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Le Pacifique

A l’occasion de la guerre de Corée et des conflits de décolonisation, le Pacifique est le lieu des conflits ouverts de la Guerre Froide. Les Fidji accèdent à l’indépendance en 1970, la Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1974 et Vanuatu en 1980. Le Pacifique est le lieu où s’affrontent les Etats-Unis, l’URSS, la Chine et le Japon. Face à la présence américains et aux bases militaires, l’URSS développe grandement ses bases navales.

Le commerce du Pacifique dépasse maintenant le commerce transatlantique et les Etats-Unis s’intéressent de nouveau à l’Asie-Pacifique malgré la concurrence du Japon et des Quatre Dragons.

Le Pacifique sud est par tradition une zone tranquille protégé par l’Australie qui agit comme gendarme. Mais peu à peu des tensions apparaissent avec des coups d’Etat comme au Fidji ou des émeutes. La Nouvelle Calédonie est le théâtre d’affrontement, qui intéresse les pays voisins par ses riches en nickel. La présence française est contestée par les Kanakes et l’état d’urgence y est instauré. En 1985 les anti-indépendantistes gagnent mais il faudra attendre le référendum sur le statut de la Nouvelle Calédonie en novembre 1988 pour que la situation se calme. La France tient à cette région qui lui permet de faire ses essaies nucléaires, mais elle est très contesté comme avec l’affaire du Rainbow-Warrior le 10 juillet 1985.

La région Asie-Pacifique est une région essentielle de par son poids économique.

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L'Afrique

Entre 1975 et 1985, l’Afrique connait une très grande détresse, à causes des famines, des conflits et des rivalités entre grandes puissances.

L'accession à l'indépendance des dernières colonies

Mise à part le Congo et l’Algérie qui ont connu des indépendances dans la violence, les autres pays ont gardé des liens forts avec leurs anciennes métropoles surtout par le biais de groupement d’Etat comme le Commonwealth ou la Communauté française. Le 25 avril 1974, c’est la révolution portugaise, en aout la Guinée portugaise (Bissau) et les îles du Cap-vert obtiennent leur indépendance, en septembre c’est au tour du Mozambique, en novembre ce sont les îles Sao Tomé et Principe qui deviennent indépendantes. En Angola la situation est plus complexe, en novembre 1975 elle accède à l’indépendance mais plusieurs mouvements se disputent le pouvoir : l’UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) est aidée par l’Afrique du Sud et veut l’indépendance complète, le MPLA (mouvement populaire de libération de l'Angola) est soutenu par Cuba et l’URSS qui arrive à prendre le dessus sans arriver à éradiquer pour autant l’UNITA. C’est une ambiance de guerre civile.

Les raisons économiques de l'enjeu africain

A la fin des années 1970, le continent africain devient en enjeu capitale en raison de ses immenses richesses minières et de sa fragilité politique et économique. 75% des diamants, 20% de l’uranium etc. vient d’Afrique. Dans les années 80, les gros pétroliers délaissent le canal de Suez pour passer par le cap de Bonne-Espérance, au final 60% du pétrole à destination de l’Europe passe par là. Le contrôle de cette route et de ses étapes devient essentiel et l’Afrique devient en enjeu stratégique et une place de compétition entre les deux blocs.

L'implantation communiste

Les pays communistes comme l’URSS, Cuba et la Chine profitent de la décolonisation portugaise pour s’implanter en Afrique.

Moscou soutient inconditionnellement tous les luttes de libération et apporte systématiquement une aide financière aux rébellions ce qui favorise sa percée en Afrique. Le chef d’Etat de l’URSS, Podgorny fait le premier voyage en Afrique en mars-avril 1977 en faisant une tournée de quelques pays. Cela dit, l’action de l’URSS est souvent indirect pour éviter de reproduire les échecs de Somalie ou d’Egypte et passe par l’envoi de conseillers de RDA ou de Cuba. Dès 1965, Che Guevara fait une tournée en Afrique et en 1975 Cuba intervient massivement en Angola. Le leader socialiste Frelimo arrive au pouvoir au Mozambique grâce à l’aide cubaine (elle-même aidée par l’URSS). Le MPLA arrive enfin à prendre le pouvoir face aux autres mouvements plus pro-occidentaux en Angola. Cuba, par son implantation militaire dans 6 pays fait d’elle la première puissance étrangère en Afrique. Cuba agit à la fois en mercenaire à la botte de Moscou et de missionnaire indépendant. En mars 1977, Fidel Castro fait à son tour une tournée africaine.

En Afrique orientale, l’URSS s’implante d’abord en Somalie suite à un coup d’Etat de Syad Barré en 1969. En 1976, après un véritable retournement d’alliance, l’URSS délaisse la Somalie et se tourne vers l’Ethiopie devenu communiste en septembre 1974. Après un coup d’Etat, le colonel Mengistu Hailé Mariam devient chef de l’Etat en février 1977, et se lance dans une vaste campagne de conquête sur le plateau d’Ogaden où les populations somalie vivent. Aidé par Cuba, l’Ethiopie arrive à conquérir Ogaden en mars 1978 et à repousser la guérilla de l’Erythrée (ONU).

Au final, l’Angola, l’Ethiopie font partis du COMECON (Conseil d'assistance économique mutuelle pour les pays communistes), le Mozambique, le Congo et le Benin sont devenus des bastions de la politique de l’URSS, et l’Algérie et la Libye sont des alliés.

Les réactions occidentales

Carter a pris ses distance avec l’Afrique du Sud et n’est pas intervenu directement au Zimbabwe mais y a favorisé l’installation d’un gouvernement noir. Avec le traumatisme du Vietnam, le Congrès refuse de voter des crédits pour une aide militaire. La présidence de Reagan renoue avec une reprise de politique de soutient aux régimes anticommunistes, en particulier en Angola et au Zaïre.

La politique anglaise est discrète mais peut-être efficace comme au moment de la transition du Zimbabwe vers l’indépendance en 1980. Mais une crise éclate au sein du Commonwealth en 1986 car la politique de Thatcher vis-àvis de l’Afrique du Sud est jugée trop conciliante.

La France est un frein à la déstabilisation de l’Afrique et à l’expansion du communisme. La France est le gendarme de la région, elle a gardé des liens privilégiés avec d’anciennes colonies (Côte d’Ivoire), en a noué de nouveau (Zaïre) et continue à avoir une implantation militaire importante dans les DOM-TOM (Comores). La France a aussi passé des accords militaires avec ses anciennes colonies pour la fourniture d’armes et de conseillers militaires. En avril 1977, la France apporte son soutient à Mobutu au Zaïre menacé par l’incursion de troupes étrangères venant de l'Angola. Elle aide aussi le Tchad contre la Libye et la guérilla du Tchad, ainsi que le Maroc et la Mauritanie contre le Front Polisario en 1976 (mouvement armé du Sahara occidental créé pour combattre l’occupation espagnole et qui refuse l’emprise du Maroc sur le Sahara).

Les acteurs régionaux

L’Algérie de Boumediene de 1965 à 1978 joue un rôle très important dans le mouvement des non-alignés et pour le nouvel ordre économique mondial. Elle joue un rôle important de médiateur entre l’Iran et l’Irak ou entre la Lybie et le Tchad.

La Libye est peu peuplée mais possède de très grandes ressources pétrolières. Depuis la révolution du 1 er septembre 1969, c’est Kadhafi qui est au pouvoir. Au début il était fermement opposé au deux blocs mais il se rapproche peu à peu de l’URSS. Mais il est avant tout un nationaliste arabe qui met au profit de l’Islam les revenus issus du pétrole. Les tensions américano-libyennes atteignent leur apogée en avril 1986 quand les USA bombardent Tripoli et Benghazi. Au début des années 80, Kadhafi perd de son influence avec l’effondrement du prix du pétrole, ses déclarations intempestives et ses interventions militaires au Tchad.

Les conflits régionaux

Le Tchad a des populations variées dont les conflits internes attisé par la Libye débouchent sur une situation de rébellions où la France et la Libye doivent intervenir en avril 1978. En 1979, les accords Lagos reconnaissance le gouvernement d’Oueddeï comme légitime, mais il est renversé par Hissène Habré en juin 1982. Oueddeï repart alors à la conquête de la capitale aidé par la Libye. La Libye s’empare du nord du Tchad se qui pousse la France a envoyé des paras en aout 1983 se qui donnera en septembre 1984 un accord pour l’évacuation totale du Tchad. Mais les attaques pro libyenne d’Oueddeï obligent la France à intervenir de nouveau en février 1986 et à soutenir Habré dans sa reconquête des territoires du nord.

Le Sahara occidental était devenue espagnol par des accords avec la France au temps de la colonisation. Après les premières indépendances, ce territoire attire les convoitises du Maroc, Algérie et Mauritanie. Le Roi Hassan II du Maroc lance une marche pacifique vers le Sahara occidentale en novembre 1975. Franco, qui agonise, signe des accords en novembre 1975 pour le partage du Sahara entre la Mauritanie et le Maroc. Le Front Polisario au début favorable à un accord avec la Mauritanie, est poussé par l’Algérie à demander l’indépendance du Sahara occidental. Il proclame le 27 février 1976 l’indépendance après le départ des troupes espagnoles, aussitôt reconnu par l’Algérie, ce qui débouche sur des affrontements en janvier 1977 entre le Maroc et l’Algérie. En juillet 1978, le président Moktar Ould Daddah tombe et la Mauritanie se retire sous la pression de la guérilla du Front Polisario du conflit. L’Etat du Sahara est reconnu par l’Organisation de l’union africaine ou OUA en 1982, ce qui pousse le Maroc, de plus en plus isolé, à accepter le référendum d’auto-détermination.

L’OUA ne réalise pas le principe de panafricanisme et fonctionne comme un simple cartel de chef d’Etat, elle n’intervient jamais en raison du principe de non-ingérence et la balkanisation menace maintenant l’Afrique. Pour se protéger du Nigéria (83 millions d’habitants et une bonne armée), 7 pays d’Afrique ont signé en juin 1977, l’ANAD, un accord de non-agression.

L’Afrique du Sud est devenue indépendante dans les années 1950 et l’Apartheid y avait été installé. Mais depuis les années 1970, l’Union sud-africaine n’est plus à l’abri des évènements extérieurs et on assiste à une montée du nationalisme noire portée par l’African National Congress ou ANC. Même si l’opinion publique occidentale est favorable à cette lutte contre l’Apartheid, les enjeux économiques pousse les Etats-Unis et l’Angleterre à ne pas faire de pressions économique (cap pour les pétroliers, minerais, régime anticommuniste). Le président Botha essaye par la diplomatie de créer des liens d’amitié avec les pays voisins, mais sans succès, il use alors de la force militaire pour cadenasser ses frontières. Botha ne cesse de lutter contre les régimes rebelles d’Angola ou du Mozambique. La Namibie très riche en minerais, devenue mandat de l’Afrique du Sud, est instable à cause du mouvement de libération SWAPO soutenu par le MPLA et l’URSS.

La minorité blanche de Rhodésie réussit son indépendance en 1965 et s’oppose aux mouvements noirs. La Rhodésie, qui devient Zimbabwe, finit, sous l’influence du Royaume Uni, par se doter d’une association au gouvernement des noirs et des blancs, et accèdent enfin à l’indépendance réelle en avril 1980.

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Le golfe Persique et l'Océan Indien

L’Asie du Sud-Ouest est une région vulnérable où les antagonismes religieux et les rivalités ethniques, les disparités sociales entretiennent un climat de tension permanente, illustré par une forte instabilité politique. C’est aussi une région vitale pour l’Occident.

Les grandes puissances accordent une importance stratégique accrue au golfe Persique (zone essentielle de la production de pétrole) et aux routes de l’Océan indien. De plus l’occident s’inquiète de la poussée soviétique dans la corne de l’Afrique. En effet à la suite de la chute de l’empereur d’Ethiopie (1974) une junte militaire prend le pouvoir en 1977 et s’aligne sur le modèle soviétique. L’URSS s’appuie également sur l’Inde (1971), l’Afghanistan (1978) et le Yémen du Sud. Afin de rééquilibrer le rapport de forces Est-Ouest en Asie méridionale, les Etats-Unis offrent leur aide économique et militaire au Pakistan en 1981.

Les répercussions de la guerre Iran-Irak

Née des frustrations d'une modernisation trop rapide, la révolution islamique qui, en 1978-79, embrase l'Iran, puis abat le régime du Shah, aboutit à l'instauration d'une République islamique et bouleverse le paysage politique du golfe Persique. Sous l’impulsion de l’imam Khomeiny le nouveau régime adopte dans tous les domaines le contrepied de la politique pratiquée par le Shah, considéré par les Etats-Unis comme « le gendarme du golfe ». L’Iran se replie sur lui-même, réduisant de 50% ses ventes de pétrole, fermant ses frontières aux influences occidentales et prêchant la révolution intégriste dans tout le monde musulman. La révolution iranienne sous tend, renforce, et stimule les mouvements radicaux islamiques non seulement au Proche Orient, mais dans le monde entier, de l’Indonésie à l’Afrique Noire, en passant par le Maghreb. L’Etat irakien laïque s’inquiète.

Le 22 septembre 1980, l’Irak décide d’attaquer l’Iran, en prétextant des incidents de frontière et en dénonçant le partage des eaux du Chott-El-Arab. Le commandement irakien croit en une guerre éclair, en profitant de l’opportunité de la révolution islamique en Iran et de la faiblesse momentanée de l’armée iranienne. Aux attaques irakiennes (septembre 1980- mars 1982) succèdent les contre offensive iraniennes (mars 1982- avril 1984). C’est une guerre longue. L’Iran a une population 3 fois plus nombreuse que l’Irak. De plus la propagande khomeiniste donne de l’énergie à l’armée iranienne. Pendant les 4 années suivantes (avril 1984-aout 1988), Irakiens et Iraniens bombardent tour à tour les villes de l’ennemi et attaquent les navires pétroliers, provoquant l’internationalisation du conflit, et révélant les dissensions interarabes (Syrie et Libye soutiennent l’Iran et les gouvernements arabes modérés soutiennent l’Irak). Conséquence aussi sur la scène internationale L’enjeu de cette guerre, devient le contrôle du détroit d’Ormuz, par où transite tout le pétrole de la région. L’URSS soutient d’abord l’Iran, puis l’Irak. Les Etats-Unis soutiennent l’Irak tout en vendant secrètement des armes à l’Iran. Du coup, le golfe Persique est de plus en plus incertain et voit s'affronter l'intervention concurrente des Etats-Unis et de l'URSS. Les Etats occidentaux perdent tout contact avec l'Iran, au fur et à mesure de sa radicalisation religieuse et politique et de son soutien avéré aux preneurs d'otages et aux terroristes. Les Etats-Unis soutiennent l'Irak, mais ils fournissent secrètement des armes à l'Iran. Ils encouragent les Etats du golfe à s'unir au sein du Conseil de coopération du Golfe (mai 1981) afin de ne pas perdre le contrôle du golfe Persique et des considérables réserves de pétrole.

Les réactions face à l'intervention soviétique en Afghanistan

L'événement le plus lourd de conséquences pour la paix mondiale est l'intervention de l'armée soviétique en Afghanistan à partir de décembre 1979. En 1978, ce pays archaïque (et Etat-tampon entre la Russie et l'Inde), est en proie à un coup d'Etat militaire qui renverse la monarchie et met en place un gouvernement prosoviétique. Le chef du parti communiste afghan, Muhammad Taraki, est assassiné en 1979 par les partisans du secrétaire du parti, Hafizullah Amin, que les soviétiques considèrent comme incapable de faire face à la guérilla-révolutionnaire. La rébellion se généralise et se transforme en guerre civile. Moscou décide d'intervenir en décembre 1979 en mettant en place un nouveau gouvernement dirigé par Babrak Karmal.

Les soviétiques présentent l'invervention comme une opération idéologique, mais c'est aussi un acte stratégique : il permet de prendre position à proximité du golfe Persique, au contact direct du Pakistan, allié des Etat-Unis. Cette intervention est condamnée par l’ONU, par les pays islamiques et par les pays occidentaux. Le Président Carter réplique avec l’embargo des céréales et des hautes technologies en direction de l’URSS et par le boycott des JO de Moscou de 1980. Cette histoire pèsera en faveur de l’élection de Reagan en novembre 1980 connu pour son hostilité à l’URSS et à la détente. La résistance afghane mènera l’URSS à une défaite.

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La déstabilisation de l'Amérique latine

Une des régions les plus instables de la planète à cette époque à cause de la fragilité des structures économiques, les disparités sociales et la faiblesse des systèmes politiques facilitent l’extension des guérillas et la progression des courants marxistes. La domination nord-américaine est de plus en plus insupportable aux pays d’Amérique latine et en particulier d’Amérique centrale.

L'influence du modèle cubain

La période est marquée par de violentes secousses dus à la lutte entre les mouvements révolutionnaires marxistesléninistes et les régimes conservateurs au moment même où plusieurs îles du territoire britannique (Bahamas, Barbade, Belize,..) et néerlandais (Suriname) accèdent à l'indépendance. Cuba est le point de départ de la contagion révolutionnaire qui accompagnent les disparités sociales au sein des pays d'Amérique latine. Non seulement cuba est devenue la première démocratie populaire mais elle ne cache pas sa volonté d'exporter sa révolution partout en Amérique latine. L'hostilité du gouvernement américain renforce la popularité de Cuba. Cuba soutient des mouvements d'émancipation en Afrique et agit à la fois pour son propre compte de missionnaire de la révolution et pour le compte de Moscou.

La crise du leadership américain

Jusqu’à la fin des années 1970, les Etats-Unis veillent au maintien du statu quo politique dans l’hémisphère occidental. Depuis 1962 ils tolèrent l’existence de Cuba mais partout ailleurs ils pratiquent une politique d’endiguement, en témoignent leur soutient au coup d’Etat mené par Pinochet (Chili) face à l’expérience marxiste d’Allende (président chilien). Ils apportent ainsi leur soutient à des dictatures et ils éliminent les dirigeants des Etats jugés dangereux pour leurs intérêts et pour la stabilité de la région. L’attitude des Etats-Unis à l’égard de l’Amérique latine subit une profonde transformation sous la présidence de Jimmy Carter qui proclame son attachement aux droits de l’homme et au principe de la souveraineté des nations. Ainsi, les Etats-Unis pratiquent une politique d’aide sélective envers les Etats latino-américains, réduisant l’appui militaire et financier aux dictatures du Chili et d’Argentine. Ainsi disparaît une marque de l’impérialisme des Etats- Unis en Amérique latine. Mais le bilan de la « doctrine Carter » reste incertain. Les forces révolutionnaires en profitent pour occuper le terrain. Elles s’emparent ainsi du pouvoir dans l’île de la Grenade, en mars 1979. Au Nicaragua, en juillet 1979, les guérilleros du front sandiniste (parti politique nicaraguayen) de libération prennent le pouvoir. Le risque de contagion révolutionnaire inquiète les Etats-Unis qui à partir de l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan, en novembre 1980, réagissent par une aide militaire et financière aux Etats et aux forces contrerévolutionnaires et par un plan d’aide aux Caraïbes.

Le plan Reagan de février 1982 pour l’Amérique centrale, vise à contenir la subversion en promouvant la démocratie, le dialogue, le développement et la défense. Intervention dans l’île de Grenade, en octobre 1983, traduit la volonté du gouvernement Reagan de réaffirmer son autorité dans les caraïbes. Mais le principal problème est celui du Nicaragua. Lâché par les Etats-Unis, le général Somoza abandonne le pouvoir en juillet 1979 dans une atmosphère de guerre civile. L’aide américaine au Nicaragua désormais dirigé par les Sandinistes est suspendue et la guerre civile reprend en 1982, animée par les forces contres révolutionnaires (les contras) soutenue par l’Amérique de Reagan. Mais le Congrès rechigne à renouveler l’aide militaire aux Contras. Dans leur volonté de maintenir une pax americana (hégémonie américaine) en Amérique Latine, les Etats-Unis doivent tenir compte de la volonté d’indépendance des dirigeants latino-américains, de l’émergence de nouveaux acteurs comme le Mexique, le Brésil ou le Venezuela, ainsi que des réserves formulées à l’égard de leur politique par des dirigeants occidentaux (Mitterrand).

Cette « crise du leadership américain » sur l’Amérique latine se manifeste clairement lors de la guerre des îles Malouines, au printemps 1982. On assiste à un conflit territorial entre la Grande Bretagne qui occupe les îles Malouines depuis 1833 et l’Argentine qui la revendique comme son propre territoire. En avril 1982 le président argentin fait occuper par surprise Port Stanley. Margareth Thatcher n’hésite pas à envoyer toute la marine anglaise et en juin 1982, les forces britanniques reprennent Port Stanley.

Aussi les Etats-Unis doivent choisir entre deux types d’alliances, celle de l’Atlantique Nord et celle du continent américain. Le président Reagan prend le parti de soutenir le Royaume Uni, s’attirant ainsi le ressentiment de l’Argentine et de nombreux Etats latino-américains et permettant aux Russes et aux Cubains de marquer des points dans la région. Cette guerre permet en Argentine la chute du régime militaire et l’avènement d’un régime libéral. De façon générale, d’ailleurs, la démocratie fait des progrès en Amérique latine. (Venezuela et Colombie 1958, Pérou 1978, Bolivie 1981, Brésil, Argentine et Uruguay 1984).

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Les luttes d'influence en Asie du Sud-Est

Redéploiement des grandes puissances dans cette région, avec une influence toujours plus grande de l’Union soviétique, expansionnisme vietnamien et développement d’un axe Pékin-Tokyo-Washington, qui s’oppose à l’axe Moscou-Hanoi.

L'expansionnisme vietnamien

La fin de la guerre. Les accords de Paris en janvier 1973 n’ont pas mis fin à la guerre entre le Nord et le Sud, où les forces du GRP gagnent sans cesse du terrain aux dépens des soldats du général Thieu. En avril 1975 l’offensive communiste est irrésistible. La résistance du Sud s’effondre brutalement.

A la chute de Saigon et Phnom-Penh (avril 1975) succède la transformation du Laos en République populaire par la victoire du Pathet-Lao (décembre 1975). Toute l’Indochine est communiste. Le désordre continue, aggravé par le génocide auquel se livrent les Khmers rouge au Cambodge.

C'est donc un échec important pour le prestige américain. Le désengagement des puissances occidentales se manifeste aussi par la dissolution de l’OTASE (juin 1977). Toutefois la « théorie des dominos » ne se vérifie pas au-delà des frontières de l’ancienne Indochine française. En témoigne la création en 1967 de l’ASEAN, organisme de coopération économique et politique dont la règle est le neutralisme (Malaisie, Philippines, Indonésie, Thaïlande, Singapour). Mais la crainte de l’expansion vietnamienne amène l’ASEAN à se rapprocher des Etats-Unis. Donc ils conservent un rôle dans la région grâce à ses relations étroites avec le Japon, la Corée du Sud, l’ASEAN, la Chine.

La République démocratique du Viêt-nam, impose en juillet 1977 son protectorat au Laos qui devient aussi un satellite de l’URSS. Au Cambodge c’est plus compliqué à cause du soutient de la Chine au régime de Pol Pot. Mais finalement, par une intervention militaire, le ViêtnNam élimine Pol Pot du pouvoir et instaure un protectorat. Ainsi tout l’ensemble indochinois est reformé sous l’égide politique et militaire du Viêt-nam. La guerre, les massacres et les pillages amène vietnamien et cambodgiens à fuir leur pays, surtout par mer (boat-people).

L'attitude chinoise face à la double hégémonie

L’Asie du Sud-est en un enjeu dans le conflit sino-soviétique. La mort de Mao et d’Enlai en 1976 ne change pas la politique extérieure de la Chine qui consiste à rejeter la double-hégémonie, mais la Chine est toujours prête à soutenir tout ce qui contrecarre les plans de l’URSS en Asie et en Afrique. La Chine considérant que l’URSS est sa première ennemie, élabore la théorie des 3 mondes :

- Le monde des impérialismes : URSS, USA

- Le monde intermédiaire : Europe, Canada, Japon

- Le troisième monde : les pays en voie de développement dont la Chine est le leader

La Chine passe son temps à revendiquer des territoires frontaliers avec l’URSS et d’Inde, mais surtout elle a vocation à être la grande puissance d’Asie du Sud-est. En février-mars 1979, la Chine lance une opération de police au Vietnam histoire de freiner son expansion et de ne pas être pris en tenaille entre l’URSS et son allié le Vietnam.

En 1978, continuant son rapprochement avec l’ouest, elle conclu un traité de paix et d’amitié avec le Japon. Depuis le voyage de Nixon, les négociations avec les Etats-Unis buttent sur Taiwan qu’ils refusent de lâcher. C’est en décembre 1978 avec l’arrivé de Deng Xiaoping et de Carter conclut à la reconnaissance de la république populaire de Chine comme le gouvernement légal. C’est une alliance de revers contre l’URSS.

Avec la mort de Mao et l’abandon de la révolution culturelle, la dimension idéologique de l’opposition Moscou/Pékin se perd. Avec Xiaoping le régime devient réaliste, les relations deviennent plus cordiale comme avec le voyage de Gorbatchev en Chine en mai 1989 qui scelle la normalisation entre les deux pays après 30 ans de discordes. Le rôle du Japon et de l'Inde Le Japon, devenu une superpuissance économique, est resté un nain politique. Les relations extérieures d'un pays qui a longtemps limité son effort militaire et s'est reposé sur l'alliance américaine pour sa sécurité ont été essentiellement commerciales et financières. Les relations diplomatiques ont été rétablies avec l'URSS en 1956, mais n'ont pas abouti à un traité de paix, en raison de la revendication par le Japon des îles les plus méridionales des Kouriles occupées par les soviétiques depuis 1945.

Avec la Chine, le Japon a signé un traité de paix et d'amitié en 1978. Le Japon est d'ailleurs devenu un partenaire commercial privilégié avec la Chine et l'URSS. Le Japon veut mettre sur pied une politique régionale indépendante. Il conquiert l'un après l'autre les marchés sur le dos des américains. Le Japon inquiète les américains et les européens par son expansion commerciale dans plusieurs secteurs industriels clés. Le Japon est en passe de devenir une puissance militaire majeure dans l'Asie-Pacifique.

Quant à l'Inde, elle jouit encore d'une certaine autorité morale, grâce au rôle historique joué par Nehru dans la création du mouvement des non-alignés. Elle s'est cependant assurée du soutien de l'URSS contre ses deux rivaux : le Pakistan et la Chine. Mais elle est surtout préoccupée de résoudre ses contradictions nationales et religieuses. La percée des pays de l'arc du Pacifique La question de la Corée n’est pas réglée par l’armistice de 1953 et ressurgit en septembre 1983 quand un avion de ligne sud-coréen est abattu par les soviétiques. La situation de la Corée symbolise la division d’une nation en deux et reflète le risque permanent d’hostilité entre le nord, Pyong Yang, et le sud avec Séoul. Avec les USA qui maintiennent des forces militaires depuis 1950, l’URSS a un rôle croissant en Asie, la Chine et le Japon rivalisent pour le contrôle de la Corée, c’est en enjeu pour tous. Même si la Corée du sud est devenue une puissance industrielle et commerciale, elle vit encore sous une menace du nord. Taiwan, isolé politiquement par la volonté de l’occident, devient une nouvelle puissance industrielle d’Asie, un des 4 dragons. L’arc du Pacifique rivalise avec les centres industriels d’Europe : Corée du sud, Taiwan, Hong Kong, Singapour, participent à la redistribution des pôles de puissance.

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Les troubles en Méditerranée et au Proche-Orient

Permanence du rôle stratégique de la Méditerranée

L’Union soviétique y réussit une percée recherchée depuis toujours. La Méditerranée draine le sixième du trafic général et le tiers du trafic pétrolier mondial. Elle est devenue un des points d’affrontement potentiel où se côtoient les forces des superpuissances.

Face à la sixième flotte américaine, une flotte soviétique croise en Méditerranée et trouve des côtes accessibles en Algérie et en Syrie.

Pour compliquer les choses, les deux alliés orientaux de l’OTAN sont en conflits à propos de Chypre. 80% de grecs, 18% de turques, cette ancienne île ottomane est confiée à la Grande Bretagne en 1878. Elle présente une valeur stratégique nouvelle depuis l’ouverture du canal de Suez (1869). La solution au problème de la cohabitation des populations grecque et turque dans l’île de Chypre ne pouvait être ni l’annexion du pays à la Grèce ni l’union à la Turquie. Du coup en 1960 c’est un Etat indépendant et neutraliste qui voit le jour. De graves conflits opposent les deux communautés (1963, 1965, 1967) au point qu’une force des nations unis (UNFICYP) y est présente depuis 1964. Après la fin de la dictature des colonels (fin 1973), le nouveau gouvernement grec téléguide un coup d’Etat et y installe des dirigeants favorables à l’annexion à la Grèce. Aussitôt la Turquie décide d’intervenir et en août les forces turques occupent approximativement 40% du territoire dans le Nord de l’île, ce qui provoque l’exode d’une partie de la population et une ligne de démarcation (« ligne verte ») sépare une république turque de Chypre du Nord (1983) du reste de l’île. La Grèce et la Turquie sont en conflits, ce qui est embarrassant puisque les deux font partie de l’OTAN. La Grèce quitte l’organisation militaire d’OTAN jusqu’en 1980. Malgré les négociations, la partition de l’île en deux Etats entre peu à peu dans les faits.

Les incidents américano-libyens. La Libye, jusqu'à 1969 pro occidentale (dynastie Senoussie), établit des liens privilégiés avec l’union soviétique en 1974. Elle s’engage dans une politique d’armement effrénée et commence sa politique de déstabilisation systématique en Afrique et au Proche Orient. Les rapports d’hostilité entre la Libye du colonel Kadhafi et l’Amérique du président Reagan dégénèrent en plusieurs affrontements, dont le raid américain sur Benghazi et Tripoli le 15 avril 1986, suite à des actes terroristes libyens.

La guerre toujours présente au Proche Orient

Renouveau de l’Islam, progression de l’intégrisme musulman et volonté d’autonomie des acteurs régionaux. Les richesses considérables tirées des revenus pétroliers permettent à certains (Libye, Arabie Saoudite, Irak, Emirat Arabe Unis, Koweït) d’acquérir un armement moderne. L’Islam (sous l’influence des musulmans chiites) joue le rôle principal de la Révolution Iranienne qui institue une « république islamique » (soumission du peuple au Coran et au pouvoir de l’imam Khomeiny). A côté, le président Hafez el-Assad aspire à être l’unificateur des Arabes (tout comme la Libye) et le restaurateur de la Grande Syrie (avec Liban, Jordanie, Etat palestinien). Face à ces développements, les superpuissances ont peine à contrôler la situation. L’union soviétique soutient les Etats révolutionnaires (Ethiopie, Yémen du Sud, Lybie). Elle marque par son intervention directe en Afghanistan sa volonté de participer au contrôle du golfe Persique. Les Etats-Unis s’efforcent de contrer les ambitions soviétiques (intervention directe + appuie au Etats modérés).

L’action des Etats-Unis, et surtout de Kissinger, est décisive dans le rapprochement israélo-égyptien. La diplomatie des « petits pas » de Kissinger permet aux Etats-Unis de retrouver leur influence dans la région. Le rapprochement des positions israélienne et égyptienne se concrétise par le voyage étonnant du président Sadate à Jérusalem (novembre 1977) puis par les accords de Camp David (septembre 1978) avec Begin sous l’égide de Carter, enfin par le traité de paix signé à Washington entre Israël et l’Egypte (mars 1979). L’Egypte obtient la restitution de ses terres occupées depuis 1967, l’évacuation du Sinaï par l’armée israélienne est chose faite en avril 1982. Cette politique aboutit à isoler complètement l’Egypte, non seulement des pays arabes qui constituent le « front de refus », mais aussi des pays modérés (Jordanie, Arabie Saoudite). L’Egypte est exclut de la Ligue arabe. En conséquence de sa politique le président Sadate est assassiné en octobre 1981 par des intégristes islamiques. La religion islamique s’ajoutent pour rompre l’unité du monde arabe, divisé par la guerre Iran -Irak et la division entre sunnite et chiites.

Non seulement la question palestinienne ne trouve pas de solution mais la situation empire. L’OLP (crée en 1964) de Yasser Arafat, cherche à obtenir une reconnaissance internationale. Cela est chose faite lorsqu’Arafat est invité par l’ONU à parler devant l’Assemblée générale. Il prône l’instauration d’un seul Etat démocratique de Palestine (1974). Begin (parti conservateur) nie la nation palestinienne. L’Israël fait de Jérusalem sa capitale en juillet 1980, annexe le territoire syrien du Golan en 1981, et encourage la colonisation juive en Cisjordanie. Les pays arabes soutiennent l’OLP, de même que l’URSS. Les Etats Unis préconisent une patrie palestinienne dans le cadre de la Jordanie. Le président Mitterrand se fait l’avocat de la création d’un Etat palestinien dans son discours à Jérusalem le 4 mars 1982. Impasse.

Ancien mandat français, indépendant depuis 1945, et cité comme modèle d’équilibre intercommunautaire, le Liban n’est plus un havre de paix et de prospérité. Il est déchiré par les rivalités entre chrétiens maronites et musulmans, et les organisations palestiniennes y sont implantées. Guerre civile dès avril 1975 entre militants des phalanges chrétiennes et Palestiniens. L’Etat libanais se dissous en une série de micro-communauté. La Syrie tente de tirer avantage de la situation pour sa main mise sur le Liban et soutient en 1976 les palestino-progressistes et les forces chrétiennes. Israël, confronté aux raids de palestiniens réfugiés dans les camps au Sud du Liban exerce des représailles, comme en mars 1978. Opération « paix en Galilée » en juin 1982, dont le but et de détruire l’OLP et d’installer un pouvoir favorable à une paix avec Israël. Israël élimine l’OLP du Liban mais achève de désagréger cet Etat. L’intervention israélienne, se transforme en déroute et aboutit finalement au retrait des troupes (juillet 1983). La situation amène l’intervention d’une force multinationale « d’interposition » composée de contingents américains, français, italien et anglais. Cette force, qui contrarie les visées de la Syrie, est victime d’un attentat qui a pour conséquence son retrait du Liban. La paix parait lointaine.

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Les tensions en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et au Proche-Orient

Frappé par le surendettement et une croisse démographique non controlée, le Tiers Monde aussi s'enfonce dans la guerre et la pauvreté. Contrairement à la période précédente, la règle de l’égoïsme national semble triompher. Le dialogue Nord Sud déraille. Le monde arabe se déchire. L’Afrique craque de toute part. Et à la conférence des pays non alignés à la Havane (3-9 septembre 1979), Tito (Yougoslavie) s’oppose à Castro qui veut faire du mouvement une simple courroie de transmission des volontés soviétiques. Si l’Amérique a tendance à se replier sur elle-même, l’URSS intervient partout soit directement, soit indirectement. Les conflits bilatéraux deviennent incontrôlables par les grandes puissances. De nouveaux terrains d’affrontements viennent s’ajouter : Océan Indien, Afrique et Pacifique.

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Les tentatives de réponse à la crise

Pour répondre à l’OPEP, la diplomatie américaine créait au sein de l’OECE l’Agence Internationale de l’Energie ou AIE. La France n’y participe pas car c’est en désaccord avec sa politique d’amitié avec les pays en voie de développement. La France organise conférence sur les matières premières à Paris en décembre 1975 invitant des pays du Sud comme du Nord pour renouer le dialogue mais elle bute sur le pétrole. Une autre conférence sera organisée en 1977 mais elle ne fera que réaffirmer les principes d’un nouvel ordre économique international.

En octobre 1981, la conférence au sommet de Cancun, 22 pays décident d’ouvrir des négociations dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. La CEE fait preuve d’originalité dans la tentative Nord/Sud en établissant des relations privilégiées avec 58 pays du Tiers Monde par les accords de Lomé I en février 1975 et Lomé II en octobre 1979, avec des facilités commerciales, des aides. C’est un accord de politique multilatérale qu’on ne peut plus accusé de néocolonialisme.

C’est aussi le début de la concertation entre pays industrialisés. La réunion à Rambouillet en novembre 1975 à l’initiative de Giscard donne naissance au G7 qui deviendra G8.

Les négociations du GATT entre 1973 et 1979 connues sous le nom de Tokyo Round parviennent à un accord pour combattre les entraves aux échanges, mais cela n’empêche pas les mesures protectionnistes pour autant. En 1979, Paul Volcker, le directeur du Federal Reserve Board décide de limiter la croissance de la masse monétaire en augmentant les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation. Le cours du dollar augmente et accentue partout le repli déflationniste et oblige tout les pays à une politique d’austérité. Les pays industrialisés touchent le fond de la crise avec des records de chômage, les pays sous développés s’endettent auprès d’organismes internationaux qui les obligent à une politique d’austérité catastrophique.

La crise augmente la compétition économique, elle détériore les paiements extérieurs, la peur de la pénurie de denrées nécessaires à la vie pèse sur les relations internationales.

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Les différents aspects de la crise

Le désordre du système monétaire international

Cette situation jour un rôle très important. Ce désordre est dû à la chute du dollar (par la décision de Nixon de détacher le dollar de l'or) et à la sanction de cette politique anarchique. De ce fait, le déficit de la balance des paiements américaine se creuse et l'ampleur des liquidités internationales s'accroit. Les principales monnaies flottent et le système imaginé à Bretton-Woods (accords de 1944 qui ont donné naissance au FMI et à la Banque Mondiale) est mort. Au terme de la conférence de la Jamaïque en 1976, les pays occidentaux décident de remplacer ce système. Au terme de cette réunion, il n'y a plus de prix officiel de l'or, et les changes flottants sont légalisés. Le véritable capital de réserve du système monétaire est assuré par les Droits de tirages spéciaux (DTS) en fonction desquels sont définies les nouvelles parités. Les DTS sont un nouvel étalon de change international qui fonctionne dans le cadre du Fonds Monétaire International (FMI). La valeur des DTS est définie par un ensemble de monnaies des différents pays industriels.

Les chocs pétroliers

Le détonateur du choc pétrolier de 1973 réside dans les décisions prises par les pays arabes producteurs de pétrole alors que la guerre israélo-arabe n'est pas terminée. Ces décisions portent sur l'embargo de vente du pétrole vers certains Etats, la réduction de la production et surtout l'augmentation des prix. Les deux facteurs de la crise pétrolière sont :

– la croissance de la part du pétrole dans la consommation d'énergie : la part du pétrole est passée d'un tiers à 2/3 dans la consommation, au moment où la consommation d'énergie annuelle triplait dans le monde.

– la volonté croissante des Etats producteurs de pétrole d'en profiter eux-mêmes : jusqu'en 1960, l'essentiel du pétrole était reversé aux Etats des royalties en échange de concessions d'exploitation. A l'exception des USA ou de l'URSS, la plupart des pays consommateurs de pétrole n'en produisent pas (ou presque).

La production est concentrée au Venezuela, au Nigeria, en Indonésie et surtout autour du golfe Persique notamment en Arabie Saoudite, en Iran, en Irak, au Bahreïn, au Koweit et au Qatar. Le Venezuela, l'Iran, l'Irak, Arabie Saoudite et le Koweit ont créé l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole). Désormais, les pays de l'OPEP essayent d'obtenir davantage de royalties (commission monétaire reversée en fonction d'un pourcentage de chiffre d'affaire) et ensuite de nationaliser totalement la production de pétrole. En 1973, les pays de l'OPEP décident que le prix du baril de pétrole passe de 3 dollars à plus de 5 dollars. Les pays arabes envisagent, quelques jours plus tard, un système d'embargo contre les pays qui paraissent soutenir Israël (les Etats-Unis et les Pays-Bas). Ils décident de réduire la production petit à petit tant qu'Israël n'aura pas évacuer les territoires occupés. En 1974, ce système est abandonné.

En décembre 1973, le prix du baril s'élève à plus de 11 dollars. Alors que les effets du choc pétrolier s'atténuent, l'effet de la demande provoque un nouveau choc. Le prix du baril atteint 34 dollars à la fin de 1981.

Les conséquences de la crise

Les conséquences qui concernent d'abord les pays industrialisés sont grave. Menacés d'une pénurie, l'Europe occidentale et le Japon (dont toute l'économie repose sur le pétrole) sont en panique. L'inflation s'accélère particulièrement en Grande-Bretagne et en Italie. Aux Etats-Unis, en Allemagne et au Japon, l'inflation est combattue par des plans d'austérité qui provoquent une baisse réelle de la productivité et du niveau de vie. Dans tous les pays, la hausse des prix met un frein à l'expansion. Cette crise est la combinaison d'une récession limitée et d'une certaine inflation : la « stagflation »

Quant aux pays sous-développés, leurs disparités s'accusent car ils ne sont pas affectés de la même façon par la crise.

D'un côté on trouve les Etats producteurs en matières premières, en particulier exportateurs de pétrole. De l'autre côté on trouve les pays pauvres qui ne sont pas producteurs de pétrole et pour lesquels les frais d'importation du pétrole sont tout à fait insupportables. Même au sein de l'OPEP, on assiste à une division entre les Etats soucieux de ménager les économies occidentales en n'augmentant pas inconsidérablement les prix du pétrole (l'Arabie Saoudite) et ceux qui sont décidés à en profiter au maximum (l'Iran, la Libye).

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