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Filtrer les éléments par date : juin 2014

Cicéron ou l'évolution vers la Res Publica

Cicéron est issu d'une famille d'aristocrates. Il est né en 106, Cicéron du fait du latin cicero:pois chiche représentant la verrue qu'il avait sur le visage. Il voyagera en Grèce et deviendra un grand vocat en revenant à Rome.

Il commencera le cursus honorum et accède aux plus hautes charges. Il sera célèbre pour avoir défait la conjuration de Catilina et il aparaîtra alors comme le sauveur de l'homme. Cicéron est inspiré par la succession des crises politiques : conjuration de Catilina, condamnation de Pompée, meurtre de César, luttes entre les prétendants au pouvoir comme Octave et Marc- Antoine.

Cicéron écrit beaucoup. Il écrit une grande théorie politique avec une oeuvre de réflexion et de discours. Parmi ces deux oeuvres politiques principales, on trouve le De Republica, en 57 et De Legibus en 51. Tous ses écrits sont influencés par la Grèce mais il va aussi montrer les principes naturels entrevus par Aristote.

Les événements vont se précipiter vers la dégradation de la république. Cicéron se réjouira de la mort de César avec trop de véhémence. Il croit pouvoir intervenir dans la république retrouvée mais il se trompe car Antoine revendiique le pouvoir. Cicéron prononcera 14 discours contre Antoine, Les Philippiques , qui sont d'une violence extrême et Cicéron se prononce alors en faveur d'Octave. Si Octave voulait le pouvoir, Marc Antoine s'engageait à le soutenir contre la mort de Cicéron.

Herrenius était chargé de tuer Cicéron alors qu'il était un ancien client de Cicéron. A ce moment survinrent les meurtriers, c'était le centurion Herrenius que Cicéron avait autrefois défendu dans une accusation de parricide […]. Plutarque affirme que : « Le centurion se précipita, il l'entendit arriver et ordonna de déposer sa litière. Lui-même, portant d'un geste qui lui était familier la main gauche à son menton regarda fixement ses meurtriers... »

Cicéron démontrera la disparition de l'élément populaire, l'oubli de l'élément démocratique et il expliquera la crise par le trop de monarchie qui entraînait des dérives vers les conjurations.

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Polybe

Polybe vivra également une vie assez longue (205-125). Il est Grec, né dans le Péloponnèse et est issu d'une riche famille d'Arcadie. Il connaît donc les lendemains des échecs d'Alexandre le Grand et il verra les cités grecques s'unir contre Rome. Polybe sera l'un des meneurs de cette ligue des cités grecques appelée ligue achéenne à la suite de son père Lycortas. Cette ligue sera défaite et après cet échec face à Rome, Polybe sera arrêté avec 1000 Grecs pris en otage à Rome. L'exil de Polybe durera 17 ans à Rome. Il vivra près d'un consul et il connaîtra des années heureuses à Rome.

Polybe deviendra le pédagogue du fils du consul, Scipion-Emilien. Durant cet exil, Polybe va s'interroger sur la différence entre Rome et les cités grecques, sur les raisons des victoires romaines. Il se passionnera pour la société romaine, pour la ville de Rome, pour la politique romaine. Il sera fasciné par cette supériorité de Rome sur la Grèce.

Il entreprendra une réflexion. Il écrit afin que les Grecs connaissent leur vainqueur. Il écrit un traité d'histoire de 220 à 146. Sa pensée est ici pour convaincre les Grecs de la belle nature des institutions romaines. Ces 60 ans d'histoire sont traités en 40 volumes pour expliquer cette domination romaine faite en 60 ans. Ce succès s'explique par deux éléments :

– les conceptions religieuses romaines

– l'excellence de la Constitution. Polybe donnne une vision de l'histoire romaine au moment où Rome connaît son ascension. Selon lui, Rome l'a emporté grâce à sa politeia, c'est-à-dire en raison du caracctère mixte de son régime politique. Polybe ne croit pas non plus comme Caton, à l'homme providentiel. Le succès est expliqué par la conciliation des 3 régimes de référence.

Il utilise un raisonnement habituel chez les philosophes grecs

– Monarchie dirigée par un seul qui autorise la persuasion et non la force et dont l'autorité est acceptée par les sujets

– Aristocratie : gouvernement des meilleurs

– démocratie : « c'est le régime dans lequel la masse entière des citoyens a pouvoir pour tout faire ce qui lui plaît et imposer ses désirs ».

Face à ces régimes, Polybe utilise la même méthode que les philosophes grecs en prlantde dégradation de ces régimes. Il reprend les théories données par Platon puis par Aristote. La dégradation de ces régimes appartient à la nature de ces régimes, elle est intérieure. Il parle et il compare la dégradation des régimes purs à la rouille qui est la perversion du fer.

– l'autocratie, qui est la forme abîmée de la monarchie est le gouvernement pour soimême.

– L'oligarchie qui est la forme abîmée de l'aristocratie, le gouvernement des plus riches

– L'ochlocratie qui est le gouvernement de la populace, de la masse.

Selon les visions données par Polybe, la république romaine n'a pas connu ces dégradations. Ces 3 régimes qui ne peuvent pas aller ensemble ont convergé. La République fait en quelque sorte un syncrétisme.

Polybe montre quels sont les lieux de la monarchie. La monarchie est représentée par les consuls qui sont dotés d'un pouvoir de commandement absolu. Les caractères de l'aristocratie sont contenus dans le Sénat où siègent les meilleurs éléments de la ville de Rome.

Le peuple est représenté par les commices, ce sont les caractères de la démocratie. Ces éléments sont établis dans une parfaite harmonie.

La guerre est voulue par le peuple, commandée par les consuls et autorisée par le Sénat. Dans cette description on retrouve la pensée d'Aristote car le régime que décrit Polybe ressemble à l'interdépendance.

Cependant, une faille va se créer et va s'élargir. On sera amené à la crise romaine. Les Romains vvont prolonger la réflexion sur les régimes mixtes notamment Cicéron.

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Caton

Caton va voir se forger tout un mythe autour de la Rome victorieuse toute sa vie (232- 149). Caton est propriétaire et va cultiver la terre. Il participera à l’État, et deviendra un homme d'Etat conservateur. Ce n'est pas un idéaliste.

Il suivra le curus honorum ce qui le mènera au Consulat en 195 puis à la Censure qu'il exercera avec beaucoup de rigueur. On l'appellera alors censorius : le censeur extrême. Caton écrira beaucoup et en latin. Il est en fait attaché à l'identité romaine. Caton est très moqueur dans ses écrits, il est souvent cruel.

On lui doit De re rustica et de nombreux discours. On trouve en fait ici les prémices de l'identité romaine, les annonces d'une pensée nationaliste. Caton va représenter cet idéal romain, l'idéal de la royauté romaine. Il mettra en avant le personnage du soldat-laboureur. Il hait les utopies.

Ce modèle est une pratique exigeante alors qu'à Rome on se dirige vers le luxe, Caton désire la simplicité.

Cet auteur s'intéressera beaucoup à ce qu'il se passe à Rome. Il s'oppose à une possible venue de la décadence. Il affirme que la ville de Rome a besoin d'être épurée. Il fera chasser du Sénat tous ceux qui ne sont pas dignes de la place dont Manius qui avait embrassé sa femme en public.

Il va s'attaquer à tout ce qui va contre les bonnes habitudes, c'est-à-dire le luxe. Caton se moquera des gens pouvant se délecter un peu trop : « Comment un tel corps pourrait-il servir à la patrie car toute la place de la gorge jusqu'au haut des cuisses est occupée par le ventre ». Il se moquera aussi des bavards « qui ont la rage de parler » et des raffinés. Caton rejettera aussi tout ce qui n'est pas romain ce qui sera un exercice difficile. Il rejette tout ce qui vient des monarchies hellénistiques.

Caton reproche à l'orient hellénistique le goût pour le luxe. Il englobera dedans la Grèce et critiquera la philosophie gecque. Il critiquera les philosophes romains qu'il traitera de bavards. Socrate serra traité de bavard et de forcené et Caton va poser comme point d'honneur le fait de mépriser la Grèce. Plutarque se moquera également de Platon qui avait prédit la fin de Rome selon lui : « Nous avons franchi les espaces qui nous séparaient de la Grèce ». Il y a de la nostalgie pour la Rome ancienne et il espère retrouver une pure romanité et il y aune pensée vers la nation avec un rejet de ce qui est étranger.

Caton incitera également à la méfiance des cultes ne venant pas de Rome. Il souhaite interdire les cultes étrangers : « Elles sont nos ennemies, ces statues transportées de Syracuse . Il proposera une théorie constitutionnelle reposant sur la primauté de la coutume des ancêtres (mos majorum). Cette loi paraissait comme supérieure à la loi positive selon Caton qui était une loi écrite proposée par un seul homme pour répondre à un événement isolé.

Caton rejette l'idée de l'homme providentiel. Il y a chez lui cette querelle entre la tradition et la nouveauté. La nouveauté rapide et la nouveauté subite sont inférieures à la tradition. La victiore de Rome est due selon luoi à la nature mixte du gouvernement romain. Il reprend la réflexion des Grecs en démontrant un emprunt aux trois régimes démontrés par les Grecs.

A la fin de sa vie, Caton va se pervertir et se départir de ses vertus romaines en ranimant la vertu de la boisson et de la nourriture.

Caton a donc parlé de la nature mixte de la République romaine. Cette explication sera reprise par Polybe, Grec et donc habitué à cette vision.

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Rome ou la res publica

La Rome antique est pour les historiens un lieu de réflexion. Elle contient une expérience unique à la fois dans l'espace et aussi dans le temps. Rome est ainsi passé de l'étape d'une modeste cité à celui d'un immense empire. Il y a également une exception dans la durée car on affirme qu'elle a été fondée en 753 avant J-C et l'empire s'effondrera en 476 pour celui d'occident et jusqu'en 1453 pour l'Empire d'orient.

Au cours de ces 14 siècles d'histoire, Rome a connu différents régimes politiques.

Elle a connu la royauté s'ouvrant en 753 et s'achevant en 509 avant JC. Cette révolution viendra chasser Tarquin et sera alors instaurée une Res publica. Cette chose publique n'a jamais été une démocratie, c'était plutôt une politeia, un régime mixte.

Cette Res publica connaîtra de nombreuses conquêtes mais ce trop de conquêtes entraînera l'effondrement de ce régime.

Est alors apparu le temps du pouvoir personnel. Il y aura six crises qui vont s'accumuler et César sera la dernière crise. Octave, neveu de César, mettra fin à ces crises et se fera décerner le titre d'Auguste et fonde le régime de l'Empire en 27.

Entre le moment de sa fondation et la fin de cet empire, il y aura de très nombreuses évolutions. La prémière période sera la période du principat où l'on va glisser vers le pouvoir d'un seul. L'empereur qui était le premier des siens va devenir monarque notamment avec la famille des Sévère.

Avec la mort de Sévère, il y aura un gros désordre à Rome et l'armée va alors prendre le pouvoir. Elle fera et défera les empereurs et en 50 ans il y aura 39 empereurs et la plupart d'entre eux finissent mal.

Sur ces 39 seulement 6 seront épargnés. En 384 il y aura une tentative de restauration avec Dioclétien qui impose un pouvoir fort et ce sera le début de la période du Bas-Empire. L'empereur n'est plus alors le premier des citoyens mais il sera le maître. On parlera alors du régime de dominat.

Au cours du 3ème siècle la nature du régime a bien évolué. IL ne s'agit plus d'une fonction civile, il y a un véritable culte impérial. Cette évolution sera encore plus renforcée lorsque l'empereur Constantin se convertit au christianisme en 312. Il y a donc un prince choisi par Dieu qui a pour volonté de faire régner la justice.

L'histoire de Rome est complexe car remplie de rupture qi ne coïncident pas forcément à l'évolution de la pensée. On trouvera deux grandes périodes cependant : celle durant laquelle les principes de la Res publica sont assez respectés et celle, à partir du Ier siècle avant JC, du renforcement du pouvoir.

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L'oeuvre et la vie d'Aristote

Aristote (384-322), macédonien issu d'une lignée de médecin Nicomaque. Aristote n'est pas un citoyen car il est métèque. Il observera ce qui se passe à Athènes, il se placera en observateur avec un regard plus objectivé. Il restera 20 ans à l'Académie.

S'il y a une admiration réciproque entre le maître Platon et l'élève Aristote, leurs chemins de pensée se sépareront. Aristote sera le père du comparatisme et il sera plus indulgent que Platon. Sa pensée sera plus heureuse, il recherche le bonheur plaisir.

« La révolution doit s'arrêter à la perfection du bonheur » Saint-Just.

Aristote part de la réflexion pour proposer des réformes sans parler de cité idéale. Aristote voyagera en Grèce et fonde une école à Assos, un autre à Mithylène et il reviendra en Macédoine. Il deviendra le précepteur du fils de Philippe de Macédoine, Alexandre futur le Grand.

Il reviendra ensuite à Athènes et fondera le Lycée. En 323, après la mort d'Alexandre,

les Macédoniens seront persécutés à Athènes. Aristote devra quitter la ville et va s'installe à Chalcis.

En Occident la pensée d'Aristote l'emportera. Il écrira Les Ethiques à Nicomaque. Il observe dedans les idées politiques. Il écrira un autre traité observant la démocratie athénienne : La Constitution des Athéniens.

Il écrira plus tard en fin de vie Le Politique dans lequel on appréciera une pensée plus nuancée.

Tout comme ses prédécesseurs, Aristote distingue trois formes de régimes politiques possibles. Ces régimes peuvent revêtir des formes pures et peuvent se dégénérer.

• Les formes pures existent lorsque les affaires publiques sont gérées dans l'intérêt de tous. Ces gouvernements doivent également respecter les lois. Aristote distingue trois formes pures :

– la monarchie : le gouvernement d'un seul au profit de tous.

– L'aristocratie : le gouvernement d'un petit nombre qui s'idetifie au meilleur

– l a politeia : qui correspond à la Constitution, à l’État constitutionnel ou la policie. Ce terme correspond au gouvernement du grand nombre dan l'intérêt de tous. Aristote est beaucoup plus indulgent que Platon pour ce gouvernement. Pour lui, c'est le gouvernement de la classe moyenne. Le juste milieu qui n'a pas l'avidité des plus pauvres ni l'égoïsme des plus riches. Pour Aristote, le meilleur des régimes est celuici. Il affirme que « le juste milieu c'est ce qu'il y a de bien ». Il défend l'idée d'une

souveraineté populaire : « La masse même si elle est formée d'individus qui pris isolément n'ont aucun mérite, peut, une fois réunie, se montrer supérieure à ceux qui ont du mérite ». C'est donc ici la masse en tant que collectivité qui a son importance.

Il accorde un droit au peuple pour les élections et les jugements. Il sera favorable à unne justice collective : « Tous jugent bien de l'ensemble ». Il refusera en revanche de laisser à la masse la décision politique. Il lui refusera les hautes charges.

• Il y a ensuite les formes corrompues qui ne respectent plus les droits et qui ne cherchent plus l'intérêt général. Elles surgissent lorsque c'est l'intérêt particulier de ceux qui gouvernent qui l'emporte. Aristote rejoint ici Platon. Il parle d'une dégradation inévitable des régimes :

– la tyrannie : forme dégradée de la monarchie, le régime d'un seul dans son seul intérêt personnel (le pire des régimes)

– l'oligarchie : la corruption de l'aristocratie, gouvernement d'un petit nombre agissant selon des intérêts particularistes.

– La démocratie : forme dégénérée de la politeia. C'est le gouvernement du grand nombre contre les riches. C'est le gouvernement exercé dans l'intérêt des pauvres qui sont les plus nombreux. La satisfaction de l'intérêt général est oubliée. Aristote exprime une théorie sur les excès des principes constitutifs. C'est-à-dire que la monarchie se dégrade car elle contient l'excès démesuré d'une personne. L'oligarchie représente un excès d'inégalité. La démocratie elle, se corrompt car elle contient un trop plein d'égalité.

La démocratie occupe ici la dernière place avec 4 degrés de corruption : – Le premier degré de corruption est celui de la démocratie censitaire fondée sur un cens électoral. Seuls participent aux affaires publiques ceux pouvant justifier d'un avoir ou du versement d'un impôt. Il n'y a pas un trop d'égalité ici. Selon lui, il doit y avoir égalité pour ceux qui sont égaux et non égalité pour les égaux et les inégaux. – Le deuxième degré de démocratie est celui où il y a un cens d'électorat. Il n'y a plus de cens électoral – le troisième degré de corruption est celui où il n'y a plus de cens d'électorat ou électoral. Toutes les fonctions publiques sont ouvertes à tous. Toutefois, ces fonctions ne sont pas rémunérées. Elles ne sont pas assorties de gages. Seuls vont s'y présenter ceux qui ont une certaine fortune . – Le quatrième degré est la démagogie, la forme la plus dégénérée. Il n'y a plus d'exigence censitaire et les charges publiques sont rémunérées et ouvertes à tous. Dans cette dorme de démocratie, le démos peut devenir tyrannique et aux yeux d'Aristote ce dernier type s'applique à Athènes.

Ensuite Aristote parlera de la formation de la cité heureuse et il ne recherche pas la cité idéale. Il y a chez Aristote beaucoup plus de modération que chez Platon. La première exigence posée est que l'intérêt général doit être la finalité essentielle, c'est cela qui crée la politeia. « Les constitutions qui n'ont en vue que l'intérêt personnel des gouvernants sont défectueuses, ce sont des formes de despotisme ».

Aristote donne aussi la règle du juste milieu, tout doit être mesuré. Cette Constitution qu'il propose sera composée d'hommes suffisamment fortunés pour se consacrer à l'étude et à la contemplation. L'ordre politique doit être juste selon lui. Aristote cherche la stabilité de l’État. Il a trop souffert de l'instabilité et il cherche la solution dans la classe moyenne. L'ordre politique doit être juste. Il n'y a pas une volonté d'égalitarisme : « On ne fait pas une cité à partir d'hommes semblables ».

C'est le refus d'une mise en commun des biens. La propriété commune ne peut être que source de différends et les biens commun ne seraient jamais bien entretenus. Cette politeia doit être adaptée au peuple qui la reçoit. Pour maintenir cette Constitution, Aristote explique que 3 fonctions doivent être exercées :

– celle qui délibère des affaires communes

– celle qui a trait aux magistratures

– celle qui rend la justice.

Il y a ici la première distinction des 3 pouvoirs. Cette présentation va être conservée et pour que la société soit heureuse il faut que ces 3 fonctions soient en bon terme. En décrivant cette cité heureuse, Aristote présente sa description de la politique. Le droit est un art adapté à l'homme qui ne peut vivre qu'en société. (zoon politicon). C'est l'animal vivant dans une cité. Aristote affirme alors que la cité est une réalité naturelle. Aristote va livrer les fondements de la loi naturelle.

La cité « n'est issue ni de la violence ni d'un contrat, l'homme est par nature un être destiné à vivre en cité ».

La cité est donc une sorte de communauté (koinomia) et c'est aussi la plus large des communautés. A l'époque classique, les penseurs grecs ne pensaient pas que la cité pouvait être englober dans une autre communauté. Aristote définit la cité comme la forme aboutie de la communauté. Elle permet à l'homme de bien vivre (Euzen).

« La cité est la communauté du bien vivre ». Cette vision de la cité selon Aristote va connaître un succès extraordinaire. On aura quelques tentatives d'application de cela avec Antipater qui applique le cens électoral.

Rome sera par la suite fascinée par Aristote et les grands théoriciens suivront cette pensée dont Cicéron. La pensée d'Aristote se prolonge et il devient au Moyen-Âge une référence obligatoire. Thomas d'Aquin réconciliera le christianisme et les oeuvres antiques.

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Les abstractions de Platon

Platon est né au Vème siècle et est un aristocrate. Il appartient à la famille royale de Crodos et descendait par sa mère de la famille de Solon. Il sera éduqué par les sophistes qu'il critiquera et se destine à l'activité politique, à la participation au gouvernement de la cité et il suivra les enseignements de Socrate pendant 7 ans.

Il se forme à la méthode du dialogue (la maïeutique). Platon asistera aux excès du gouvernement des Trente tyrans. Parmi eux, il y avait son oncle et son cousin.

En 399, il assiste à la condamnation de Socrate et la démocratie deviendra pour lui l'évidence du mal politique. C'est le scandale de l'aveuglement populaire qui a été le mal le plus abominable. Platon dénoncera les faux maîtres dont l'art est celui de la flatterie. Platon s'éloignera alors de la vie politique et se consacrera à la philosophie qui devient son mal-être politique. Platon partira alors pour la Sicile et se rend à la cour du tyran de Syracuse, Denys. Il essaie ici d'établir une forme de régime philosophique. Platon se disputera avec Denys et il reviendra à Athènes. Son voyage de retour sera rendu terrible par Denys l'Ancien qui l'avait fait embarquer sur un bateau spartiate. Ce bateau fera escale sur l'île d'Egine qui était en guerre contre Athènes et il y sera vendu comme esclave. Il sera racheté par un riche Grec, Anniceris qui est un des amis de Platon.

Platon reviendra donc à Athènes et fondera l'école de l'Académie qui est la première école de philosophie installée dans les jardins d'Académos, héros athénien.

Cette école va de suite plaire et sera regardée comme une école de citoyen, une pépinière pour les futurs hommes d'Etat. Parmi les élèves, se trouvait Aristote venant de Macédoine. Platon enseignera et écrira. Son oeuvre sera traversée par ses déceptions et ses préoccupations politiques et il écrira jusqu'en 347. Il y a trois dialogues particulièrement consacrés

à la politique :

– La République achevée vers 375

– La politique

– Les lois

Platon revient sans cesse de ses chemins idéaux vers une politique plus réaliste. Dans La République Platon étudie tous les défauts des régimes politiques et y livre la vision utopique de la cité juste. Il y reprend la distinction d'Hérodote des régimes selon le nombre des gouvernants. Il y écrit la dégénérescence possible. Platon étudie en fait la pathologie des régimes politiques et montrera le meilleur des régimes politiques qui est l'aristocratie pouvant s'abîmer en timocratie où viennent se mêler vertu et richesse. Cette timocratie va se dégénérer en démocratie qui se transforme inévitablement en tyrannie.

Parmi toutes ses critiques, les plus graves sont celles réservées à la démocratie qu'il appelle encore l'isocratie. On peut avoir l'impression que lorsqu'il parle de la démocratie, il parle de la bêttise humaine : « l'origine de l’État démocratique est une perversion de l'oligarchie qui a multiplié les riches parasites et les miséreux, conscients de leur pauvreté et jaloux des riches, voudront devenir des hommes démocratiques » . La démocratie est donc le gouvernement des pauvres contre les riches, cela est par conséquent le gouvernement du plus grand nombre contre les moins nombreux. Il affirme ainsi que « A mon avis, la démocratie s'établit quand les pauvres, victorieux de leurs ennemis, massacrent les uns, bannissent les autres et partagent avec ceux qui restent le gouvernement par l'élection ou le tirage au sort ».

La démocratie devient ici la cause de tous les maux, « c'est le règne de la sottise, de la flatterie, de l'illusion, du désordre, de la confusion. La démocratie c'est le grand bazar. C'est le gouvernement du peuple qui est un gros animal ».

Un animal dangeureux du fait de ses passions et de ses caprices, il connnaît des revirements brutaux.

Il y a des raisons à ces malheurs et Platon démontre que les magistratures et les fonctions gouvernementales ne sont pas attribuées aux plus vertueux mais le plus souvent à des incapables, à des corrompus désignés par les électionns ou le tirage au sort. La démocratie repose également sur la convoitise, sur la jalousie, sur l'opposition des riches et des pauvres. Ce régime est donc incapable de construire une unité politique, qui est une valeur fondamentale pour lui.

La démocratie est donc l'absence de discipline, de contraintes. C'est le régime de ceux qui sont « vides d'étude et de belles occupations, c'est le règne de la sottise, des sophistes, de la flatterie, du désordre ».

Selon Platon se pervertit inévitablement en tyrannie car « l'excès de liberté engendre l'excès de servitude » . « Quand une cité démocratique trouve à sa tête de mauvais échonsons, le peuple ne connaît plus de mesure, alors si ceux qui gouvernent ne sont pas extrêmement dociles et ne donnent pas une complète liberté, le peuple les met en accusation et les châtie comme des criminels. Et alors les gouvernants ont l'air de gouvernés et le gouvernés ont l'air de gouvernants. »

Selon Platon, la démocratie n'est pas le seul régime à critiquer, il y a d'autres éléments politiques comme la timocratie qui laisse trop de place à la richesse, aux ambitions. Elle donne le pouvoir aux riches, on laisse trop de place aux intérêts particuliers.

La tyrannie, elle, laisse pouvoir entre les mains du sot, du méchant. La tyrannie « est bonne si le tyran est bien conseillé par un philosophe » ou si le tyran est lui-même philosophe.

Platon va alors représenter la forme idéale de gouvernement avec le pouvoir donner aux grands, aux meilleurs, aux savants avec l'idée du savoir et la connaissance qui précède l'action.

Selon lui, cette cité ne contient pas de dégénérescence. Elle emprunte ce qu'il y a de meilleur dans les régimes politiques existants. Cette cité sera parfaite car reposant sur des valeurs morales, sur une éthique. Selon Platon, la famille et la propriété seraient supprimées. Platon parle d'une répartition arithmétique de la terre en se fondant sur un principe d'égalité et il proposera par la suite une vision géométrique de la répartition.

Avec la vision géométrique, on s'écarte de la pure égalité dans la répartition de la propriété. Cette communauté des biens va se répartir entre les gardiens parfaits . La moindre possession de ces gardiens ferait d'eux des tyrans. Ils deviendraient « haïs et haïssant,

traqués et traquant » s'ils possédaient.

Cette idée de communauté doit aussi intéresser l'éducation et Platon parlera d'une communauté d'éducation des filles et des garçons. Une autre communauté sera celle des femmes et des enfants avec tirage au sort des épouses avec une possibilité de tirer à nouveau au sort. Cela allait dans le sens de l'unité.

Les esprits se tourneraient vers les fins de l'existence, « l'exercice de la vertu ». Cette idée sera très répandue en Grèce notamment avec Aristophane qui en parlera dans Les femmes à l'Assemblée. Dans cette comédie, on voit un grand changement d'état d'esprit de la part d'Aristophane. L'auteur est ici atteint par la lassitude. Le choeur a un rôle beaucoup moins important. Dans cette pièce, Aristophane essaye de répondre à la crise athénienne. L'histoire de cette pièce est celle du complot des femmes en ayant assez de la mauvaise gestion de leurs maris. Elles se mêlent alors de la vie politique et vont intervenir dans les affaires publiques. C'est l'une des premières comédies où les femmes prennent une réelle importance. Praxagora attend ses amies une lampe à la main. Les femmes portent des barbes postiches et ont pris les habits de leurs époux. L'idée est de se rendre en foule à l'Ecclesia et de proposer un décret qui confierait tout le pouvoir aux femmes. Une fois le vote effectué, les femmes vont se rendre vers la communauté des divinités pour célébrer leur victoire.

Le mari de la meneuse se réveille habillé en femme comme tous les autres hommes. Un

des hommes qui n'avait pas dormi confirme que les femmes ont pris le pouvoir. En rentrant, la meneuse avoue ses actes à son mari et affirme qu'elle désire mettre en place le communisme. Elle propose la transformation des tribunaux et des lieux de discours en salle de banquet dans lesquelles les femmes inviteront les hommes à de dîners publics. Les femmes auront alors le droit de choisir leurs époux avec la femme la plus vieille et la plus laide pouvant choisir en première.

Aristophane se moque alors ici réellement de Platon.

La cité parfaite doit être composée de 3 groupes de citoyens selon leurs vertus et leurs connaissances . :

– le premier de ces groupes se trouvant en haut de la hiérarchie , il y a les gouvernants qui sont des âmes d'or, ils vont diriger, ils aiment la sagesse.

– Il y a ensuite les gardiens simples, les guerriers qui sont des âmes d'argent – il y a ensuite le reste de la plèbe (agriculteurs, artisans...) qui sont des âmes de fer. Dans cette hiérarchie, ce sont donc les philosophes-rois. Ils ont osé se détacher des reflets qu'ils entrevoyaient pour connaître l'illumination. Platon propose de laisser à ces gardiens parfaits le contrôle de la cité. Ce sera la domination de « l'intelligence ». Ce sont les aristocrates ( aristoi : les meilleurs ) qui gouverneront ici . En proposant ce modèle de type aristocratique, Platon utilise la méthode utopique qui peut être très dangereuse car elle peut servir une idéologie, un totalitarisme.

Platon va proposer un encadrement quotidien de la vie avec tous les aspects de la vie prévus par l’État qui veillera à la morale des citoyens. Il y a une négation des liens personnels chez Platon pour que soient établis des liens impersonnels entre les citoyens et la cité.

Cette morale devait consolider l'union de la cité. Il y a chez Platon une théorie du bon usage du repas pris en commun. C'est un aspect d'encadrement totalitaire de la vie. Il y aura aussi un envoi de magistrats dans les fêtes de la jeunesse pour contrôler la jeunesse, pour l'épier. L'ivresse permet de voir le fond de l'âme des jeunes.

La cité idéale doit également être éloignée de la mer car la mer place en contact avec l'étranger et l'extérieur qui sont des sources de dégénérescence. L'étranger peut corrompre. Platon va alors admirer Sparte car c'est la cité se rapprochant le plus de sa vision. Cette cité est rurale ce qui est positif car la ville corrompt, l'air y est plus pur. Sparte aura par la suite beaucoup d'admirateurs dont Machiavel mais aussi Rousseau, Hitler...

Selon Platon, cette cité parfaite peut connaître des déviations, soit car le système éducatif connaît des défaillances soit à cause des dérèglements inévitables de la machine politique.

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Platon et Aristote

Deux grands auteurs seront retenus par la pensée occidentale. Ils dominent tous deux la pensée du IVème siècle et en comparaison d'Héraclite il y a une vraie mise en oeuvre de la pensée. Ils domineront en raison de la rationnalité de leurs idées. Ils vont former le socle de la politique et de la philosophie et ils ont ouvert les deux voies de la pensée, deux voies très opposées, celle du théoricien et celle du réaliste.

Platon est tourné vers les idéaux, vers les perfections divines. Il imaginera une cité juste.

Aristote préfère lui les observations concrètes et en tire des principes naturels. Il établit ensuite des comparaisons entre les différents régimes politiques et en propose une réforme.

L'une des plus belles expression de ces deux voies de la philosophie est L'Ecole d'Athènesde Raphaël avec Platon pointant le ciel et Aristote pointant la Terre.

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Thucydide

Il est l'historien des guerres du Péloponnèse opposant Sparte à Athènes avec la victoire finale de Sparte, ville ne pratiquant pas la démocratie.

Athènes éprouvait un sentiment de supériorité du fait de sa démocratie. Ce sentiment les conduira à leur perte.

On glissera alors vers le régime des 30 tyrans et on montrera alors du doigt les dérives dde la démocratie.

Ces guerres suscitent de très nombreux débats autour de la liberté et de la démocratie. Thucydide fera alors parler Périclès en essayant de faire comprendre le pourquoi de la guuerre et de la défaite athénienne. Il démontre ainsi l'exemplarité de la démocratie placée au service des citoyens et non d'une minorité. Cette démocratie possédait deux principes :

– l'égalité devant la loi (isonomia) – l'égalité d'expression devant l'ecclesia.

Cette démocratie était limitée selon Thucydide car elle avait été confisquée par Périclès, elle était devenue le gouvernement d'un seul « Périclès avait acquis une autorité qui lui permetttait de conquérir le peuple tout en respectant sa liberté. Théoriquement le peuple était souverain mais en fait, l’État était gouverné par le premier citoyen de la cité. » Par leurs critiques anti-démocratiques ces auteurs préparent l'Âge d'or de la philosophie grecque.

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Hérodote

(485-425) est le premier historien de la Grèce. Il s'intéresse à tout et raconte tout. Jacqueline de Romilly affirme qu'il « raconte l'Histoire et les histoires ».

Thucydide lui réfléchira sur l'Histoire. Hérodote sera le chroniqueur des guerres Médiques et donnera un traité appelé L'Enquête. Il y décrit la Grèce et les pays qui l'entourent en livrant des renseignements précieux sur les institutions, les idées politiques. Il compare les régimes juridiques. Il a livré cette classification politique des régimes selon le nombre de gouvernants.

Il fait cela afin de mettre en évidence le meilleur type de gouvernement. A ces yeux, la monarchie qui est durable semble supérieure aux autres régimes. Sur l'oligarchie il affirme que lorsque « plusieurs personnes mettent leur talent au service de l’État on voit toujours surgir entre elles de violents inimitiés, chacun veut mener le jeu et voir triomper son opinion. Ils en arrivent tous à se haïr » ce qui entraînera le glissement vers le démocratie. Quant à la démocratie, ce qui naît entre les méchants, ceux qui participent au pouvoir, ce ne sont plus les haines mais plutôt des amitiés. Les profiteurs seront là pour gruger le peuple. Une fois le régime populaire installé, le peuple va réaliser les excès et souhaitera le retour à la monarchie. Cette vision sera retenue par l'Histoire.

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