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L’Occident m´edi´eval

Que se passe-t-il en Occident ? L’empire romain est bris´e en deux : Occident et Orient. Au IIIe si`ecle, des villes seront razzi´es par des brigands germaniques. On mettra des Germains `a la tˆete des l´egions romaines : Clovis par exemple. Ces g´en´eraux auront envie de renverser l’empereur, et il sera remplac´e par un g´en´eral Visigoth. Les temps instables, le commerce d´ep´erit `a cause de l’ins´ecurit´e. Les familles puissantes vont quitter les villes pour partir `a la campagne dans leurs villas, pendant que les villes diminuent, les familles vivent en autarcie.

Le mode de vie de l’Antiquit´e tardive va s’appauvrir : guerres, maladies... Au IXe si`ecle, des envahisseurs causeront d’´enormes d´egˆats : les Vikings, qui assi`egeront Paris entre autres, et le Roi est trop loin. Ceci m´enera ´eventuellement `a la f´eodalisation. La science est presque inexistante.

Il y aura une relancement avec un nouveau mode de production d’agriculture. On passe de l’assolement biennal au triennal. On d´ecouvre les avantages de l’avoine, les chariots, les moulins. Ces d´ecouvertes pouront ˆetre exploit´ees par l’industrie et principalement booster l’agriculture. Le red´emarrage agricole permet le red´emarrage urbain. Au XI-XII si`ecle, on voit apparaˆıtre le chantier urbain : ils lancent le commerce, la culture. C’est `a cette ´epoque qu’on voit apparaˆıtre les cath´edrales. Le peuple urbain a `a manger, on s’int´eresse au salut. On mettra des ´ecoles pr`es des cath´edrales, la plus ´eminente ´etant l’´ecole de Chartres. On y formera les cur´es, les ´evˆeques, les clercs... Remarquons que les paysans sont des paiens et vont d’office en enfer. On les ´evang´elisera plus tard.

“L’exile de l’Homme est l’ignorance, son foyer est la Science” : on a une orientation optimiste, on red´ecouvre la culture, on a soif de savoir. Avant l’an 1000, l’astrolabe et les chiffres arabes sont ramen´es en Europe. Un flux impressionnant d’occidentaux vont partir dans l’empire arabe pour absorber leur science et la science antique. Au XIIe si`ecle essentiellement, l’Occident se livre `a son tour `a un travail de traduction en latin, passant parfois par le castillan (Espagne).

Les textes traduits seront une r´ev´elation pour l’Occident. Au XIIe, Ab´elard enseigne au quartier Latin de Paris, et cr´ee la scholastique : “la science du oui et du non”. La science est toujours ´etudi´ee `a titre religieux. La scholastique n´ecessite le concept d’esprit critique : d´eveloppement d’une technique pour r´etablir le sens vrai du texte traduis. La scholastique est vue en trois parties : syntaxe, logique et rh´etorique (trivium) (diff´erent du quadrivium g´eom´etrie, arithm´etique, astronomie, acoustique). Cette pens´ee se concr´etisera dans l’Universit´e m´edi´evale dont les deux premiers repr´esentants seront Paris et Oxford. (XIIem : Paris : arts et th´eologie ; Oxford : arts. XIIIem : Montpellier : m´edecine ; Bologne : droit.)

Rappellons qu’il y a, `a cette ´epoque, une effluescence de la ville, et donc de la culture. Il y a un grand enthousiasme de la part des intellectuels de r´ed´ecouvir les g´eants d’antan, et l’Universit´e m´edi´evale sera le coeur des ces activit´es.

Il y a des r´eactions face `a cette fascination de la philosophie, de peur d’un ´eventuel conflit avec la foi. Rejet pur et simple de la science pour certain (“Autant de docteurs, autant d’erreurs”; “marchands de mots”), et on essayera aussi de discr´editer les enseignants pay´es pour enseigner.

Thomas d’Aquin ´ecrit en 1265 un ouvrage o`u il tente d’unir la foi chr´etienne et la pens´ee d’Aristote, ce qui n’est pas fait sans mal. D’Aquin va rallier l’´eglise `a cette rationalisation de la foi : la th´eologie rationaliste.

Apr`es la mort de Thomas en 1277, l’´evˆeque de Paris va condamner 220 th`eses attribu´ees `a des dissident de l’universit´e, auxquels on reproche d’avoir la double vision des choses. La situation va ˆetre d´esamorc´ee par la Papaut´e, qui va cr´eer sa propre ´ecole.

La science ne peut restreindre la toute puissance de Dieu, c’est une grande question th´eologique. On va limit´eer l’engouement pour la science antiques en appliquant le thomisme. `A

Oxford, on d´ecrit les ph´enom`enes optiques par les math´ematiques. C’est l`a qu’on comprendra et d´ecrira les arcs-en-ciel. L’approche math´ematique ´evite les questions difficiles sur la nature du monde.

Vers les ann´ees 1300-1400, l’Universit´e s’encroute, la connaissance stagne. Il y a des probl`emes difficiles `a la fin du XIVe si`ecle, notamment la peste noire qui va tuer un tier de la population europ´eenne. Il y a aussi guerre, famine...

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L’Islam

Un ouragan survient dans l’histoire de l’humanit´e : la r´ev´elation de Mahomet (en 620) et sa mort (en 630). La proph´etie porte sur une religion monoth´eiste (le christianisme a du mal `a expliquer son statut monoth´eiste vis-`a-vis la trinit´e), mais aussi sur des questions politiques et sociales (les dix commandements).

L’Islam naˆıt dans la p´eninsule arabique, endroit strat´egique du commerce avec l’oc´ean Indien et le monde occidental. Mahomet est d’ailleurs issu d’une famille de commer¸cants. Apr`es sa mort, ses successeurs r´epandent sa parole `a une vitesse fulgurante : la prise d’Alexandrie en 640, et la 1ere attaque contre Constantinople en 670. Tout le nord african est pris avant la fin du VIIe si`ecle. L’Espagne sera prise plus tard. Les juifs et chr´etiens peuvent pratiquer leur religion `a condition de payer un impˆot assez cons´equent, qui m`ene `a une acc´el´eration des conversions.

La communaut´e musulmanes sera divis´e en deux : les Sunnites et les Chiites (fid`ele `a Ali, beau fils de Mahomet). La dynastie des Ommeyyades va d´eplacer le centre de gravit´e de l’Islam de la Mecque `a Damas, au coeur du territoire conquis. Un coup d’´etat mettra la dynastie des Abbassides en 750 au pouvoir, qui mettra la capitale `a Bagdad (Babylone).

La civilisation est extrˆement brillante. Les Abbassides vont, en une dizaine d’ann´ees, compl´etement absorber la pens´ee grecque, la culture scientifique. `A Bagdad sera d’abord cr´e´ee une ´ecole de traducteur, la Maison de la Sagesse, sous l’´egie du calife al-Mamoun.

Il y a un mouvement qui base sa philosophie sur la science. Qu’est-ce qu’il y a de malin avec cette traduction ? Il faut noter qu’il n’y a pas de dictionnaire, pas les concepts en Arabes... Les traducteurs doivent comprendre la philosophie avant de la traduire, si le mot n’existe pas, on effectue une translit´eration. On remplacera des termes par de l’Arabe qui a un sens. Bref, la traduction est un travail colossal. Qui font les traductions ? La plupart sont des chr´etiens syriaques qui connaissent l’Arabe, le Grec, et la philosophie (car ils appartiennent `a des sectes dissidentes cultivant la philosophie grecque). Bagdad est donc tol´erante.

Deuxi`eme chose : les botanistes grecs documentaient les plantes, et les Arabes n’avaient pas acc`es `a celles-ci. Ils vont lancer des exp´editions.

Notons que les Grecs savaient que la Terre est sph´erique, et a une circonf´erence de 6000 stade. Les Arabes vont proc´eder `a de l’exp´erimentation pour d´eterminer ce qu’est un stade. Que va cr´eer la civilisation Arabe ?

L’Astronomie : progr`es ´enormes dans les instruments et la mesures, catalys´es par la religion. Les 5 devoirs du croyant : l’attestation de foi, la pri`ere, la Zakat, le jeˆune du Ramadan et le p`elerinage `a la Mecque. Le p´elerinage eut pour effet que l’empire arabe ´etait en constant brassage de population, qui permettait une transmission du savoir. D´eterminer le mois du Ramadan ´etait d’importance capitale, notamment si la lune etait masqu´ee par des nuages.

La m´edecine arabo-musulmane restera la m´edecine de l’Antiquit´ee (les quatre humeurs...) sur le plan th´eorique. Sur le plan pratique on verra des avanc´ees en ophtalmologie, ´epid´emologie, etc. et on verra naˆıtre des hˆopitaux tr`es ´evolu´es financ´es par l’aumˆone.

Les math´ematiques : la civilisation arabo-musulman importe les chiffres indiens et le z´ero. Ils inventent l’alg`ebre et la trigonom´etrie (! astronomie). Il faut savoir que les Grecs travaillaient avec des cordes. Les Arabes travailleront plutˆot avec des demi-cercles (! sinus). Il y aura aussi des avanc´ees en g´eom´etrie.

L’(al)chimie : distillation (alambic, alcool).

La physique : on reste sur la physique d’Aristote, malgr´e quelque tentatives. Bagdad sera d´etruite par les Mongols, qui seront arrˆet´es en Egypte. Apr`es cette destruction, l’empire musulman sera tr`es affaibli, au bonheur des chr´etiens. Les Mongols construisent un grand observatoire `a Samarkand.

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La Gr`ece antique

O`u commence notre ´epop´ee ? Nous allons commencer dans les environs de la Gr`ece antique, v´eritable berceau de la science. Nous allons aussi parler des 4 grands empires fluviaux : l’Egypte, la Chine, la M´esopotamie et les civilisations de l’Indus.

C’est probablement les Sum´eriens en M´esopotamie qui ont invent´e l’´ecriture, alors cun´e¨ıforme sur des plaques d’argile. La langue sum´erienne s’est perdue, mais l’´ecriture resta et fut reprise notamment par les Babyloniens. Une grande partie de ce qu’on sait des Sum´eriens est du domaine de l’astrologie et de la m´edecine (“tu t’es cass´e le bras, alors implore tel dieu...”). Quelque part, leur volont´e de pouvoir pr´edire et un signe de science.

Ils avaient des pr´esages bizarre, du genre “si une femme a un fils, alors... si elle en a deux, alors...”, sur forme de listes. On retrouve ces listes dans un domaine plus scientifique : des r´esultats de math´ematiques, de “recettes” dont des racines carr´ees, de choses qui ne sont parfois clairement sans aucun rapport aux besoins de la vie quotidienne. Les scribes ont donc l’aire de s’ˆetre amus´es `a faire des calculs suppl´ementaires pour l’amusement. Ces tablettes se retrouvaient chez les Babyloniens. Les Babyloniens ont ´egalement accumul´e des savoirs sur l’astronomie : elle leur permettait de faire des pr´edictions de type astrologique. C’est une attitude selected envers la Nature.

Le point phare de la science occidentale est la Gr`ece antique. Notons que cette Gr`ece ne correspond pas `a la Gr`ece moderne, mais contient l’Asie mineure et s’´etend jusqu’au sud de l’Italie. Cette Gr`ece est structur´ee en cit´es ind´ependantes qui se donnent un pouvoir politique `a caract`eres vari´es (royaut´es, oligarchies,

d´emocraties...). Contrairement aux Perses, qui ob´eissent `a leur Empereur, les Grecs avaient une dimension argumentative importante, puisque les citoyens discutaient ensemble de mati`eres politiques. L’aspect abstrait de l’alphabet grec et l’invention de la monnaie (au VIIem-VIem si`ecle av. JC) marque un passage par l’abstraction.

Sur ce canevas apparaissent des penseurs en Asie mineure avec une approche rationnelle de la Nature (o`u les dieux ne se mˆelent pas de celle-ci, les orages ne sont par exemple pas produits par ceuxci). Parmi ceux-ci, on trouve notamment Thal`es de Milet (725-650 av. JC, `a peu pr`es en mˆeme temps que Confucius et Zarathushtra). Thal`es voulait d´ecrire la nature selon un principe unique : le principe de l’eau. La Nature enti`ere reposerait sur ce dernier. H´eraclite parlera du principe du feu. Cette premi`ere cat´egorie de penseurs sont appel´ees physiologues ioniens. Ils se demandaient ce qu’est l’ˆetre, le mouvement et le savoir. Ils vont d´evelopper une ontologie (ˆetre) et une ´epist´emologie (savoir).

Pythagore, devant la simplicit´e de l’approche des physiologues ioniens voit le monde en termes de math´ematiques. Il d´eveloppera par exemple un lien entre ce qui est beau (sacr´e) et les math´ematiques. Il cr´eera une v´eritable mystique des nombres qui donnera naissance `a une ´ecole / secte qui commencera `a diff´erencier nombres pairs et impairs, nombres carr´es et triangulaires. Pythagore aura un probl`eme : sa secte maniait les nombres rationnels, mais butera sur un nombre irrationnel tel que Les nombres irrationnels causeront l’´ecroulement des math´ematiques grecques.

Pythagore fera ´egalement une d´emonstration rigoureuse du th´eor`eme de Pythagore. C’est `a partir de ce moment la que la science sera forc´ee `a adopter la m´ethode de la d´emonstration.

La M´esopotamie, pour rappel, voit la naissance de l’agriculture et l’´elevage. La diff´erence entre les math´ematiques m´esopotamiennes et grecques est que ces derni`eres avaient introduit la rigueur par le biais de d´emonstrations. C’est en Gr`ece que la pens´ee rationnelle apparait. Vers 500 av. JC, en Sicile, nait une nouvelle ´ecole de pens´ee avec Pythagore, qui ´etudiera notamment les sons harmonieux (il entend des marteaux au son agr´eables dans une ´ecurie). Pythagore apporte la rigueur math´ematique sous la forme de la d´emonstration. Mais les Dieux se vengent en montrant qu’il existe des nombres irrationnels, c’est ce qu’on peut appeler la crise des irrationnels.

Une autre ´ecole posera la question de l’ˆetre et du n´eant : l’´ecole de Parm´enide, dont il ne reste plus d’´ecrits originaux. Il ne reste que des citations faites pas des philosophes ult´erieurs comme Platon. Cette ´ecole ´etudie l’ontologie, et par extension le mouvement et sa diversit´e. Parm´enide d´efinit l’ˆetre comme quelque-chose qui existe, et le non-ˆetre / n´eant n’existe pas.

Cette d´efinition a plusieurs corolaires : l’ˆetre est ´eternel, il a toujours exist´e, et existera toujours. De plus, le mouvement est impossible, car si l’ˆetre bouge, il n’est plus `a sa position initiale, et laisse derri`ere lui le vide. Le mod`ele de Parm´enide lance une richesse de discussion, mais surtout il lance une question discut´ee encore aujourd’hui (L’ˆetre et le n´eant, J.P. Sartre).

Z´enon d’´El´ee va illustrer les dires de Parm´enide, en d´emontrant que le monde, ou en tout cas le mouvement n’est qu’illusion. Supposons que le temps et l’espace soit infiniment divisibles, et qu’on jette une pierre au mur, elle doit parcourir la moiti´e, puis la moiti´e de la moiti´e... Idem avec Achille et la tortue. Z´enon en d´eduit que le temps et l’espace ne sont pas infiniment divisibles, il y a des “blocs” ´el´ementaires. Z´enon dit que dans un tel cas, le mouvement est ´egalement impossible (Paradoxe de la fl`eche). Il d´emontre que le mouvement est illusion. A. Koyr´e, philosophe moderne, dit que c’est une des questions philosophiques encore non r´esolues.

D´emocrite ´emet des pens´ees h´ero¨ıques : il d´eclare que le non-ˆetre existe, le vide existe, dans lequel circulent des atomes qui composent des organismes complexes. La rencontre des atomes cr´ee la diversit´e du monde et le mouvement. On appelle cette id´ee l’atomisme.

Les ´epicuriens veulent atteindre un ´etat de non-souffrance, et n’ont pas peur de la mort. En effet, on n’est qu’atome, quand on meurt, on redevient atomes. Par cons´equent, il n’ont pas peur des dieux. On voit donc ´emerger un certain ath´eisme.

Au IVe si`ecle avant JC, il y aura une grande rupture, commen¸cant avec Socrate et les Sophistes. au centre de leur pens´ee, il y a l’Homme. Les Sophistes sont les amis de la sagesse. Socrate n’´ecrivait pas, il manipulait des id´ees dans des carrefours, des banquets... Son disciple Platon par contre, a ´enorm´ement ´ecrit. Comment Platon r´esout-il la question des apories de Z´enon ?

Platon introduit le R´ealisme des Id´ees. Le triangle qu’on dessine n’existe pas, ce qui existe est l’id´ee du triangle, et ce qu’on voit ne sont que des reflets du concepts qu’on se fait. Les objets math´ematiques sont dans un “autre” monde, ils ne sont pas une cr´eation de l’Homme. Sont-ils construits ou sont-ils pr´eexistant en attendant que l’Homme les d´ecouvres ? Le monde “r´eel” selon Platon n’est qu’un reflet du monde des Id´ees. Dans sa “caverne”, Platon dit que le philosophe peut par contemplation atteindre le monde sup´erieur, et doit r´egner sur le monde. Platon essayera de se faire rendre conseiller chez des hommes politiques, manoeuvre qui ´echouera.

Platon fera une acad´emie qui portera un panneau : “Nul n’entre ici s’il n’est g´eom`etre”. La g´eom´etrie est selon Platon, la voie vers la sagesse. Socrate, lui se tue en -400 car il est accus´e par Ath`enes de d´etourner la jeunesse avec ses id´ees. Il pr´ef`ere se suicider plutˆot que de s’exiler. Aristote (-380 `a -320) est le pr´ecepteur d’Alexandre le Grand. Une fresque de Rapha¨el d´epeint Platon comme montrant le ciel, et Aristote montrant la terre. Aristote est la synth`ese de toute la science grecque : il est biologiste, physicien, cosmologue, politicien, linguiste, il s’int´eresse `a la litt´erature... Mais il ne connaˆıt pas les math´ematiques. Aristote dit que les math´ematiques sont une abstraction du monde qui nous entoure : on part du concret, et on d´egage les principes g´en´eraux par abstraction. C’est la pens´ee qu’Aristote dispensera dans son lyc´ee `a Ath`enes.

Nous allons nous int´eresser `a la cosmologie d’Aristote. Pour lui, la Terre est sph´erique et immobile au centre de l’Univers. Les savants grecs savaient depuis le V si`ecle av. JC que la Terre est sph´erique, notamment apr`es avoir observ´e des ´eclipses de lune. La Terre est immobile, puisqu’on ne sent pas son mouvement. Le monde c´eleste est immuable, il ne connaˆıt que la mouvement parfait, circulaire et ´eternel. La Terre est le monde du changement, de la corruption. Il y a des mouvements naturels : vers le haut pour les corps l´egers, vers le bas pour les corps lourds. Les corps l´egers sont le monde extralunaire. Il y a des milieux naturels : l’eau pour les mouvements vers le haut, l’air vers bas, et le ciel pour les astres. Le monde c´eleste a certaines caract´eristiques. La voˆute c´eleste contient les ´etoiles fixes, et tourne autour de la terre. Il y a d’autre mouvements que les circulaires : ceux des plan`etes, erratiques. L’astronomie devra expliquer ces mouvements. Aristote expliquera ceci via le mod`ele des sph`eres homocentriques d’Eudoxe. La sph`ere des ´etoiles fixe ferme l’univers. Ces sph`eres sont cristallines, mat´erielles : le vide n’existe pas, car cela engendrait des choses impossibles. En effet, dans la physique d’Aristote, les corps se meuvent vers leur lieu naturel. S’il y avait du vide, il n’y aurait pas de direction, pas de haut, pas de bas : le mouvement naturel serait impossible.

Il y a un autre type de mouvement : le mouvement forc´e, ou violent. selon Aristote, la vitesse est proportionnelle `a la force qui s’exerce sur le corps, c’est le contraire de la physique de l’inertie de Galil´ee. De mˆeme, la vitesse est inversement proportionnelle `a la r´esistance du milieu. Le mouvement forc´e dans rapide, ce qui est absurde.

Aristote aura du mal `a expliquer pourquoi une pierre, une fois lanc´ee, continue `a avancer. Il dira que le vide se ferme derri`ere la pierre, que de l’air rentre pour emp`echer l’existence du vide, ce qui pousse la pierre. On demandera ´egalement ce qui se passe si on “tend le bras” hors de la Terre, mais cela n’a pas de sens, car pour Aristote la terre est une sph`ere sans int´erieur ni ext´erieur, uniquement une surface qui nous renferme.

Aristote, dans son trait´e de physique et de cosmologie, ne base pas son discours sur l’observation, mais sur des d´eductions logiques naissant de principes tels la perfection (pro´eminence de la sph`ere, du circulaire). Ce syst`eme a rencontr´e des probl`emes. Aristote expliquera la variation de luminosit´e de Mars. Ptol´em´ee, astronome ´egyptien (Ier si`ecle) rajoutera une complication suppl´ementaire pour expliquer la variation de vitesse angulaire des astres.

La science h´ell´enistique (-III ! IV-Vem si`ecle) n´ee `a Alexandrie marquera un revers `a la science d’Aristote : elle devient moins mat´erielle et plus math´ematiques : on peut d´ecrire les observations, ce qu’on appelle “sauver les ph´enom`enes”. Ptol´em´ee, un des plus grands astronomes et astrologues de tous les temps, voulait pr´edire avec pr´ecision le mouvement des plan`etes, ce qui n´ecessitait une approche math´ematique. Le g´en´eral d’Alexandre, Ptol´em´ee Ier, qui aura le pouvoir en Egypte, voudra trouver la gloire par la gloire scientifique. Il fera ´edifier la Biblioth`eque, ainsi que le Mus´ee, une sorte d’acad´emie o`u les savants peuvent travailler. Euclide y rassemblera le travail math´ematique grec, et les synth´etisera dans ses “´El´ements”. Le Mus´ee verra ´egalement Archim`ede, math´ematicien, physicien et ing´enieur (il construira des machines de guerres pour d´efendre Syracuse des Romaines). Selon Archim`ede, se limiter aux applications pratiques est un esclavage : seule la th´eorie est la science noble.

Alexandrie devient le centre de la civilisation grecque, mˆeme quand elle deviendra romaine. Avec l’arriv´ee du christianisme, on d´eplace les questions sur le monde vers des questions morales, et au Ve si`ecle se concluent le travail sur les math´ematiques de la science h´ell´enistique, le Mus´ee sera ferm´e. Les Romains contriburont peu `a la science grecque, ce sont des bˆatisseur, mais pas des scientifiques. L’empire romain se porte de plus en plus sur les religions du salut individuel : les juifs chr´etiens, la secte de Mithras... “L’ˆame, rien que l’ˆame.” Les catacombes de Rome sont dˆues `a des grands seigneurs donnant des terrains `a cet effet.

La science va s’´eteindre progressivement : `a Alexandrie, elle prend fin en 140 avec la mort de la math´ematicienne Hypathie : devenue la cible des moines chr´etiens, elle est assassin´ee. En Orient, il reste la ville de Constantinople / Byzance, centre de l’empire romain oriental. Il y a peu de contributions scientifiques `a Byzance, mais de grands d´ebats en th´eologie. En 530, l’´ecole de Platon est ferm´ee : les philosophes fuyent vers la Perse (approx. Iran / Irak actuels).

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Introduction: Histoire des sciences

L’histoire des sciences ne consiste pas `a survoler le temps de victoires en victoires. Nous nous mettons dans la peau des savants d’´epoques pour mieux appr´ecier le contexte de leur d´ecouvertes ainsi que leurs id´ees fausse. Remarquons que la compr´ehension de quelque chose consiste `a savoir r´efuter une opinion contraire. Il est important de s’int´eresser `a ces derni`eres ´egalement.

Nous passerons par l’`ere“grecque”, le Moyen-ˆAge (qui verra apparaitre les sciences d´eductives). Avec Galil´ee, on verra deux grands concepts ´emerger : les math´ematiques et l’exp´erimentation. Exp´erimenter est l’art de poser des questions, d’interpeler la Nature sur des choses auxquelles elle peut r´epondre. Apr`es la d´eduction viendra l’art de l’induction, dont le porte-parole est F. Bacon (philosophe anglais), puis la m´ethode hypoth´etico-d´eductive qui consiste `a ´emettre des hypoth`eses, en d´eduire des cons´equences, puis tester ces derni`eres par exp´erimentation, qui valide ou invalide l’hypoth`ese. Karl Popper, du cercle de Vienne, a critiqu´e ce mod`ele car il ne permet pas de valider une th´eorie, et d´eplace la question en se demandant ce qu’est vraiment une th´eorie. Qu’est-ce qui fait que la science se distingue des autres savoir ? (ex. th´eologie, astrologie) Il dira le falsificationnisme : on peut r´efuter une th´eorie scientifique, ce qui n’est pas le cas des autres savoir. Comment r´efuter ? On pourrait dire par l’´experimentation, mais c’est une proc´edure relativement lourde.

L’id´ee de pouvoir falsifier une th´eorie est sympathique, mais insuffisante. On a ensuite eu `a faire au mouvement de Thomas Kuhn “La structure des r´esolutions scientifiques”), qui a encore d´eplac´e la question. Kuhn nous invite `a regarder comment se fait la science, comment les scientifiques cr´eent leurs objets. C’est dans cette optique que nous verrons ce cours. Kuhn voit deux p´eriodes dans l’histoire des sciences : la science normale, et les p´eriodes de r´evolution scientifiques qui donnent naissance `a une nouvelle `ere de science normale.

Un expos´e d’histoire des sciences s’int´eresse bien entendu qu’aux r´evolutions. Ces r´evolutions arrivent quand la science normale courante se retrouve en difficult´e face `a certaines choses. Kuhn voit une science normale bas´ee sur un paradigme (ie. une “tradition”) : Kuhn dit qu’un paradigme (“vision du monde”) et non seulement un ensemble de grandes th´eories, mais ´egalement des pratiques : les exp´eriences fondatrices (ie. prisme de Newton, Darwin au Galapagos).

La science a quelque chose de miraculeux en ce qu’elle permet de produire des r´esultas v´erifiables dans la Nature.

Parfois, il suffit de quelques personnes qui se posent des questions apparament anodines pour lancer une r´evolution. Par exemple, Einstein remit en question la vitesse infinie de la lumi`ere de Newton, et abouti alors `a la r´evolution de la relativit´e.

Le passage d’une r´evolution `a la science normale passe par la notion de communaut´e scientifique, de consensus. Planck dit que les vieilles id´ees meurent avec ceux qui les d´efendent. Le passage d’un paradigme `a l’autre est donc un ph´enom`ene enti`erement sociologique.

L’histoire des sciences s’int´eresse tr`es fort aux aspects sociologiques, mais quelque part subsiste la nature. Le post-modernisme est l’´ecole qui s’int´eresse avant tout `a l’aspect sociologique. Il y a aussi le relativisme : l’id´ee que la science n’est que relative.

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