordre et qui va également réussir à négocier le fait que la cessesion Kantagaise s'arrête. La République Démocratique du Congo amènera a renommer le pays Zaïre. C'est une grande stabilité au prix d'une dictature féroce jusqu'en 1980.

Le Rwanda et le Burundi obtiendront leur indépendance en 1962.

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La décolonisation en Afrique du Nord

Partout, la ligue arabe manifeste son opposition à la politique française en Afrique du Nord et apporte son soutien aux partis nationalistes dans les protectorats du Maroc et de Tunisie et en Algérie.

Les Etats européens avaient, les uns après les autres, conquis les territoires d'Afrique du Nord par des victoire militaires et en imposants aux dirigeants locaux des formules de dominations de forme variées. La plus ancienne, imposée à l'Algérie, date de 1830. L'Algérie fait partie de la France mais ils n'ont pas le droit de vote.

L'Algérie devient un département français.

Le territoire tunisien est conquis aussi par la France en 1885 en instaurant un protectorat, qui n'est pas l'annexion, c'est la signature d'un Traité avec le Bey de Tunis (monarque quasi-indépendant de l'Empire Ottoman). Le Bey accepte de signer un

Traité de protectorat avec la France : maintien d'une indépendance formelle sous une tutelle militaire et économique de la France. L'Egypte est aussi sous protectorat de la Grande-Bretagne. L'Italie conquière la Libye actuelle en 1911 et décolonisé en 1951 dans la foulée de la semi-défaite italienne à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Les français imposent un protectorat au Maroc en 1911. Accords avec l'Espagne qui instaure son protectorat sur des territoires nord du Maroc. L'Espagne ne négociera en la matière qu'après la chute de Franco. Le mouvement nationaliste tunisien. Il est encouragé par la situation du pays pendant la guerre ; occupée par les Italiens et les Allemands, la Tunisie est le théâtre de batailles sanglantes et un terrain d'affrontement entre Français. Dès sa libération le bey Moncef est remplacé par Lamine Bey. En 1951, les revendications du parti traditionaliste, le Destour, du parti occidentalisé de Bourguiba, le Néo Destour, et du syndicat UGTT (union générale des travailleurs tunisiens) sont stimulées par l'accession à l'indépendance de la Libye voisine. Ces deux partis vont exiger l'indépendance de la Tunisie. Le bey luimême réclame la réunion d'une Assemblée nationale tunisienne et la constitution d'un gouvernement tunisien responsable.

Différents troubles dans les années 1950 amèneront à l'emprisonnement de Bourguiba et à la décolonisation de la Tunisie.

la Seconde Guerre Mondiale. En 1954, la France consacre 10% de son PIB à ses dépenses militaires. Tout dirigeant français lucide sait qu'il a besoin de dégager des revenus et de projeter la France dans un nouveau rapport de force international. Le

Premier Ministre de l'époque, Pierre Mendès France, va chercher se rapprocher de Bourguiba.

Au Maroc, les mouvements revendicatifs, étaient plus forts que le protectorat était très récent. C'est un pays avec une vieille histoire, avec une conscience de son histoire encrée dans les élites de la population. Un mouvement nationaliste s'est créer pour revendiquer l'indépendance (le Istiqlàl, premier parti politique marocain 'parti de l'indépendance'). La France tente d'utiliser le sultan (Mohammed Ben Youssef ou Mohammed 5) comme une alternative à ces mouvements nationalistes. Le sultan soutient les revendications nationalistes de son peuple. En 1947, Ben Youssef sera exilé car il est le symbole de cette revendication nationale. En 1956, le Maroc obtient son indépendance et reste un royaume.

Tout ceci modifie les rapports de forces internationaux. L'Algérie, le cas le plus difficile auquel la France pourrait renoncer. Cependant, il y a plusieurs problématiques plus complexes : tout d'abord l'Algérie a un peuplement en partie français, il y a donc une vieille population coloniale installée depuis près d'un siècle. Ensuite, il y a, à Paris, un nombre considérable de dirigeants politiques qui veulent conserver

l'Algérie. Enfin, la France a construit avec l'Algérie un intérêt militaire. Abandonner l'Algérie c'est abandonner le pouvoir politique international de la France, c'est aussi une zone riche en terme de production. Par la suite, c'est dans le désert algérien que la France procédera a ses premiers test nucléaires (en 1960 dans le Sahara algérien). La France va mener une répression féroce de l'insurrection algérienne en 1954 et en appelle aux contingents en 1956. On appelle les jeunes français a aller faire la guerre en Algérie. Cela change la nature de cette guerre : toutes les familles françaises sont concernées pas ces combats particulièrement rudes et à l'encontre des populations civiles algériennes. Cela devient une question de politique nationale sur ce qu'est l'image de la France dans le monde.

A l'assemblée nationale de l'ONU, les groupes afro-asiatiques reviennent sur la question de l'Algérie. Cela devient un problème de politique intérieure française, les gouvernements de la 4è République subit des émeutes et des tentatives de remise en cause du pouvoir français en Algérie. Le gouvernement français en 1958 est incapable de décider quoi que ce soit. La France accepte l'idée de changer de régime en France et d'aller chercher le Général de Gaulle et instaurer la 5è République. Il obtient donc les pleins pouvoirs et soumet une constitution nouvelle en 1958 qui assure un renforcement du pouvoir présidentiel (il se fait élire président) et qui affaiblit le système antérieur qui était proportionnel et le remplace par un système de vote au suffrage majoritaire. De Gaulle gagne militairement en Algérie, impose la pacification mais diplomatiquement, la France est isolée. Le FLN (Front de libération nationale) et le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) sont soutenus militairement à travers le monde de manière massive.

En 1962 sont signés les accords d'Evian entre le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République algérienne) et le gouvernement français qui donne l'indépendance à l'Algérie avec une simple concession sur les essais nucléaire dans le Sahara et un accord sur le gaz et le pétrole. L'OAS échoue mais cela tend les relations entre les populations européennes et algériennes. L'exode des pieds noirs, qui avaient leurs racines en Algérie, mais partent en France.

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Bandoeng et Suez

C'est des pays asiatiques que vient l'initiative de la conférence de Bandoeng. Elle intervient dans une conjoncture particulière : la fin des guerres de Corée et d'Indochine et le règlement du contentieux sino-indien sur le Tibet par le traité d'avril 1954 qui donne de la Chine une image plus pacifique, tout en lui reconnaissant le contrôle sur le Tibet. Cette conférence, d'avril 1955 dans l'ancienne capitale de l'Indonésie, marque un tournant dans l'histoire de la décolonisation. Les initiateurs sont les chefs des gouvernements de Birmanie, de Ceylan, d'Inde, d'Indonésie et du Pakistan (groupe de Colombo) qui décident de convoquer en Indonésie une conférence de pays africains et asiatiques. Parmi les 24 gouvernements représentés, trois tendances s'affirment : une tendance pro-occidentale (Philippines, Japon, Sud Viêt-nam, Laos, Thaïlande, Turquie, Pakistan, Ethiopie, Liban, Libye, Liberia, Irak, Iran), une tendance neutraliste (Afghanistan, Birmanie, Egypte, Inde, Indonésie, Syrie), et une tendance communiste (Chine, Nord Viêt-nam), les positions des autres

Etats étaient plus incertaines. La condamnation du colonialisme, principal thème de la conférence. Le second thème de la conférence est la coexistence pacifique, que prêche Nehru en prenant comme base d'action le Panch Shila, ces 5 principes insérés par l'Inde et par la Chine dans le préambule de l'accord qu'elles ont conclu sur le Tibet (respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté, non-agression, non-ingérence dans les affaires intérieures, réciprocité des avantages dans les contrats, coexistence pacifique).

Aux 5 principes, le Premier ministre pakistanais, Mohammed Ali, oppose les « sept piliers de la paix ». La Chine populaire, en la personne du président du conseil chinois, Chou En-Lai, joue dans une grande mesure le médiateur entre l'Inde et le Pakistan, et elle apparait comme une référence et un modèle pour le Tiers-Monde en gestation. Confusément se fait un jour l'idée que les pays du Tiers-Monde doivent rechercher une autre voie. La rencontre de Nasser, Tito et Nehru à Brioni en 1956 permet de promouvoir le non-alignement. La traduction politique de cette idée consiste dans une politique de bascule entre les deux blocus, expérimentée en grandeur nature au Proche-Orient.

Au Proche-Orient, le fait nouveau est le développement du nationalisme arabe qui coïncide avec la percée soviétique dans le Tiers-Monde. Par une déclaration publiée en avril 1955, les dirigeants soviétiques proclament leur refus d'accepter plus longtemps le monopole occidental dans cette région que le pacte de Bagdad vient encore de renforcer. Or, après élimination du général Neguib (1954), le colonel Nasser se fait le champion du nationalisme arabe et du panarabisme. Il ne cache pas son intention d'anéantir Israël, avec lequel les Etats arabes se querellent en permanence depuis 1948. C'est dans cette perspective qu'il conclut avec la Tchécoslovaquie en 1955 un important contrat pour la fourniture d'armes tchèques et soviétiques. Le monopole britannique du commerce des armes au Proche-Orient est ainsi brisé. Nasser veut rendre son pays plus indépendant et obtient des Anglais l'évacuation totale de son pays, y compris du canal de Suez. Il veut sortir son pays du sous-développement et espère obtenir des Etats-Unis le financement du barrage d'Assouan, destiné à assurer l'irrigation en Haute-Egypte et à produire de l'énergie électrique. Mais après avoir hésité, le sécrétaire du Département d'Etat, Foster Dulles, refuse en 1956 tout aide financière à un pays décidément trop neutraliste.

La riposte de Nasser est immédiate, le 26 juillet, il annonce la nationalisation du Canal de Suez, propriété d'une compagnie où les intérêts français et britanniques sont majoritaires. Il s'agit d'un triple défit : défi à l'ancienne puissance colonisatrice britannique qui accepte mal la perte d'un des clés de son empire, défi à la France qui reproche à l'Egypte de soutenir la rébellion algérienne, défi à Israël auquel Nasser compte bien interdire le droit à ses navires d'emprunter le canal de Suez. Les trois puissances ont ainsi des intérêts convergents à mettre en échec le colonel Nasser. Pour les français, la nationalisation est l'occasion d'éliminer l'homme qui ) tels les dictateurs des années 30 – entend bâtir un empire arabe et de mettre une terme à la rébellion algérienne. Pour les anglais, il s'agit d'empêcher qu'un pays ne s'empare d'un point de passage vital pour leur nation. Pour les israéliens, il s'agit de déjouer la menace mortelle qui pèse sur leurs approvisionnements et leur existence même en tant qu'Etat. Les négociations trainent. Une conférence internationale réunie à Londres en août 1956, n'aboutit pas à faire fléchir Nasser, non plus que la conférence des usagers de Londres et le Conseil de Sécurité à New York en octobre. Entre les franco-britannique et les égyptiens, l'épreuve de force se prépare.

Moscou soutenant l'Egypte, Washington refusant d'envisager une solution de force en pleine période d'élection présidentielle. Une opération franco-britannique mise au point à Sèvres sous la direction de Guy Mollet (président du

Conseil français) et d'Anthony Eden (Premier ministre britannique) est finalement lancée en coordination avec une attaque préventive israélienne. Les troupes égyptiennes perdent alors le contrôle du Sinai et de la plus grande partie du canal de

Suez. Mais en novembre, l'Union soviétique menace la France et la Grande-Bretagne de ses fusées atomiques. Les Etats-Unis, qui considèrent l'intervention comme un mauvais coup porté à l'Alliance atlantique et aux Nations Unies, se désolidarisent de leurs Alliés et pèsent sur la livre sterling. Les pressions parviennent à faire céder Eden, puis Mollet. A l'Assemblée

Générale de l'ONU, la France et le Royaume-Uni sont condamnés. Les forces franco-britannique sont stoppées sur le lancées le 6 novembre à minuit.

L'ONU interpose entre Israël et l'Egypte des unités internationales de Casques bleus.

La crise de Suez ruine l'influence traditionnelle de la France et de la Grande-Bretagne dans la région. Leur intervention militaire apparait comme une volonté de sauvegarder leurs intérêts économiques et politiques, c'est-à-dire comme une évidente manifestation de colonialisme. Le colonel Nasser, qui a imposé la nationalisation du canal, sort victorieux de cette crise et devient le champion incontesté du nationalisme arabe et de la décolonisation. L'URSS se fait une image de défenseur des petites puissances contre l'impérialisme. Moscou apparait ainsi comme le principal allié du monde arabe et enregistre une percée au Proche-Orient.

Les Etats-Unis, grâce à une attitude nuancée, réussissent à préserver leur image dans la région. Ils ne sont pas disposés à abandonner à l'Union soviétique le contrôle politique du Proche-Orient. La doctrine Eisenhower (1957), qui comporte une aide économique et une assistance militaire des Etats-Unis à tout pays du Proche-Orient soucieux de prévenir l'agression ou la subversion, est destinée à combler le vide au Proche-Orient. L'URSS réplique par le plan Chepilov qui préconise la nonintégration des Etats proches-orientaux dans des blocs militaires.

Quant au canal de Suez, il est rendu inutilisable par les sabordages égyptiens, ce qui gène énormément l'approvisionnement pétrolier de l'Europe, et il est désormais contrôler par l'Egypte. La Syrie, dominée par le parti Baas, préconise l'unité du monde arabe, en commençant par une fusion avec l'Egypte qui se concrétise dans une République arabe unie (RAU) éphémère (58-61). A la suite du coup d'Etat des militaires irakiens qui abolissent la monarchie, même l'Irak rompt avec le pacte de Bagdad en 1958. Aux Nations Unies, tous les pays de la Ligue arabe proposent une résolution aux termes de laquelle le Moyen-Orient doit être tenu à l'écart des querelles entre les grandes puissances.

C'est à partir de la conférence de Bandoeng et de la crise de Suez que se développe la deuxième phase de la décolonisation qui se situe principalement en Afrique.

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La deuxième phase de décolonisation

A la faveur des mouvements d'anticipation, nait un ensemble des pays qui ont en commun d'être sous-développés. C'est le Tiers-Monde (expression créée par Sauvy en 1952). Il prend conscience de son existence lors de la conférence de Bandoeng en avril 1955. Il remporte une victoire diplomatique à Suez. En l'espace de 4 ans, il devient multiple et transforme l'Organisation des Nations Unies. L'Union soviétique exploite la volonté d'émancipation coloniale qui se répand dans le Tiers-Monde. Khrouchtchev n'obtient pas que des succès, il essuie des revers au Congo et dans d'autres pays africains. Mais c'est de son règne que datent l'implantation soviétique au Proche-Orient et l'installation d'un régime communiste à Cuba.

Au Proche-Orient, la fourniture d'armes tchécoslovaques à l'Egypte crée une périlleuse situation de course aux armements que la nationalisation du canal de Suez transforme en occasion de conflit. La reculade diplomatique franco-britannique ouvre les portes du Proche-Orient aux deux superpuissances qui ne vont plus cesser d'y mener une lutte d'influence, sans toutefois s'y affronter.

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Le Commonwealth

C'est l'ensemble des Etats et territoires qui sont issus de l'Empire britannique et ont gardé en eux des liens plus moraux que juridiques. Le terme apparait pour la première fois en 1921 dans le Traité de Londres. La décolonisation oblige à reconsidérer les définitions antérieures. Tous les territoires qui se trouvaient sous juridiction britannique n'ont pas rejoint le Commonwealth. En 1949, le Commonwealth est défini comme un ensemble multi-ethniques et multilinguistique, dont le souverain britannique est le chef. Exemples d'Etats membres : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde, Sri Lanka, Ghana, Malaisie, Chypre, Nigeria, Tanzanie, Botswana, Kenya,...

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La décolonisation en Asie

L'émancipation de l'Asie du Sud-Est est en partie une conséquence de la défaite japonaise. En 1945, seule la

Thaïlande était indépendante. En 1957, dix nouveaux Etats sont nés. Cette émancipation provient du sentiment nationaliste et antieuropéen des promesses faites pendant la guerre par les occupants japonais comme par les puissances européennes, et des encouragement américains. La décolonisation de l'Asie du Sud-Est se fait dans la violence et n'aboutit pas à une stabilité totale.

L'inde avait depuis longtemps un moubement nationaliste très organisé, le parti du Congrès créé en 1886. Pendant la guerre, alors que l'expansion japonaise menace l'Inde, le chef du parti du Congrès, Nehru, demande l'indépendance immédiate et souhaite la participation de l'armée indienne à la lutte contre le Japon. A la fin de la guerre, le nouveau

Premier ministre travailliste, Attlee, est très favorable à l'octroi de l'indépendance, mais la décolonisation est compliquée par le fait que l'Inde est une mosaïque de races et de religions d'où émergent un groupe hindou et un groupe musulman. Les musulmans ne veulent pas se trouver minorité religieuse et politique dans une Ide dominée par le parti du Congrès et ils réclament la création d'un Pakistan indépendant. Les incidents dégénèrent en une véritable guerre civile. Les

Anglaisdécident en février 1947 d'évacuer l'Inde.

Lord Mountbatten, vice-roi des Indes, est chargé de la mission d'acheminer le pays à l'indépendance (1947) en y favorisant la partition : d'un côté, l'Inde, Etat laïque, de l'autre, le Pakistan, Etat religieux musulman, formé du Pakistan occidental, le Pendjab et du Pakistan oriental, parti est du Bengale. Les deux Etats indépendants s'associent au Commonwealth.

L'inde réclame aussitôt la rétrocession des enclaves étrangères, portugaise (Goa) et françaises (Pondichéry,...). Le Portugal refuse. La France attend 1954 pour céder ses comptoirs à l'Inde. Les pakistanais réclament le contrôle du territoire frontalier du Cachemire attribué à l'Inde. Une guerre en 1947-1948 aboutit à une ligne de démarcation, théâtre de futurs conflits territoriaux. Quant au Tibet, à l'autonomie duquel tenait l'Inde, la Chine populaire en prend le contrôle total en 1950.

Occupée par les japonais pendant la guerre, la Birmanie obtient du Royaume-Uni son indépendance en 1948 et refuse d'entrer dans le Commonwealth. Le nouvel Etat est en proie à la guerre civile menée à la fois par les communistes et par la populations Karen qui réclament leur autonomie. Les Philippines deviennent indépendantes en 1946 et accordent des concessions économiques et des bases aériennes navales aux Etats-Unis pour une durée de 99 ans. Pour l'Indonésie, la Seconde Guerre mondiale joue un rôle décisif. Le parti nationaliste indonésien du Docteur Soekarno n'hésite pas à collaborer avec les Japonais qui lui accordent l'indépendance. La reprise en main par les Hollandais est difficile. Ils créent en 1947 une Fédération d'Indonésie, comprenant le territoire de Java, dirigé par des Indonésiens, les autres territoires étants dominés par les Hollandais. La rupture survient en 1948 après de nombreux incidents. La

Haye croit alors le moment venu de reprendre le contrôle du pays, mais après avoir engagé le combat, les Hollandais – sur la pression des Américains, des Anglais et des Nations Unies – doivent accepter l'indépendance totale de l'Indonésie. En 1949, La Haye abandonne toute souveraineté sur ce qui étaient les Indes néerlandaises.

En Indochine aussi, l'occupation a été décisive. En mars 1945, l'indépendance du Viêt-nam est proclamée et aboutit à la création d'un gouvernement de coalition dirigé par Hô Chi Minh qui proclame la République. Dès la fin de la guerre, le général De Gaulle décide de constituer une force expéditionnaire, confiée au général Leclerc, pour reprendre pied en Indochine, évacuée par les japonais et occupée au nord par les chinois, au sud par les anglais. Les difficiles négociations entre français et vietnamiens aboutissent le 6 mars 1946 à un accord permettant aux troupes française de réoccuper le Tonkin. En contre-partie, la France reconnait la république du Viêt-nam. Les Fédérations des Etats indochinois, comprenant la Viêt-nam, le Cambodge et le Laos, serait associé à l'Union français. Cependant, en 1946, Hô Chi Minh et le gouvernement français signent les accords de Fontainebleau. Sur place, en Indochine, la situation s'aggrave brusquement après des incidents à Haiphong et le bombardement de la ville de la marine française. En décembre 1946 une guerre commence, qui va durer près de 8 an ; la France constate qu'elle ne peut pas imposer le retour pur et simple à la situation d'avant-guerre, si bien que par les accords de la baie d'Along elle met en place en juin 1948 un Etat vietnamien, avec à sa tête

l'empereur Bao Dai, et auquel elle promet l'indépendance totale. A partir du déclenchement du conflit de Corée, la guerre d'Indochine devient un autre front de la guerre idéologique entre

l'Ouest et l'Est. En janvier 1950, Hô Chi Minh obtient la reconnaissance diplomatique de son gouvernement par Moscou et Pékin, qui lui apporte une importante aide militaire. De son coté, l'armée française, commandée par le général de Lattre de

Tassigny, et puissamment aidée sur le plan matériel et financier par les américains, redresse un temps la situation. Mais la position militaire franco-vietnamienne ne tarde pas à s'aggraver en raison du renforcement du Viêt-Minh et la décision du Haut Commandement français d'organiser dans le Tonkin occidental un centre de résistance que l'armée Viêt-Minh attaque en mars 1954.

Alors qu'une conférence se réunit à Genève pour discuter de la paix en Corée et d'un armistice en Indochine, survient la nouvelle de la chute de Diên Biên Phû (ville du Tonkin occidental), en mai (2 mois plus tard) qui accélère le processus de paix. Un armistice est signé le 20 juillet 1954 qui divise l'Indochine en deux partie : le Viêt-nam du Nord où dominent les communistes et le Viêt-nam du Sud où règnent les nationalistes menés pr Ngô Dinh Diêm et soutenus par les américains.

Les troupes françaises doivent évacuer l'Indochine dans un délai de quelques mois et des élections être organisées dans un délai de 2 ans, pour envisager une réunification du Viêt-nam. Après la Corée et l'Allemagne, un nouveau pays est divisé par une frontière idéologique, le « rideau de bambou ».

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