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A quel Etat appartient la langue ?

Les langues slaves : le « vieux slavon »

- Discontinuité géographique, confessionnelle, politique : il y a une ère des langue arabe qui est assez continue. Pour les langues slaves, c’est différent : il y a une barrière (Allemagne au milieu, les hongrois et les roumains) qui s’interpose entre les langues slaves : Slave du sud et slave du nord.

Au 19e, il y eut un mouvement national salve : si on veut devenir une nation slave on doit créer un empire : le Panslave. Il y aussi des discontinuités confessionnelles : il n’y a pas de livre sain pour les slave. Il y a 2 alphabets différents : c’est aussi une barrière. Il y a aussi une différence politique : locuteurs slaves se trouvent dans l’empire russe, ottoman et …  3 empires politiques différents.

- Les langues slaves du Nord: Polonais, Russe, Ukrainien, Biélorusse, Tchèque et Slovaque

- Les langues slaves du Sud: Bulgare, Serbo- croate, Macédonien

- On définit le Moldave pour ne pas prendre le roumain ni le russe -> pour garder l’unification de la Moldavie

- Le Kosovar du Kosovo, qui veut la souveraineté linguistique

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Langues anciennes, élites nouvelles

1. La Grèce :

- Katharevousa

- Adamantios Koraïs : Il pense que ce qu'il faut à la Grèce, c'est une révolution comme en France. Mais les gens ne parlent pas grec ; il faut donc faire évoluer cette langue, de nouveau vocabulaires pour qu'il puisse y avoir des traductions des textes français. Il faut purifier la langue pour les idées politiques modernes. On ne peut pas devenir politicien, avocat,... si l'on ne parle pas le katharevousa. Problème : c'est une langue trop compliqué. C'est la langue de l'élite, de la droite, des conservateurs

- Dhimotiki : langue plus accessible, parlée par le gens etc. Lorsque la droite est au pouvoir, il l'interdisent.

2. Hébreu :

« Certains penseront qu’il y a là une difficulté, puisque nous n’avons plus de langue commune. Il est inimaginable que nous puissions parler l’hébreu entre nous. Qui de nous parle assez d’hébreu pour acheter un billet de train dans cette langue? Cela n’est pas possible. Pourtant, la question peut se résoudre simplement. Chacun conservera sa langue, qui celle de la chère patrie de ses pensées. La Suisse offre une exemple concluant d’un fédéralisme linguistique. Là-bas, nous resterons ce que nous sommes à présent, de même que nous ne cesserons jamais d’aimer mélancoliquement les patries dont nous avons été chassés.

Distributing prohibited | Downloaded by: Jessie De Loor | E-mail address: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez selectedr le JavaScript pour la visualiser. Nous nous déshabituerons de ces jargons dégénérés et corrompus que nous utilisons aujourd’hui, ces langues du ghetto. Ce ne sont là que des langues secrètes, utilisées dans la servitude. Nos instituteurs devront y veiller avec soin. » Theodor Herzl, Der Judenstaat. Versuch einder modernen Lösung der Judenfrage (Leipzig, Breitenstein, 1896) [traduction L’état des juifs, suivi de essai sur le sionisme de claude klein, (Paris, La Découverte, 1989)]

- Les langues de la diaspora :

- Yiddish (Ashkénazes) : plutôt Europe de l'est

- Ladino, Judéo-arabe (Sépharades) : juifs autour de la méditerranée suite à l'expulsion de l'empire espagnol

- Juifs assimilés : Allemand, Français, Arabe : langues des pays où ils sont

- Inventer une langue pour le sionisme :

Eliezer Ben-Yehuda (1858-1922) : Si on veut être pris au sérieux, il faut avoir notre langue car c’est-ce qui unit les juifs partout dans le monde. Mais Hertzel a raison, par ex pour acheter un billet de train, on ne peut pas le demander en Hébreu car train et billet n’existent pas. Il va donc consacrer toute sa vie a la création d’un dico hébreu. -> énorme travail car il doit créer tout des nouveaux mots. Il rencontre sa femme et décide d’émigrer en Palestine : ils se donnent un défi : ne parler qu'en hébreu entre eux. Puis leur enfant aussi. Quand Ben-Yehuda arrive a Jérusalem, les plus orthodoxes sont extrêmement hostile vis-à-vis de lui car il est en train de profaner la langue du temple (il invente des nouveaux mots). Il publie le 1er journal en hébreu mais problème car les gens ne comprennent pas ce qu’il dit. Il va donc être dénoncé au Sultan par les chefs de cette communauté. Il va aussi créer une académie de l’hébreu. Son défi est de créer une cohérence linguistique, il va alors étudier la langue qui a le plus de similitudes = l’arabe. Il va créer l’hébreu moderne a partir de l’arabe. Les orthodoxes sont contre car ils aspirent a être reconnus comme européens, à être protégé par les grandes puissances européennes. Leur langue ne peut donc pas ressembler a l’arabe !

Elle est reconnue comme une des trois langues du mandat britannique en Palestine ; langue officielle en 1948. Les juifs orthodoxes estiment cependant que c’est un blasphème d’avoir pris la langue sacrée pour des choses banales, l’Etat d’Israël est impie.

- La guerre des langues :

3. Gaelic :

C'est la langue officielle de la République d’Irlande et de l'UE. On observe d’importantes différences entre la langue vernaculaire (langue parlée seulement à l’intérieur d’une communauté) et la langue écrite et enseignée. On ne sait pas exactement combien de gens utilisent cette langue, entre 40.000 et 1.600.000 en Irlande et Ecosse !

4.Basque

- 600.000 locuteurs en Espagne, 50.000 en France?

- Euskara Batua, basque standardisée en 1970 (il y avait 6 dialectes au départ). Il y a l'Académie Royale de la langue Basque.

-> On essaie donc d’extirper les langues vernaculaires et de promouvoir les langues standardisées. La langue est sans équivoque un objet politique.

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Nationaliser les masses.

Maintenant que l'on a créé l'Italie, on a unifié les régions, maintenant il faut faire des italiens ! Il y a, à l'époque, très peu d'italiens qui parlent italien (2-3%). On va choisir l'italien florentin.

- Alloglotte : Elle est très homogène car très alloglote (personne qui parle une langue différente de celle du pays). En Espagne ou en France il y des langues qui ont d'autres racines complètement (basque en Espagne). En Italie, les gens parlent des variantes. Il n'y a pas, comme en France, une langue de l'administration (l'élite parle français). En Italie, les élites parlent la variante locale.

- Diglossie : on passe à une autre langue. Tout le monde apprend l'italien, même l'élite. On ne sait même pas combien de gens vivent en Italie ! On fait un recensement. C'est comme cela que les gens apprennent qu'il y a une Italie unifiée (ils étaient pas au courant dans la campagne).

- Par ce recensement, on réalise qu'il y a 80% d'analphabètes. On pense être une nation moderne, c'est le choc de réaliser qu'il y a autant d'analphabètes.

- On introduit l'obligation scolaire. Les enseignants sont déplacés dans une autre région pour qu'ils soient obligés de parler en italien et non dans le dialecte. D'un jour à l'autre, on instaure la loi d'obligation scolaire pour les enfants ; mais il n'y a pas d'instituteurs et encore moins d'instituteurs qui parlent italien ! En 1900, encore 50% est analphabète. Normal puisque les vieux sont encore en vie et n'ont pas eu d'éducation scolaire. Il faut environ un

- Mezzogiorno : Il y a une forte migration des analphabètes vers les Etats-Unis. Les USA vont donc mettre en place un contrôle pour les émigrés pour empêcher les analphabètes de venir. Les gens qui arrivent aux USA envoient de l'argent chez eux. Ils se sentent handicapés par cette an-alphabétisation et insistent donc pour que leurs enfants aillent à l'école.

- Le Pape est contre l'unification italienne et va donc écrire un texte pour expliquer toutes les fautes de l'Etat moderne. Le Pape est le chef spirituel et c'est donc très compliqué parce que les gens suivent ce qu'il dit ! Les curés qui donnent cours répandent les idées du pape. L'Etat étant en guerre contre le Pape, il est aussi contre une partie du peuple !

- Les Chemises rouges de Garibaldi (communistes). L'Italie n'est pas prête à faire la guerre lors de la 1ere Guerre mondiale, elle y entre donc un an après. Les gens ne se sentent pas prêts à se battre pour cette nation qui est illégale selon les catholiques, qui est nouvelle,... Comment nationaliser les italiens ? Par le fascisme.

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La cartographie politique des langues germaniques

- Jacob Grimm (1785-1863) : Grimm fait partie de la bourgeoisie par l'éducation. Au congrès en 1846, Grimm annonce : « Laissez-moi commencer par une question simple : qu'est-ce qu'un peuple ? Et y répondre tout aussi simplement : Un peuple, c'est la quintessence des personnes qui parlent la même langue. »

Si l'on suit cette idée, il n'y a pas de peuple belge, suisse,... Grimm veut bien accepter cette révolution napoléonienne mais il a un problème avec la langue. Pourquoi le français ?

Il cherche à définir l'identité nationale ; ils pensent d'abord que ce sont les contes racontés au coin du feu, les traditions orales, les contes comme cendrillon, blanche-neige,... Mais puisque cela est traduit dans toutes les langues, ça n'a rien de national ; c'est du folklore pré-national. Il dit donc que l'identité nationale est crée par la langue. A l'époque il n'y a pas encore un Etat allemand (exemple), il y a plein de régions. Ils parlent tous plus ou moins la même langue. Grimm veut donc créer un dictionnaire qui réunisse cette langue allemande et prouver par ce biais que tout les gens qui parlent cette langue appartiennent à un peuple. Il fait des recherches sur les différentes langues en Europe. Il cherche les racines communes entre les langues, comme entre le néerlandais, anglais, allemand. Tous les nationalistes vont reprendre l'idée de Grimm selon laquelle un peuple est défini par sa langue.

- Kant, Goethe,... vivent dans le contexte de la révolution. Ils en sont fascinés mais ont un ressentiment par rapport à la langue. Beaucoup de penseurs allemands vont à Paris, parlent français,... On sent dans les textes ce ressentiment de dégoût, de rejet de la langue française. En Allemagne aussi ils veulent (les penseurs) une révolution !

- Hoffman écrit ce texte « Allemagne, Allemagne au dessus de tout : Au dessus du monde entier : de la Meuse à la Memel : d'une partie de l'Italie à la mer du nord. » Il recrée ainsi la carte européenne. Il écrit ce texte et écrit en réalité un programme politique. Il est encore trop tôt pour faire ce grand programme de réunion allemande, il faut commencer par faire petit pour s'agrandir et en venir à cette Grande Allemagne. Bismarck, lors d'une guerre avec l'Autriche, signe un traité de paix avec eux. Traitre ! Il aurait pu annexer l'Autriche à ce moment là, ce qui est super important pour la construction de la Grande Allemagne. Donc même Bismarck, qui est vu comme l'unificateur de l'Allemagne, a fait des choix qui nuisent au projet de la Grande Allemagne. Le premier a réussir à faire la Grande Allemagne est Hitler.

- Il faut créer ce sentiment national par les chansons allemandes, les cours de gymnastiques, le sport,... L'allemand devient la langue de l'émancipation.

- A cette époque, les frontières sont très malléables. On décide de créer des Etats tampons pour se protéger de cette France révolutionnaire. On rassemble par exemple les Pays-Bas avec la Belgique,... Mais la Belgique est bien plus révolutionnaire que les Pays-Bas et finalement il y a la révolution belge. Le Limbourg, étant belge, il passe en partie aux Pays- Bas et en partie en Allemagne. Tout est possible à cette époque là, les frontières sont tellement malléables.

- En 1870, Bismarck réunit tous ceux qui parlent allemand, et crée l'Etat-nation. Aux Pays- Bas, ils étaient les nederduits, les pas-allemands. C'est dangereux de garder ce nom parce que l'Allemagne pourrait vouloir les annexer. Du coup ils prennent le nom de leur pays, Nederland et donne ce nom à leur langue ; nederlands. Les flamands en Belgique, ne savent plus comment s'appeler puisqu'ils parlent aussi nederlands mais ne veulent pas prendre ce nom qui est le nom du pays voisin, à qui ils ont fait une révolution. Du coup, eux-aussi donne le nom de leur mouvement à leur langue : flamand.

- En Suisse, les germanophones parlent allemand mais ne veulent pas pour autant se faire annexer par l'Allemagne. Lorsqu'un allemand et un suisse écrivent, ils vont utiliser les mêmes mots mais avec une signification différente. Alors qu'un germanophone suisse avec un francophone suisse vont parler de la même chose. Ils vont donc dire qu'ils parlent allemanisch, pour bien démontrer qu'ils ne sont pas du même peuple.

- Au Luxembourg, la langue de culture et du Parlement est le français, mais tout le monde parle l'allemand. Lorsque les allemands on fait un recensement au Luxembourg, ils avaient le choix de cocher langue maternelle : allemand. Ils boycottent puisque ne veulent pas être annexé et se disent parler le letzebuergisch. C'est donc la langue nationale.

- La Norvège : deux langues nationales, le Bokmâl et le Nynorsk. La plupart des gens parlent le Bokmâl et chaque 15ans, ils font une référendum dans les communes pour savoir si l'on doit parler bokmâl (85%) ou nynorsk (15%) à l'école etc.

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La Nation Révolutionnaire et la langue

- 14 janvier 1790 : Le décret sur les traductions. Le peuple est souverain mais ne comprend rien puisque langue différente. Comment leur faire passer les messages ? En faisant des traductions vers le breton, picard,... Mais en même temps, si l'on veut supprimer cette identité régionale, ce n'est pas le bon moyen ; en traduisant, cela renforce cette identité. Mais si l'on ne traduit pas, les gens ne sont pas touchés par ces textes révolutionnaires et le clergé en est bien content ; le curé du village parle le patois et peut donc toujours faire passer ses messages. S'il l'on veut unifier le pays, il faut casser ce sentiment régionale.

- 27 janvier 1794 : Le Rapport Barère. Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton; l’émigration et la haine de la République parlent allemand; la contrerévolution parle l’italien, et le fanatisme parle le basque. Cassons ces instruments de dommage et d’erreur. Si le peuple de la Flandre maritime n’est pas à la hauteur de la Révolution, il faut s’en prendre à la langue qu’on y cultive encore en secret.

- 4 juin 1794, Abbé Grégoire : « Rapport dur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française. » On demande à l'abbé Grégoire de faire des enquêtes pour savoir combien de gens seront touchés s'il l'on parle seulement le français. Après cette enquête, on arrête toutes les traductions.

« On peut assurer sans exagération qu’au moins six millions de Français, surtout dans les campagnes, ignorent la langue nationale; qu’un nombre égal est à-peu-près incapable de soutenir une conversation suivie; qu’en dernier résultat, le nombre de ceux qui la parlent purement n’excède pas trois millions; et probablement le nombre de ceux qui l’écrivent correctement est encore moindre. Ainsi, avec trente patois différents, nous sommes encore, pour le langage, à la tour de Babel, tandis que pour la liberté nous formons l’avant-garde des nations.Quoi qu’il y ait possibilité de diminuer le nombre d’idiomes reçus en Europe, l’état politique du globe bannit l’espérance de ramener les peuples à une langue commune. Cette conception, formée par quelques écrivains, est également hardie et chimérique. Une langue universelle est dans son genre ce que la pierre philosophale est en chimie. Mais au moins on peut uniformiser le langage d’une grande nation, de manière que tous les citoyens qui la composent, puissent sans obstacle se communiquer leurs pensées. Cette entreprise, qui ne fut pleinement exécuté chez aucun peuple, est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l’organisation sociale, et qui doit être jaloux de consacrer au plutôt, dans une République une et indivisible, l’usage unique et invariable de la langue de la liberté. » Abbé Grégoire

- La Terreur : on parle de suffrage universel mais sous Thermidor... voir ci-dessous

- Thermidor et le suffrage censitaire : on instaure le suffrage censitaire. Le suffrage ne sera pas pratiqué, extrêmement minoritaire. Cette notion pourra être élargie une fois que les gens parleront français -> suffrage capacitaire.

- Les horizons mouvants du projet national.

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Les langues avant l'Etat nation

- Verticale : dialecte, patois. Difficulté par le plurilinguisme, les gens ne parlent pas à la maison la même langue qu'à l'école. Auparavant, le rayon d'interaction et donc de la langue se fait dans un rayon de 25km (ce que l'on fait a pied). Ensuite, avec le vélo, ce rayon s'agrandit. La langue va être chaque fois un peu plus différente lorsqu'on s'éloigne. Encore aujourd'hui, entre Bruxelles et un petit village de Belgique, il y a une grande différence.

- Horizontale :

- Langue de l'administration ; allemand, hongrois, français, espagnol, anglais,...

- Langue de culte : la langue parlée à l'église , mosquée,... est différente. Ce n'est pas un langage communicatif, mais performatif. Ces sont des sortes de formule insaisissable pour le citoyen commun. Latin, hébreu,...

- Langue de culture : c'est une langue écrite, il y a un capital de livres, théâtres, journaux etc... (Français, Polonais, Hongrois,...)

- Langue du commerce : anglais, allemand,...

- Familles de langue : Il y a des familles de langues où l'éloignement est plus ou moins accentué. A partir d'un tronc commun, on a des langues qui se singularisent ; langues germaniques, latines, slaves, arabes...

- les villes et les campagnes : Certaines villes comme Helsinki ont été associé (comme capitale dans ce cas-ci) à un pays sans que l'on parle forcément la langue du pays dans cette ville. Cela vient au fur et à mesure du coup.

- La langue du nationalisme : Adam Mickiewicz ou Charles Decoster qui, par leur écrit, donnent un sentiment de culture nationale.

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