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La science chinoise

Attention : ce chapitre peut changer d’ann´ee en ann´ee.

La civilisation chinoise est extr`emement ancienne. Elle date du n´eolitique, le long du Fleuve Jaune. L’´ecriture y naˆıt vers -2000. Beaucoup de Chinois savent lire l’´ecriture sans savoir comment la prononcer

localement, c’est une grand puissance de cette ´ecriture.

Les diff´erentes dynasties chinoises correspondent `a des p´eriodes successives d’unification et de f´eodalit ´e. La civilisation est extraordinairement continue, la culture reste malgr´e les changements politiques (invasions mongoles...). Les Mongols d´etruisent Bagdad, mais en Chine s’inspirent plutˆot de la culture. La chine est le pays le plus avanc´e techniquement jusqu’au XVII-XVIIIe. Qu’est-ce la technique ? Agriculture, transport, m´etallurgie, art de la guerre. En Occident, on oppose sciences et techniques, mais cette distinctions n’existait pas en Chine. Comment se fait-il que les Chinois se font rattraper et d´epasser aussi brutalement ? C’est li´e `a la r´evolution scientifique occidentale. Pourquoi ne s’est-elle pas produite en Chine ?

La science n’a pas le mˆeme statut en Occident et en Chine.

L’agriculture : le d´eveloppement agricole va d´evelopper l’environnement urbain o`u se concentre la culture. Au I si`ecle avant JC : d´ecouverte du harnais `a collier. La haute technique agricole permet de nourrir la population.

La m´etallurgie : IVe si`ecle avant JC : la fonte, le soufflet (permet d’avoir un souffle important et continue d’air). Le soufflet permet aux chinois de d´evelopper de l’acier. Ces entreprises appartiennent `a l’Empereur.

Le transport : la brouette au I si`ecle avant JC. En Occident, elle n’apparaˆıt qu’`a l’´epoque des cath´edrales. L’´etrier arrive en occident bien plus tard. On verra aussi le gouvernail. D´ecouvertes critiques : la boussole, la poudre `a canon (permettra aux monarchies occidentale de conserver la f´eodalit´e) et l’imprimerie. Les aimants apparaissent sous forme de cuillers, utilis´e par les g´eomanciens. Ils sont utilis´es en navigation maritime chinoise d`es le VIIIe si`ecle. Pour l’imprimerie, on a besoin de papier (IIe si`ecle avant JC), qui sera perfectionn´e au II-IIIe si`ecle de notre `ere.

La soci´et´e chinoise est historiquement tr`es profonde. Au VI-Ve si`ecle avant JC, vient le personnage bizzare qu’est Confucius, mais d’autres aussi. On oppose deux ´ecoles : r´eselecteds / interventionniste, l’autre voulant ˆetre en continuit´e du monde (Tao¨ısme et Confucianisme).

Parmi les interventionnistes, on parle souvent de Mo Di (les mohistes) qui prˆone les milices d’autod ´efense pour pr´eserver la paix. Il accompagnera ceci de la propagande de la connaissance par l’action. On aura un autre courant : les l´egistes. Ils vont tenter de r´eguler la soci´et´e par des r`egles absolutistes. En face, on a les courants confucianiste qui ont prˆon´e par Confucius et son disciple Mencius. Leur but est de connaitre l’homme et la soci´et´e pour s’y adapter : culte des ancˆetres, id´ealisation du pass´e, respect de l’autorit´e, connaissance de l’homme. On met l’accent sur la sociologie, mais une sociologie qui se conforme avec le monde (“ce n’est pas en tirant sur elles qu’on va faire pousser les plantes”). On cherche le Tao, l’essence de l’homme. C’est une philosophie d’harmonies, tr`es conservatrice. L’empereur s’appuie sur une classe de fonctionnaire ´elev´es par m´erite, en contraste avec l’h´er´edit´e de la f´eodalit´e occidentale. Il y a un syt`eme de concours et d’examen. Il y a une classe bureaucratique / intellectuelle qui sera tout `a fait ralli´ee au confucianism. `A certainnes p´eriode, leur formation est mˆeme bas´ee sur la connnaissance des textes de Confucius. Les bureaucrates doivent ˆetre en harmonie pour aider la soci´et´e.

Le confucianisme n’est pas une religion. Les j´esuites et mˆeme Voltaire seront fascin´ees par la tradition chinoise. La religion tao¨ıste est plus proche du peuple. L’histoire de la Chine est parsem´ee de r´evoltes et ´emeutes de paysans. Le tao¨ısme apportera aussi des d´eveloppements en alchimie. Les l´egistes vont au IIIe si`ecle brˆuler tous les livres, donc les textes confuc´eens. Ils vont imposer un totalitarisme qui sera rejet´e par le peuple, qui reprendra la pens´ee de Confucius.

En Chine, on a 5 ´el´ements : eau, feu, m´etal, terre et bois. On a les 5 directions : Nord, Sud, Est, Ouest et Centre. Les 5 couleurs et les astres correspondants : c’est le tao de l’Univers. Diff´erence avec l’Occident Oppositions : le rˆole de la loi en Occident. Les lois scientifiques sont un concept central en Occident. Pourquoi utilise-t-on le terme loi ? ¸Ca remonte `a nos racines grecques et h´ebra¨ıques, o`u Dieu ´etait un l´egislateur, il impose des lois. La science cherche `a trouver les lois que Dieu `a l´egisl´e. Au Moyen-ˆAge, on poursuit et on ex´ecute des animaux. Si un coq est soup¸conn´ee d’avoir pondu un oeuf, il est contre la loi de Dieu, on lui fait un proc`es suivi d’une ex´ecution publique. En Chine, il n’y a pas de Dieu absolu. On ne recherche pas Dieu, mais l’Univers. Il n’y a pas de lois, mais des relations de sympathie entre ´el´ements.

En Occident, l’action se fait par contact (loi des chocs de Galil´ee, collisions de Descartes...). En Chine, ce n’est pas le cas. Rien n’a de corps ; autrement dit, on aurait plus de chances de trouver les ondes avant les particules. En Chine, il n’y a pas de classe marchande dynamique comme en Occident, moteurs de l’explosion du d´eveloppement scientifique.

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G´eom´etries non-euclidiennes

La g´eom´etrie euclidienne repose sur une s´erie d’axiomes et de postulats (´enonc´es pas ´evidents, une d´efinition est un postulat d’existence). Un grand postulat d’Euclide est le fait qu’il ne passe qu’une droite et une seule parall`ele en un point ext´erieur `a une droite. Un postulat equivalent joue sur l’equivalence d’angles. Les Arabes ne vont pas l’accepter comme un postulat, il vont tenter de le d´emontrer. Ils vont proc´eder par l’absurde : nier le postulat pour arriver `a des contradictions. Ils n’y arrivent pas. Au XVIIIe si`ecle, Saccheur et Lambert tentent `a leur tour, mais ne parviennent pas `a d´emontrer le postulat d’Euclide. On n’arrive pas `a d´emontrer non plus qu’il est faux. Se d´evelopper donc une g´eom´etrie ne reposant pas sur le postulat, la g´eom´etrie “anti-euclidienne” qui cherche `a d´emontrer Euclide.

Au XIXe si`ecle, 3 savants d´ecouvrent presque en mˆeme temps qu’il y a bien plus en jeu : Gauss

(1777-1855) montre qu’en niant Euclide, il trouve une s´erie de th´eor`emes et se rend compte que c’est une nouvelle g´eom´etrie tout aussi valable. Une cons´equence de sa g´eom´etrie : la somme des angles d’un triangle ne valent plus deux angles droits. Gauss ne publie pas ces r´esultats. Il trouve une g´eom´etrie coh´erente qui suffit `a elle-mˆeme, mais qui est bizarre car par exemple, par un point ext´erieur `a une droite ne passe aucune droite parall´ele.

sur une sph`ere, une droite devient un grand cercle, et si un point est l’intersection entre deux droites, ¸ca devient des “bipoints”. Dans cette sph`ere, le postulat d’Euclide est faux.

Labatcgevsky (1793-1856) fait une autre n´egation du postulat : il dit qu’il passe deux ou plusieurs droites parall´eles par un point ext´erieur. D`es lors, la somme des angles d’un triangle est inf´erieur `a deux angles droits.

Bolyai (1802-1860) d´efinit aussi sa propre n´egation.

Ces trois savants ont donc invent´e la g´eom´etrie non-euclidienne.

Le disciple de Gauss, Riemann (1826-1866) ´etablira une vraie th´eorie de la g´eom´etrie non-euclidienne.

Le statut de v´erit´e en math´ematiques change, puisqu’on peut nier des postulats, ce qui m`ene `a deux g´eom´etries vraies. Mais quelle g´eom´etrie correspond `a la r´ealit´e du monde physique ? On distingue d`es lors v´erit´e et r´ealit´e, il y a une v´eritable s´eparation entre math´ematiques (qui cherchent la coh´erence et `a ´eviter la contradiction) et la physique.

Les g´eom´etrise non-euclidiennes ne sont pas facilement re¸cues. Frey, ´eminent logicien, dit que si Euclide est vrai, alors n´ecessairement Riemann est faux.

Hilbert continue le travail de Gauss et des autres, et va se retrouver confront´e `a Brouwer. Hilbert tente d’axiomatiser la g´eom´etrie. Il dit qu’on peut ˆetre coh´erent et faux. Hilbert va d´emontrer une s´erie de choses sur des objets abstraits mais qui sont vraies. Brouwer exige plutˆot qu’il travaille sur du concret.

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L’infini

D´emocrite dit que le cˆone n’existe pas, parce que si on le coupe en tranches, c’est soit un cylindre, soit un cˆone si il n’a pas des tranches de mˆeme diam`ete. Les paradoxes de Z´enon sont une autre illustration de l’infiniment petit.

Qu’est-ce qu’une vitesse instantan´ee ? Un corps qui tombe passe-t-il par “tous les degr´es de vitesse”? Galil´ee affirme que c’est le cas, sans aucun fondement r´eel, c’est un postulat. Cavalieri va innover : il va introduire le concept d’indivisible au XVIIe si`ecle. Il d´emontre que la diagonale d’un parall´elogramme le coupe en deux triangles ´egaux en utilisant les indivisibles. Chaque triangle travers´e par un segment a le mˆeme dans l’autre, donc ils sont ´egaux. Il prend bien soin de ne pas dire que triangle =

Il y a deux approches m´etaphysiques aux objets math´ematiques : l’approche platonicienne, o`u l’homme d´ecouvre les math´ematiques qui n’attendent qu’`a ˆetre d´ecel´ees, et l’approche constructive, o`u la soci´et´e construit les objets math´ematiques pour s’attaquer `a des probl`emes.

Parlons du calcul infinit´esimal, alias l’analyse. Son histoire a ´et´e marqu´ee par la maˆıtrise de l’infiniment petit qui forme une r´eussite colossale. Pour rappel, Cavalieri parle d’indivisibles : il peut faire une bijection entre les segments d’un triangle sur l’autre. Le calcule de 0 ¤1 n’a pas de sens `a l’´epoque, car empiler des segments d’´epaisseurs nulle donne une surface nulle, or, les r´esultats plus tard montreront que 0 ¤1 est ind´etermin´e.

Un concept important ´emerge : la d´erivation, invent´ee par Newton et Leibniz. Newton invente le calcul diff´erentiel et int´egrale se basant sur ce qui existait d´ej`a lors de son Annus Mirabilis. Il va s’int´eresser `a la mesure de surfaces, et va d´ecouvrir des r`egles sur le calcul d’int´egrales d´efinies. Une question va beaucoup le tracasser : on somme des indivisiblse au sens de Cavalieri.

Leibniz est un esprit remarquable. En voyage `a Paris, il d´ecouvre des travaux de Pascal sur les d´eriv ´ees, et va lancers des recherches dans ce domaine. En 1685, Leibniz publie ses r´esultats, et ce sera une raisons opur la publication anticip´ee des principes de Newton. Leibniz introduit la notation int´egrale et

Bernouilli aidera `a la r´epandre. Newton utilisait des notations qui ne faisaient pas apparaitre les ´el´ements infinit´esimaux. Euler utilisera plus tard ces outils pour ´etudier les fonctions.

En Anglettre, Newton a une telle emprise, mˆeme apr`es sa mort, que les math´ematiciens anglais restent dans sa trace sans ´elargir leurs horions. Ceci se traduit par un blocage au niveau de la notion d’infinit´esimale d’indivisible. Newton eut du mal avec ceci. Pour contourner le probl`eme, il parle de fluxions et fluentes. Les fluentes sont des fonctions de variables ind´ependantes, et les fluxions sont les “vitesse instantan´ees” des variables par rapport au temps.

Cette difficult´e de Newton sera s´ev`erement critiqu´ee, notamment par le philosophe Berkeley, qui dit que les math´ematiciens ne savent mˆeme pas d´efinir la vitesse instantan´ee, et qu’ils ne peuvent alors discuter de th´eologie, “science tellement plus compliqu´ee”.

Newton introduit la m´ethode des derni`eres raisons (raisons = rapport) des quantit´es ´evanouissantes (qui tendent vers z´ero). Cette approche est proche de la moderne.

Augustin Cauchy (1789-1857) ´etudie notamment les fonctions `a variables complexes. Il va rigoureusement d´efinir la d´eriv´ee : c’est la limite d’un rapport. On ne fait plus intervernir d’infiniments petits, et la notion de limite est intuitive.

Weierstrass (1815-1897) tente de d´efinir l’analyse `a partir de l’arithm´etique, c’est l’arithm´etisation, o`u on travaille `a partir des nombres r´eels, o`u il n’y a pas d’infiniment petit. L’id´ee de Weierstrass est qu’on ne fait rien tendre vers z´ero, mais si on lui donne un nombre, il peut toujours en construire un plus petit.

Les nombres sont construits `a partir de la th´eorie des ensembles. Les nombres sont la base mˆeme de l’arithm´etique. La th´eorie des ensembles permet de construire de mani`ere abstraite les naturels. On axiomatise l’arithm´etique : `a partir des ensembles, on peut construire toutes les math´ematiques. Hilbert (1862-1943) veut red´efinir la g´eom´etrie de mani`ere axiomatique tout `a fait abstraite pour se d´ebarasser de l’intuition. L’axiomatisation veut rentre les maths les plus abstraites possible. L’axiomatisation causera des bagarres violentes entre nations (´epoque nationaliste), o`u les Anglais, Fran¸cais et Allemand s’attaqueront mutuellement. Les axiomatistes ne parlent que d’objet qu’ils savent construire.

Et pour l’infini grand ? Remontons `a la Gr`ece antique. Les aporise de Z´enon butaient sur l’infiniment divisible. Les Grecs voient l’infiniment grand comme contradictoire. Prenons une droite infinie, si on en retire un bout, elle devient soit fini, soit infinie. Un segment de 10cm et un de 20cm ont une infinit´e de points, pourtant ils n’ont pas la mˆeme longueur, c’est paradoxale. Les Grecs n’utilisent jamais l’infini dans leur d´emonstration. Un cercle n’est pas un polygˆone `a nombre infini de cˆot´es. Comment Aristote r´epond-t-il aux apories de Z´enon ? `A l’impossibilit´e du mouvement ? Il le fais de mani`ere subtile : il y a deux fa¸cons d’ˆetre : ˆetre en acte (actuellement, en r´ealit´e) et ˆetre en puissance (ce qui peut devenir, le potentiel). L’infini existe de mani`ere potentielle, car on y arrive jamais, mais n´eanmoins, il pourrait exister car on peut toujours augmenter une quantit´e. L’infini n’existe pas en acte, car un polygone `a nombre infini de cˆot´es n’est pas possible.

L’espace non plus n’est pas infini. Le cosmos a un centre du monde, et un univers infini n’a pas de centre. N´eanmoins, l’espace est infini dans le temps. Contradiction ? Non, dit Aristote, car le pass´e est pass´e et ne coexiste pas avec le pr´esent. On n’est pas un infini en acte, car seul le pr´esent existe. Pass´e et futur ne coexistent pas avec l’actuel.

Au Moyen-ˆAge, on a divers courants ; l’infinie sera valoris´e notamment chez les Arabes. Cette valorisation sera li´ee `a la toute-puissance de Dieu, et devient une caract´eristique de ce dernier. Quelles sont les propri´et´es de Dieu ? Peut-on d´enombrer ses qualit´es ? Dire que “Dieu est grand” le rend en de¸c`a de ce monde, alors qu’il le transcende ; c’est trop limitatif : Dieux n’est pas fini, il est infini, et l’infini devient un attribut positif (oppos´e au n´egatif du non fini grec).

L’infini est-il plus grand que ses parties ? si le monde ´etait infiniment ancien, on aurait un nombre infini de rotations du Soleil autour de la Terre, et la Lune tout autant. Pourtant, la lune tourne 12 fois plus autour de la Terre, d’o`u l’absurdit´e pour l’´epoque. Ceci est pris comme une preuve de la finitude du monde comme le dit la Bible. C’est donc une solution th´eologique. “Comparer Soleil et Lune n’est pas correcte, c’est comme comparer pommes et poires”. C’est une des discussions men´ees `a l’´epoque de Galil´ee. Autre probl`eme : il y aurait une infinit´e d’ˆames au Paradis, o`u mettre tout le monde au Jugement Dernier ? On r´eplique que le monde spirituel n’est pas d´enombrable, n’est pas mat´eriel. Si Dieu est infiniment bon, il a fait une infinit´e de monde avec une infinit´e d’humanit´es pour que tout le monde soit heureux.

Galil´ee constate quelque chose au sujet des nombres d’entiers : `a chaque nombre correspond un pair (son double), et `a chaque paire correspond un nombre (sa moiti´e). Il dit que “notre fa¸con de penser n’est peut-ˆetre pas applicable `a l’infini”. Ceci contien la germe de ce qui va se passer au XIXe si`ecle avec Cantor notamment.

Quand on se donne un syt`eme d’axiomes, est-ce que ces axiomes de d´epart sont-ils coh´erents, ou peuvent-ils mener `a des contradictions. Le math´ematicien allemand G¨odel d´emontre qu’on ne peut d´emontrer au sein d’un syst`eme d’axiomes, que ce dernier est coh´erent. On ne peut montrer la coh´erence de la base des math´ematique : l’arithm´etique. C’est une d´ecouverte fracassant du XXe si`ecle. L’axiome du choix est ind´ecidable : on doit choisir soit oui, soit non. Le XXe si`ecle donne donc un coup aux math´ematiques, qui ne sont plus la base rigoureusement solide qu’on pensait, `a cause de tous ces probl`emes ind´ecidables.

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Les nombres

Qu’est-ce qu’un un nombre ? La notion vient du d´enombrement, et les nombres sont au d´ebut des entiers strictement positifs, c’est une d´emarche naturelle. Tr`es vite, on ´elargit ce concept de nombre pour inclure les fractions enti`eres (1 au num´erateur). On vient ensuite aux rationnels. Les “anciens” s’arrˆetent l`a (Egyptiens, Sum´eriens...).

En Gr`ece, Pythagore r´epond aux physiologuqes ioniens (Qu’est-ce que le monde autour de nous ?) : tout est nombre, tout chose a son nombre. Ces nombres sont importants, car ils sont li´es au divin de par leurs propri´et´es miraculeuses, mise en ´evidence par les phythagoriciens.

Les Arabes vont amener les chiffres, le 0 et l’alg`ebre. Les chiffres arabes sont en fait indiens. Il y avait 10 chiffres : les 9 attendues et un chiffre “vide” permettant d’exprimer des nombres grands en num´erotation de position. C’est diff´erent d’admettre z´ero comme un nombre, et ce n’est pas fait par les math´ematiciens arabe. Cette r´evolution vient plus tard. Le 0 n’est ici pas un objet math´ematique. L’alg`ebre d’Al-Khwarizmi, de la maisson de la Sagesse de Bagdad au IXe si`ecle, est nouvelle branche des math´ematiques. Il travaille sur les ´equations du 2em degr´e, et donne des m´ethodes de r´esolution de telles ´equations, appell´es algorithmes. Il va d’abord classes les ´equations du 2em degr´e. Remarque : ax2 + bx + c = 0 n’est pas du tout ce qu’Al-Khwarizmi voyait quand il pensait a des ´equations du 2em degr´e. Pour lui, un telle ´equation est par exemple : “le carr´e et sept fois sa racine font 8”. La notation moderne est bourr´ee d’abstraction, fruits d’une tr`es longue ´evolution. De plus, les coefficients sont r´eels. Al-Khwarizmi utilise des coefficients entiers positifs, et ne prend que les racines rationnelles positives.

Notons que les Sum´eriens savent r´esoudre des ´equations du 2em degr´e sans savoir qu’ils en font, tandis qu’Al-Khwarizmi, lui, le sait, et propose des algorithmes de r´esolution pour chaque classe d’`equation. Le simple fait de classer n´ecessite la compr´ehension du concept d’´equations. Si il a l’´equation 2x2 + 100 − 20x = 58, Al-Khwarizmi emplie sa m´ethodologie nouvelle, l’alg`ebre, pour la remener `a une de ses six classes.

Il d´emontre la validit´e de ses algorithmes en forme de textes. Il en fait une d´emonstration g´eom´etrique. Il n’accepte que les racines positives. Il rejette les racines n´egatives, car un cˆot´e de carr´e de longueur n´egative n’a pas de sens, pas plus que le z´ero, le n´eant, qui n’existe pas de toutes fa¸cons. N´eanmoins, les Arabes parviennent `a fournir une folle quantit´e de r´esultats malgr´e ces limitations. Omar Khayyam s’attaque aux ´equations du 3em degr´e : x3 +ax2 +bx+c = 0. Il substitue x2 = 2py, et voit l’´equation comme l’intersection entre cette parabole et une hyperbole 2pxy + 2apy + b2x + c3. Saut ensuite vers la Renaissance italienne, o`u on a progress´e dans les notations. L’alg`ebre s’est d´evelopp´e en dehors des universit´es italiennes. Dans les ann´ees 1300-1400, il y a une explosion de banques. qui dit banques, dit calcul. Les comptables vont inventer la comptabilit´e `a entr´ees doubles et s’inventent des notations : +, =. De plus, on travaille avec les nombres n´egatifs (perte = moins un b´en´efice). Le milieu bancaire est s´epar´e du milieu intellectuel, on voit surgir cette math´ematique pratique.

A cette ´epoque sont lanc´es des d´efis math´ematiques. Tartaglia d´ecouvre une mani`ere de r´esoudre la racine de l’´equation du 3em degr´e, la confie `a Cardano. L`a o`u ¸ca devient int´eresasnt, est que son algorithme donne des r´esultast parfois incroyables, o`u on se trouve avec des racines de n´egatifs. Bombelli a une pens´ee sauvage : il va traiter p −1 comme un vrai nombre, ce qui est contre toute rigueur, c’est scandaleux. N´eanmoins, son syt`eme marche ! D`es lors, on utilise et on admet p −1, du moins lors des calculs interm´ediaire. La pratique oblige `a reconnaˆıtre de nouveau types de nombres. Le nombre dit imaginaire p −1 n’a donc pas ´et´e invent´e par les math´ematiciens, il a ´et´e reconnu pour sa pr´esence dans la pratique.

Les nombres n´egatifs viennent donc avec les banques, `a la mˆeme p´eriode que

−1 qui conforte le concept de nombre n´egatif. D`es lors, le z´ero entre en jeu comme la charni`ere entre positifs et n´egatifs.

Un des plus grands effort du XVIIIe si`ecle est le classement des fonctions par Euler. Au XVIIIe naˆıt l’analyse. Les choses se passent de mani`ere tr`es empirique. On travaille sur l’intuition : il y a une continuit´e dans les solutions d’´equations ;

Le XIXe si`ecle met de la rigueur. On se pose la question de la d´efinition des nombres entiers, des rationnels, des r´eels. Qu’est-ce que

Au XVII-XVIII, l’intuition r`egne en math, on accepte les choses sans les doner. Le XIXe est marqu´e par un gigantesque effort d’axiomatisation des maths, notamment de Dedekind et Cantor. Ils vont adopter la notion de coupure, grace `a laquelle ils vont d´efinir les r´eels `a partir des rationnels. On tente donc de d´efinir ce qui est admis dans la pratique parfois depuis des si`ecles.

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Histoire des math´ematiques

Les maths ne sont pas une science naturelle dans notre compr´ehension actuelle. On a des crit`eres de r´ealit´e et de v´erit´e distincs. Dans le monde des maths, il n’y a pas de crit`ere de r´ealit´e : on travaille sur des objets construits par l’homme. La v´erit´e des maths vient de la logique sous-jacente.

Y a-t-il des paradigmes en math´ematiques ? Il n’y a pratiquement pas d’instrumentation et l’influence de l’ext´erieur est tr`es faible (la logique interne est beaucoup plus importante). On ne trouve pas de paradigmes et de r´evolutions, mais il a des ruptures qui chamboulent tout (ex : la g´eom´etrie non-euclidienne).

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G´en´etique, biochimie et biologie mol´eculaire

La premi`ere question qui va diviser les savants : la g´en´erations spontan´ee. On croit `a cette derni`ere tr`es longtemps. Les anguilles apparaˆıssent spontan´ement, les souris... Plusieurs exp´eriences contrediront cette th´eorie : quand on chauffe un syst`eme, on tu les organismes, qui ne reviennent plus. Ceci aurait dˆu tuer cette th´eorie, mais non, “en chauffant, on a d´etruit le principe vital”. Finalement, en 1861, Pasteur d´emontre la pr´eexistence des microbes grˆace `a une exp´erimentation soign´ee. Il avait un concurrent, Pouchet, qui `a l’aide d’exp´erience soigneuses, arrivait `a la conclusion inverse. Grˆace `a Pasteur, il y eut d’´enormes cons´equences en sant´e : les m´edecins se d´esinfectent les mains, les outils... La deuxi`eme question est sur la reproduction. Il y a plusieurs positions. Les spermatozo¨ıdes sont essentiels (exp´erience des crapauds avec cal¸cons). En 1819, on d´ecouvre l’ovule. La question est de dire quel est le rˆole de chaque : l’ovule est actif, le spermatozo¨ıde vient juste le secouer (ovisme), ou bien l’ovule est passif, il est un r´eceptacle pour le spermatozo¨ıde (spermisme).

La troisi`eme question est comment se forme la physionomie de l’embryon ? Deux solutions. La pr´eformation : l’embryon est d´ej`a “moul´e” et n’a qu’`a grandir. Le vivant pr´eexiste dans le spermatozo¨ıde, le vivant ressemble au vivant. La pr´eformation est une th´eorie m´ecaniste. L’´epigen`ese : les formes se d´eveloppent, elles ne sont pas pr´efabriqu´ees. Il y a un principe vital qui g´en`ere, qui divise les formes. Au XIXe si`ecle, les choses vont vraiment se mettre ensemble. Une nouvelle science apparait : la cytologie. Le microscope est am´elior´e, et la th´eorie cellulaire ´emerge en 1840. L’unit´e de base du vivant est la cellule, qui a un noyau. Grace au microscope, on d´ecouvre la division cellulaire, ou mitose. Le microscope permet aussi d’observer la f´econdation de l’ovule par le spermatozo¨ıde, on sait maintenant que l’ovule est le spermatozo¨ıde sont n´ecessaires.

Le grand pas sera franchi par un Belge, Van Beneden, qui utilise le microscope avec des colorants. Il d´ecouvre le chromosome. Au moment de la mitose, le mat´eriel nucl´eaire se fragmente en un certain nombre de chromosomes propres `a l’esp`ece. De plus, il d´ecouvre la m´eiose, et il voit que l’ovule et le spermatozo¨ıde sont haploides (ils n’ont que la moiti´e des chromosomes).

Weismann cr´ee le n´eodarwinism vers 1890 : les caract`eres transmis par l’h´er´edit´e (le g´enotype) est fondamentalement diff´erent des caract`eres de l’individu (le ph´enotype). Il n’y a pas d’h´er´edit´e des caract`eres acquis, elle est impossible, car il n’existe pas de m´ecanisme qui permet au ph´enotype de mofier le g´enotype, selon Weismann.

Entretemps, il restait la question de l’h´er´edit´e, dont Mendel va s’occuper, en 1865. Il va faire des exp´eriences de croisement sur le pois. Il travaille sur des lign´ees pures, et s´electionne g´en´eration apr`es g´en´eration des lign´ees pures. Il effectue ensuite des croisements de mani`ere extrˆememnt m´eticuleuse, en empˆechant l’autof´econdation. Il va minutieusement ´etablir des lois math´ematiques `a partir de deux caract`eres qui, par chance, sont sur des chromosomes diff´erents. Les lois de Mendel ne font aucun impact imm´ediat : il n’expliquer pas le m´ecanisme, ses lois restent une curiosit´e de la Nature. Vers 1900, De Vries et d’autre red´ecouvrent les lois de Mendel, qui prennent leur importance. En effet, maintenant on connaˆıt les chromosomes qui sont le support de l’h´er´edit´e. On a donc le m´ecanisme que Mendel ne pouvait d´ecouvrir. On retrouve les lois de Mendel `a partir d’´etudes statistiques sur les chromosomes. De Vries introduit la notion de g`ene, ainsi que celle de mutation. Cette derni`ere peut ˆetre tr`es massive et violente, et toucher `a un grand nombre de caract`ere. Ceci contraste avec le gradualisme de Darwin, chez De Vries, il y a des “sauts”. En 1927, on cause une mutation artificielle par rayons X.

Autre pi´ece essentielle : les travaux de Morgan sur les drosophiles. Il montre que les modifications de caract`eres sont li´es aux chromosomes. Il corr`ele les caract`eres, il voit qu’il y a des mutations qui viennent toujours ensemble : hypoth`ese de linkage, et propose aussi l’hypoth`ese du crossing-over. Il va ´egalement ´etablir une carte des chromosomes pour d´ecrire l’ensemble.

L’ensemble de ces connaissances va ˆetre r´eunis avec une nouvelle science du XXe si`ecle : la biochimie. La biologie mol´eculaire naˆıt aussi. Apr`es la premi`ere guerre mondiale, on d´ecouvre que le chromosome est compos´e d’ADN, qui est en double-h´elice. Avec ces d´ecouvertes, on a r´esolu la question de pr´eformation / ´epig´en`ese. En effet, qu’est-ce qui permet fondamentalement l’h´er´edit´e ? L’id´ee de code. On comprend que l’ADN est une sorte de code, sous forme de s´equence de bases ATGC. Ce paradigme apparaˆıt dans les ann´ees 1950.

En sciences naturelles, on n’observe pas seulement, on tente de comprendre (les lois de Mendel n’ont pas d’impact sans connaissance du support du mat´eriel g´en´etique). La th´eorie de l’emboitement (m´ecaniste) ne tien pas la route, l’´epig´en`ese fut plus populaires. N´eanmoins, la notion de souffle vital heurte nos sensibilit´es scientifiques modernes.

Au XXe si`ecle, on comprend les m´ecanismes d’´evolution et d’h´er´edit´e, on peut enfin lancer un programme de recherche de biologie mol´eculaire. On a les ingr´edients pour un nouveau paradigme, au sens de Kuhn. En effet, la biologie mol´eculaire est globalisante, car elle permet de comprendre l’ensemble du monde vivant sans recourir `a d’autre th´eories. La biologie mol´eculaire est appliqu ´ee en m´edecine, en tra¸cage mol´eculaire... Outre ces aspects pratique, la biologie mol´eculaire r´ecesit les populations : les esp`eces peuvent ˆetre regroup´ees de mani`ere naturelle. On a un code, un programme de recherche, un paradigme, et un consensus scientifique (regroupement europ´een des biologistes mol´eculaires dans les ann´ees 60). Autour de la biologie mol´eculaire, il y a maintenant des r´eseaux ´enormes, un tissu social : revues, laboratoires, bourses de recherche...

Le nouveau paradigme de biologie a un impact fort les autres domaines et dans la pens´ee. Ce paradigme n’est pas apparu sur base d’anomalies, comme les pr´ec´edentes. La biologie mol´eculaire est plutˆot n´ee de la convergence de plusieurs disciplines, avec des apports externes sous la forme d’instrumentation.

Ce nouveau paradigme est-il celui de la biologie ? La biologie mol´eculaire ne prend pas compte de la biologie des population par exemple. On commence `a se trouver loin des concepts de d´epart (un caract`ere = un g`ene) : redondances, g`enes inactifs... On se retrouve dans une situation comme `a l’´epoque de Copernic avec le sys`eme d’´epicycles. On sera probablement men´es, d’ici 20-30 ans, `a r´eevaluer la situation, `a modifer le mod`ele.

Le r´eductionnisme : concept `a mauvaise r´eputation, signifie p´ejorativement “atrocement simplificatif”. On qualifie la biologie mol´eculaire de r´eductionniste : le vivant est compos´e de petits blocs (ie. le cellules). Les ph´enom`enes biologiques sont des ph´enom`enes physico-chimiques, c’est un cadre mat´erialiste. Toutefois, l’approche des mol´ecules est tr`es riche en informations. La question de r´eductionnisme vient du fait que les mod`eles physico-chimiques ne suffisent pas pour expliquer la biologie, comme les populations. On ne peut se r´eduire aux ph´enom`enes physico-chimiques. L’influence de la th´eologie est grande sur ce point.

L’´epist´emologie : la biologie am`ene des concepts absents de la physique et la chimie. Qu’est-ce qui les diff´erencie ? “On ne travaille pas sur les mˆemes objets, mais on utilise les mˆemes instruments, m´ethodes...”; “On travaille sur des objets beaucoup plus complexes”. La diff´erence vivant / inerte est-elle fondamentale ? Il y a plus fort : le temps, l’al´eatoire, la bifurcation.

En physique, le temps est passif. En biologie, le temps sculpte les faits, il est actif : on trouve des formes diff´erentes, n´ees de multiples bifurcations al´eatoires. La multiplication des formes est un concept nouveau qui n’existe pas en physique. Autre grande diff´erence : les math´ematiques, qui sont intrins`eque `a la physique, alors qu’elle est absente en biologie, elle ne sert qu’`a titre descriptif. En physique, elle est au coeur mˆeme de la science.

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