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Hérodote

(485-425) est le premier historien de la Grèce. Il s'intéresse à tout et raconte tout. Jacqueline de Romilly affirme qu'il « raconte l'Histoire et les histoires ».

Thucydide lui réfléchira sur l'Histoire. Hérodote sera le chroniqueur des guerres Médiques et donnera un traité appelé L'Enquête. Il y décrit la Grèce et les pays qui l'entourent en livrant des renseignements précieux sur les institutions, les idées politiques. Il compare les régimes juridiques. Il a livré cette classification politique des régimes selon le nombre de gouvernants.

Il fait cela afin de mettre en évidence le meilleur type de gouvernement. A ces yeux, la monarchie qui est durable semble supérieure aux autres régimes. Sur l'oligarchie il affirme que lorsque « plusieurs personnes mettent leur talent au service de l’État on voit toujours surgir entre elles de violents inimitiés, chacun veut mener le jeu et voir triomper son opinion. Ils en arrivent tous à se haïr » ce qui entraînera le glissement vers le démocratie. Quant à la démocratie, ce qui naît entre les méchants, ceux qui participent au pouvoir, ce ne sont plus les haines mais plutôt des amitiés. Les profiteurs seront là pour gruger le peuple. Une fois le régime populaire installé, le peuple va réaliser les excès et souhaitera le retour à la monarchie. Cette vision sera retenue par l'Histoire.

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Aristophane

Parmi les auteurs qui vont beaucoup critiquer la démocratie et les Sophistes, il y aura Aristophane qui affirmera que les Sophistes sont des bourreurs de crâne.

Aristophane n'est pas un penseur politique mais un homme de théâtre. Il commencera son oeuvre peu après Périclès. 11 comédies d'Aristophane nous parviendrons. Aristophane aimait la campagne et haïssait la ville car cela l'éloignait de l'agora. Il aime une vie simple, près de la nature, ce qui l'oppose à la vie corrompue qui se joue à Athènes. Il se moquera des moeurs athéniennes et de la démocratie.

Cette critique est présente dans toutes ses oeuvres.

A Athènes le théâtre était ritualisé et jouait une fonction de critique sociale encadrée. Les citoyens pouvaient donc rire d'une critique sans être inquiétés. Aristophane se moquera énormément de l'ecclesia notamment dans Les Chevaliers, l'histoire se tenant chez Démos,

représentant le peuple, qui sera séduit par deux magistrats : Cléon et un marchand de boudin. L'intrigue est l'histoire de la rivalité entre ces deux personnages au travers d'un humour gras. On assiste alors à des flatteries dirigées envers le peuple et on voit que Démos est invité à s'essuyer les doigts après s'être mouché dans les cheveux des candidats : « Si tu te mouches mon cher Démos, tu peux passer tes doigts dans mes cheveux ». Aristophane montre ainsi une certaine bassesse des candidats. Les défauts de Cléon, alors tyran, seront exposés au peuple par Aristophane. Dans ses pièces, Cléon n'a pas de tenue, lorsqu'il est à la tribune, « il crie, se frappe la cuisse, se démène ». Plutarque affirmera par la suite que Cléon vocifère, qu'il est rempli de sans gêne ce qui introduira la confusion à Athènes. Selon Aristophane, Cléon est « un coquin rempli d'infamie ». Les démocrates sont donc hardis, coquins, non savants.

On retrouve une certaine rivalité entre sophistes et tyrans, Cléon affirme ainsi au marchand de boudin : « tu es impudent comme tous les sophistes comme tous les orateurs ».

Cléon aparaît comme une fripouille bien que son adversaire le soit encore plus.

Aristophane pour présenter le démagogue va donner comme litanie de défauts comme l'ambition, l'acceptation de pots de vin, la violence...

Le choeur affirme à Démos qu'il est craint par tous les tyrans mais aisé à mener du bout du nez. « La bouche toujours ouverte devant celui qui parle ».

Aristophane donnera une vision encore plus exagérée du dirigeant du peuple et selon lui il ne faut pas un homme « instruit comme dirigeant ni un homme de bonne humeur. « Il faut un gueux »pour être politique.

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Les Sophistes

On s'aperçoit qu'au cours des Vème et IVème siècle, Athènes est devenu le théâtre du débat physique. C'est le lieu des grandes querelles intellectuelles. Cette vie intellectuelle sera d'une richesse extraordinaire. On assistera à l'affrontement des philosophes et des sophistes. Les sophistes sont les savants et s'intéressent à toutes les questions : de la vie humaine, de la vertu, de la cité..

Ce sont des pédagogues attentifs au discours et à la maîtrise de ce dernier. Ils deviendront les maîtres de la Grèce. Parmi eux, on peut trouver Protagoras, Gorgias, Antiphon, Prodicos, Hippias.

Ils s'installaient sur l'agora et faisaient alors payer leur enseignement. Ces sophistes constitueront une école. Ils feront une autre philosophie et certains détracteurs iront jusqu'à dire que c'était de la pseudo-philosphie dont Platon.

Certains les regarderont avec plus de clémence en les qualifiant de savants originaux, atypiques voire d'alter-philosophes.

Les oeuvres de ces sophistes sont données avant Platon. Protagoras, connu pour avoir prononcé « L'homme est la mesure de toute chose », affirme qu'il est inutile d'établir des principes en matière politique tout simplement car il n'y a pas de loi naturelle, pas de principe à poser. Il y a là l'émergence du relativisme politique. Protagoras expliquera que la démocratie est liée à un oubli des dieux et il revient alors au mythe de Prométhée. Les dieux ont oublié un élément essentiel pour les hommes qui est la capacité de vivre ensemble au contraire des animaux. La démocratie est en fait la solution proposée pour réparer cet oubli des dieux.

Gorgias de Léontinium, lui, était réputé pour son don d'improvisation et parlait beaucoup sur l'agora. On parlera beaucoup de son cynisme contre la démocratie. On a alors les balbutiements de la manipulation politique car selon lui la réthorique a un « pourvoir magique » sur les foules.

D'autres sophistes se détacheront de cela en étant plus violents et cyniques et ne proposeront aucun idéal. Ce sont des auteurs défendant une vision très réaliste et cynique de la cité. Le pouvoir n'est qu 'une question de rapport de force et chaque jour un groupe essaye de l'emporter sur l'autre. Dans cette perspective, la cité n'est plus le lieu de l'égalité ou de la liberté mais celui de la force et la démocratie est une arme. C'est l'arme que les plus faibles ont trouvé pour limiter le pouvoir des meilleurs, de ceux qui ont une aptitude naturelle pour gouverner. Thrasymaque sera dépeint par Platon comme un être de rien, de néant. Selon Thrasymaque, le gouvernement ne peut jamais être la représentation d'un idéal recherchant le bien. La loi n'est que l'expression d'une volonté partiale, elle correspond aux intérêts les plus forts. Antiphon affirmera lui que la loi est un accord artificiel, temporaire, passsé entre les hommes et donné par ceux qui détiennent la force. Faut-il alors respecter la loi ? Il ne faut pas transgresser la nature humaine.

Critias, formé à l'art de la sophistique incarne ce réalisme politique. Critias a été l'un des 30 tyrans et critiquera fortement la démocratie athénienne.

Caliclès apparaît chez Platon comme un jeune ambitieux participant avec beaucoup de violence aux débats et accordera le droit au plus fort et critiquera Socrate. La justice selon la nature est déterminée par la force. Certains esprits supérieurs doivent recevoir le pouvoir.

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La critique de la démocratie

La démocratie est née à Athènes à la suite de malheurs. Son fondateur, Clisthène ne voulait pas de la démocratie et n'a défendu le peuple que pour se servir. C'est un opportuniste ayant lutté contre ses ancciens amis les aristocrates. Il a fondé ainsi la démocratie. La démocratie s'est par la suite installée même si elle a été accaparée par Périclès, neveu de Clisthène.

L'après-Périclès avec l'expérience catastrophique de Cléon moqué par Aristophane dans Les Chevaliers. Il est alors transformé en un vendeur d'andouilles. Il sera traité de lâcheté et Démos dit : « Je ferai de ta peau un sac à voleur, je te crèverai le jabot ».

Cela se superpose de plus à une crise économique. Cette expérience devait entraîner la ruine des classes moyennes et à cela s'ajoutera la défaite de la guerre du Péloponnèse en 404. Athènes devenait ainsi l'inférieur de Sparte. De tout cela devait sortir un courant de pensée anti-démocratique.

Ce courant fut nourri par plusieurs auteurs qui ne formulaient pas les mêmes critiques et il y aura parmi eux Socrate qui dénonce le régime populaire.

• Socrate avait cependant été précédé par un courant appelé pré-socratique . Ces philosophes développent l'un des socles de la philosophie occidentale et elle sera développée notamment en Asie mineure. Elle donnait à viser une vision universelle. Parmi ces pré-socratiques, il y avait Thalès, Anaximène, Anaximandre et Héraclite d'Ephèse, Parminide d'Elée et bien d'autres...

Tous ces philosophes ont écrit au Vième siècle et précèdent Socrate. Ils se sont intéressés à l'être et à l'espace et ils vont s'intéresser à tous les éléments et ils vont mettre en cause l'univers. Ils vont mettre en cause le feu, la nuit, la terre, l'eau mais aussi les éléments de l'être, l'amitié, la querelle et ils auront comme vertu l'espérance.

Il s'agit de la pensée positive. Ils ont traité de ces questions sur le mode de l'initiation. Ils parleront de ces questions sur le mode de la révélation et comme toutes choses ésotériques ils ne parleront qu'à un petit cercle d'initiés. L'ésotérisme est de réserver certaines choses à ceux qui le méritent. Leurs écrits ne s'adressent qu'à un petit nombre de personnes mais seront ésotériques et traiteront de la magie.

Avec le Vème siècle, la raison va intervenir et on a Anaxagore qui explique que la philosophie doit se fonder sur les explications et non pas sur les initiations. Il faut selon lui essayer de comprendre l'exprit humain. Anaxagore va venir vivre à Athènes et sera un des proches de Périclès et on commence à se rapprocher de l'humanisme rationnel, une Avec Socrate, on va s'intéresser à l'esprit de l'homme. Toute la pensée socratique est rapportée par ses disciples et il n'a jamais quitté Athènes. Il est l'un des premiers à avoir parlé des devoirs de citoyenneté. Pour lui, il n'y a pas de place pour la désobéissance. Ces devoirs n'enlèvent pas aux citoyens la possibilité de critiquer et Socrate va proposer des principes politiques qui seront des repères pour permettre cette critique. Chez Socrate il n'y aura pas d'études sur le principe de souveraineté et il ne se mêle pas aux disputes politiques. Il donne un principe primordial qui est celui de donner comme fin au gouvernement la justice. Il critiquera alors grandement la démocratie athénienne et il va se révolter contre la nomination des magistrats par le sort.

« Quelle folie qu'une fève décide du choix des chefs de la République alors que l'on ne tire pas au sort un architecte mais on tire aus sort les chefs de la Cité ».

Socrate va alors livrer une idée de la liberté et dirige cela contre les tyrans et la tyrannie. Cette critique de la tyrannie sera très moqueuse en comparant notamment le tyran au bouvier « Ce bouvier qui ramène chaque jour au bercail des vaches plus maigres et moins nombreuses ». Les 30 tyrans athéniens vont alors se sentir visés par la critique et vont lui imposer le silence. Chariclès, l'un de ces tyrans, lui affirmera : « Laisse là tes bouviers, sans quoi tu pourrais trouver du déchet dans ton bétail ».

Socrate va continuer à se moquer d'eux même en leur présence et il sera alors condamné. Il regrettera alors la Constitution de Solon, et ce regret se comprend du fait de sa fin de vie imminente. Selon Socrate, le règne de Solon était le beau temps d'Athènes.

Pour retrouver cet âge de Solon, Socrate affirme qu'il fallait éduquer les citoyens et le vrai homme sage en politique n'est pas celui possédant le sceptre. Il faut trouver des hommes sages, à qui on peut obéir. Cette sagesse ne peut s'apprendre sur la place publique, sur l'agora, lieu de prédilection des sophistes. Cet art du gouvernement ne s'acquiert pas par la flatterie mais par la connaissance de soi, par la pratique de la sagesse, de la tempérance. Socrate essaie alors de rétablir à Athènes les bonnes moeurs et il donne à la fois la leçon et le bon exemple.

Selon Socrate, il faut que le bon gouvernant ait le souci de l'intérêt et du bonheur de la cité. Il ne faut pas mépriser le bien commun. Il se moquera beaucoup des jeunes formés par les sophistes qui apprenaient à parler de tout sans rien savoir.

Socrate parle des devoirs en matière politique, en matière de vie publique qui ressemblent aux devoirs de la vie domestique, de la vie économique. Socrate ne va pas proposer des théories abstraites, c'est en fait un réformateur des moeurs et il veut une morale politique.

Il expliquera dans son procès, à travers Platon, que « le dieu semble m'avoir choisi pour vous inciter et vous aiguillonner pour gourmander chacun de vous, partout et toujours

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Les grandes questions politiques

La pensée va se développer avec les guerres Médiques. C'est à la fois un droit et un devoir. Thucydide fait parler Périclès en affirmant que « chez nous, un homme qui ne fait pas de politique ne passe pas pour un homme paisible mais pour un mauvais citoyen. Cela pour la liberté, pour le bonheur... Ensuite, les Grecs vont ensuite se poser la question des sources et ils se demanderont alors d'où vient le pouvoir et quelle est la source de la légitimité : dieu ? Les citoyens ? La nature ? Pourquoi la politique se corrompt ?

Sera posée la question des relations de l’État et de la société. Une question retiendra les auteurs, celle de la nature des régimes politiques. La pensée athénienne distinguera trois formes de gouverments. Ils ne confondent pas forme et finalité. Hérodote sera le premier à distinguer la monarchie, l'aristocratie et la démocratie.

Chez les Grecs la démocratie était directe. Cette classification tripartite nous est parvenue. A coté de cela il y aura une autre théorie qui connaîtra un grand succès qui est celle de l'évolution et de la dégénérescence des régimes.

Selon eux la monarchie évolue vers l'aristocratie puis vers la démocratie qui en revient à la monarchie. La monarchie dégénère en despotisme, le monarque gouverne alors selon ses lois et non plus selon les lois. L'aristocratie qui est le gouvernement des meilleurs 'abîme en ploutocratie et ce sont alors les riches qui gouvernent. La démocratie quant à elle a une double dérive : elle peut évoluer vers une anarchie ou vers la démagogie c'est-à-dire un trop de pouvoir donné au peuple.

Pour éviter de telles dérives, les Grecs et notamment Aristote proposeront la politeia , c'est-à-dire un régime mixte.

Durant le Vème siècle, la cité d'Athènes deviendra la cité de la réflexion et de nombreux auteurs vont participer à ce mouvement des idées et l'expérience démocratique à Athènes, même si elle fut brève, va susciter une réflexion vers la critique de la démocratie.» Ces réflexions politiques vont avoir pour lieu toutes les histoires qui se produisent en Grèce. Tous les événements qui se produisent vont être des sujets de réflexion. On voit dans ces cités se poursuivre un mouvement des idées.

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